La question de corpus

Introduction :

Au baccalauréat de français, l’examen écrit est composé de deux parties :

  • une partie courte, où la question de corpus est évaluée sur quatre points ;
  • une partie notée sur seize, qui laisse le choix entre commentaire, écrit d’invention ou dissertation.

Le corpus est constitué d’un ensemble de textes, environ trois ou quatre et éventuellement de documents iconographiques, comme une affiche de propagande, par exemple. Pour traiter convenablement l’exercice, il faut déceler le lien existant entre chacun de ces textes et documents iconographiques, les présenter puis répondre à la question posée. Généralement, une à deux questions accompagnent ce corpus.

Le temps minimum à y consacrer est d’environ une heure ; cela équivaut à un quart du temps de travail pour un cinquième des points. Nous allons nous intéresser à la méthodologie adéquate pour réussir cette partie de l’épreuve du baccalauréat de français.

Premier temps : définir la nature du corpus

Il va falloir mener une lecture attentive de chacun des textes. Mais avant même de se jeter à corps perdu dans la lecture, il faut penser à observer et analyser le paratexte du corpus.

Le paratexte, c’est littéralement tout ce qu’il y a autour du texte :

  • les éventuels titres ;
  • les noms des auteurs ;
  • les dates de publication ;
  • le numéro de chapitre ;
  • les chapeaux introducteurs ;
  • les notes de bas de page ;
  • les références et légendes des images.

Une étude attentive du paratexte fournira les premières indications sur la nature du sujet.

L’étape suivante est la lecture des textes : il faut lire attentivement chacun d’eux, crayon en main. Dès qu’un élément vous évoque une chose lue dans un autre texte, il faut le relever. Pour cela, vous pouvez par exemple le souligner, l’entourer et faire des flèches vers l’autre texte. Veillez à trouver une méthode de travail qui vous permettra de vous relire facilement. Il peut être judicieux de commencer à noter au brouillon les idées principales qui semblent se dégager de l’ensemble, tout en essayant de définir le lien logique qui tient le corpus comme un seul bloc.

Deuxième temps : l’analyse du corpus

Après la lecture, il faut revenir à la question survolée en début d’épreuve. Elle peut être formulée de différentes manières et n’est d’ailleurs pas nécessairement posée sous une forme interrogative. Ainsi, on peut tout à fait demander d’« observer attentivement les textes du corpus puis de comparer leurs stratégies argumentatives ». Il faudra alors procéder comme lors d’une dissertation, et essayer de reformuler cette question sous la forme d’une petite problématique.

Il se peut que la question soit une sorte d’indice sur la thématique du corpus, par exemple : « tous ces textes traitent du problème de… » À l’évidence, l’étude devra alors nécessairement tourner autour de ce problème.

Troisième temps : l’élaboration d’un plan

Construire le plan est le point principal de cette épreuve. Une erreur à ne surtout pas faire serait de traiter l’analyse du corpus de manière linéaire, texte par texte. Il faut toujours élaborer le plan comme une sorte de mini-dissertation. Il faut donc rédiger trois ou quatre paragraphes présentant chacun un argument (ce qui est synonyme d’une idée principale ou d’un grand thème).

Chacun des paragraphes du développement devra confronter au moins deux textes, ou plus, et devra donc contenir plusieurs citations. Confronter, ça veut dire faire des rapprochements, ou au contraire des oppositions entre les différents textes. Voilà pourquoi le plan est essentiel : il faut dégager du corpus deux ou trois arguments qui constitueront la charpente du raisonnement, et appuyer chacun des arguments par des comparaisons entre les textes.

bannière attention

Attention

S’il n’y a qu’une question et que vous parvenez à y répondre sans avoir utilisé tous les documents du corpus, c’est qu’il y a un souci. Étudiez attentivement le texte laissé de côté, un élément vous a probablement échappé.

S’il y a plusieurs questions, il est possible que chacune ne concerne que quelques documents et pas d’autres. Mais là encore, à la fin de l’épreuve, tout le corpus doit avoir été traité.

Quatrième temps : la rédaction au propre

La recherche au brouillon ne doit donc pas durer trop longtemps. Au bout de trente minutes maximum, il faut vous lancer dans la rédaction au propre de l’exercice. Cette rédaction est d’ailleurs extrêmement normée :

  • débutez l’étude en donnant la thématique du corpus ;
  • rédigez une petite phrase d’ouverture pour cerner le problème principal ;
  • poursuivez avec une présentation des textes (et images si elles sont présentes) qui vous intéressent pour répondre à la question. Auteurs, dates, propos principal, vous devez tout passer en revue tout en restant bref ;
  • à la suite de cette présentation, il ne faut pas oublier de réécrire la question sous la forme d’une problématique qui guidera le raisonnement ;
  • passez au développement en plusieurs paragraphes (trois minimum). Chacun de ces paragraphes confrontera au moins deux des textes du corpus pour mettre en avant une idée directrice.
  • pour conclure, répondez à la question de la problématique avec une petite phrase de synthèse.
bannière astuce

Astuce

  • Le devoir doit être relativement agréable à lire, soignez votre écriture, votre style et soyez attentif à la correction de la langue.
  • Évitez de faire référence aux « textes A, B ou C… » Ce genre de dénomination presque mathématique n’a pas sa place dans un devoir de français. Parlez plutôt de « la préface de Victor Hugo », de « l’article de Voltaire », du « poème de Baudelaire », etc.
  • Lorsque vous donnez le titre d’une œuvre, pensez à le souligner : « Gustave Flaubert a publié Madame Bovary en 1857 ».

Conclusion :

La question de corpus peut paraître anecdotique par rapport aux grands sujets notés sur seize qui la suivent. Néanmoins, une bonne méthode vous permettra de gagner aisément quatre points sur cette partie.