Mobilités, flux et réseaux de communication dans la mondialisation

Introduction :

Avec la mondialisation, les mobilités se sont intensifiées sur l’ensemble du territoire français. Personnes, marchandises et informations circulent en grandes quantités et à des vitesses de plus en plus rapides. Ces échanges sont vitaux pour la vie économique et l’organisation de l’espace français. Ils insèrent notre territoire dans les réseaux de communication et de transport européens et mondiaux. Cependant, ces réseaux de transport et de communication sont très hiérarchisés et inégalement répartis.

Les réseaux et les mobilités des Français dans la mondialisation

Les réseaux de transport en France

La France possède des réseaux de transport modernes et efficaces. Routes, autoroutes, voies de chemin de fer, TGV, réseaux électriques, ports, aéroports, gazoducs, oléoducs, câbles numériques… Tous ces réseaux permettent une grande efficacité dans les transports et les communications pour la mobilité et les flux qui traversent la France au quotidien.

  • Le but est de réduire le temps et les distances dans une économie européenne et mondialisée.
  • Le réseau ferroviaire est un des plus efficaces d’Europe. Le TGV relie Paris, Lyon et Marseille, mais aussi la ville de Strasbourg. Le TGV Thalys relie Paris à Bruxelles et dessert également Lille. L’Eurostar relie Paris à Londres. Des lignes TGV vers l’Italie (Lyon-Turin) ou vers l’Espagne (Montpellier-Barcelone) sont prévues.
  • Les autoroutes relient les plus grandes villes françaises entre elles et aux principales villes européennes frontalières. Le réseau routier français est très dense. L’axe majeur traverse Lille, Paris, Lyon et Marseille.
  • Les aéroports sont nombreux et performants. Le seul aéroport de taille mondiale est Roissy Charles-de-Gaulle à Paris. Il existe des aéroports internationaux comme Orly à Paris ou encore à Lyon, Nice et Toulouse.
  • Les principaux ports maritimes sont Marseille, Le Havre, Dunkerque, Saint-Nazaire. Les principaux ports fluviaux sont Rouen, Paris, Lyon, Strasbourg et Mulhouse.
  • Les oléoducs partent de Marseille et arrivent à Strasbourg via l’Allemagne. Un oléoduc relie Le Havre à Paris. Les gazoducs relient les principales villes françaises, c’est un transport d’énergie sûr et efficace qui n’encombre pas les axes routiers.
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À retenir

La révolution numérique transforme également les territoires. Les télécommunications modernes telles internet, l’ADSL, ou la 4G ont un effet très important sur l’attractivité des territoires.

  • Ces réseaux sont le résultat du travail de l’État français et de l’Union européenne pour une meilleure connectivité des économies.

Les enjeux des mobilités

La société française est de plus en plus mobile. On compte en moyenne 180 millions de déplacements par jour. Les mouvements pendulaires entre le domicile et le lieu de travail sont de plus en plus nombreux et de plus en plus longs. Les déplacements sont liés au travail, aux achats et aux loisirs. Les espaces sont organisés en fonction des zones commerciales, touristiques ou culturelles. Les Français sont aussi de plus en plus mobiles dans leur lieu de résidence. Les migrations interrégionales sont de plus en plus fréquentes. La recherche de travail, les études mais aussi l’héliotropisme expliquent ces phénomènes.

Ces mobilités génèrent des nuisances comme la pollution de l’air ou le bruit, et accentuent le réchauffement climatique. De nombreuses solutions existent, mais il est difficile de les mettre en pratique car des conflits d’intérêt empêchent parfois leur mise en œuvre.

  • Le ferroutage par exemple, qui est le transport des camions sur des wagons de train, est une solution très écologique mais les transporteurs routiers y voient une forme de concurrence et répugnent à laisser cette part de marché au seul réseau ferroviaire.
  • Les transports en commun « propres » sont encore peu utilisés au profit du véhicule personnel, bien que le covoiturage prenne de l’essor, crise économique oblige.

Une urgence : corriger les inégalités sur le territoire français

Les réseaux de transport et de communication ont longtemps été marqués par leur centralisation autour de Paris. Les routes royales ont été construites en étoiles à partir de Paris et le mouvement s’est perpétué jusqu’à la fin du XXe siècle. Les axes routiers ou ferroviaires sont plus orientés nord-sud qu’est-ouest, car Paris était et demeure le nœud des transports et des communications. L’axe majeur reste Lille-Paris-Lyon-Marseille. 22 millions de passagers empruntent ce TGV, et 80 000 véhicules empruntent l’autoroute A7 chaque jour. Le Rhône est la voie fluviale la plus empruntée pour les marchandises.

Par contre certaines régions restent en marge des transports et des communications : les Hautes-Alpes, le Massif central ou les Pyrénées sont très mal desservis. Il manque toujours de véritables autoroutes transversales pour relier l’est à l’ouest de la France. Des choix restent à faire comme pour le passage des lignes de TGV à venir à l’ouest : faut-il relier Paris à Toulouse via Bordeaux ou bien privilégier une logique européenne de connexion en construisant la liaison France-Espagne par Bordeaux et le pays Basque ?

Beaucoup de régions de la diagonale du vide sont elles aussi très mal desservies. Mais pour développer les réseaux de communication et les transports, il faut de l’activité économique et de l’attractivité, ce en quoi ces régions sont moins pourvues. De la même façon, la couverture numérique et l’implication des opérateurs de mobiles y sont à la traine.

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À retenir

Certaines régions dites « angles morts » ne sont pas couvertes car peu attractives et peu rentables, ce qui renforce encore plus leur isolement. Cela tend à déséquilibrer le territoire français entre régions riches et régions pauvres, régions connectées et régions « oubliées ».

Taux de couverture en ADSL de la population française (données de France Télécom) Taux de couverture en ADSL de la population française (données de France Télécom)

  • Sur cette carte, on peut aisément constater quelles sont les régions ou départements peu connectés au réseau internet.

Étude de cas : l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle

Un aéroport de stature internationale

L’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle est le 6e aéroport mondial de par l’importance de son trafic. Air France-KLM, 5e compagnie mondiale, en a fait la plate-forme centrale de son réseau. Ce vaste espace aéroportuaire est au cœur de flux routiers et ferroviaires. Avec plus de 80 000 salariés, cet aéroport constitue un des pôles d’emploi majeurs de l’Île-de-France. Sa croissance continue en fait un enjeu majeur d’aménagement du territoire.

Situé à 25 km au nord-est de Paris et inauguré en 1974, Roissy est l’aéroport français le plus fréquenté. Avec 61 millions de passagers en 2012, c’est un aéroport de stature internationale et le nombre d’usagers est en constante augmentation. Il comprend quatre aérogares passagers et dessert 300 villes en France, en Europe et dans le monde. Roissy se situe dans l’espace français et européen le mieux connecté à l’espace mondial. Sur le plan européen c’est un carrefour majeur entre l’Europe rhénane, l’Europe du Nord et l’Europe méditerranéenne. Roissy est un hub mondial.

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Définition

Hub :

Un hub est une plate-forme de correspondance dans un réseau de transport. On y regroupe les passagers en fonction de leur destination car il est impossible de n’avoir que des lignes directes entre tous les aéroports du monde.

En 1996 ouvre Charles-de-Gaulle 2, pour les vols moyens et longs courriers. C’est une plate-forme de correspondance pour environ 50 % des passagers. Le terminal 3 a ouvert en 2007, et le terminal 4 en 2012.

Roissy est aussi un aéroport de fret. Il se situe au 5e rang mondial avec plus de 2 millions de tonnes de marchandises transportées par an. Sur la zone de l’aéroport, six aérogares sont destinées au fret. Roissy est également un aérogare hub pour cargo. Une gare est dédiée au seul trafic postal et une autre est consacrée aux denrées périssables.

Les infrastructures

Les pistes, les aérogares et les zones de fret occupent la plus grande partie des 3 400 hectares de Roissy. Les trois aérogares occupent la partie centrale, tandis que la principale zone de fret et le centre logistique s’étendent vers le sud-ouest. Des hôtels sont implantés au cœur de Roissy. Les autres espaces sont dédiés aux transports et parkings.

Des plans d’investissement ont été lancés pour augmenter la capacité de l’aéroport, ils prévoient, entre autres, la rénovation des plus anciens bâtiments et la liaison entre les terminaux 2A et 2C.

Roissy est connecté à Paris et à la France via d’autres réseaux. Les principaux modes de transport sont l’autoroute A1 Paris-Lille, le TGV, avec l’interconnexion Nord-Sud, et la ligne B du RER.

  • C’est une plate-forme multimodale majeure.

Une ligne de métro interne permet les déplacements entre les différents terminaux, la gare et les hôtels. Cependant, 80 % des déplacements entre Roissy et Paris s’effectuent par la route, ce qui occasionne des embouteillages quasi-permanents. Le RER B est, lui, mal adapté, car il dessert en même temps l’aéroport et les banlieues environnantes ; il est donc saturé aux heures de pointe.

Roissy est un des aéroports majeurs de France et d’Europe. Ses projets d’extension sont colossaux. Il est prévu une ligne directe de métro depuis Paris puisque la liaison de Roissy à la capitale est le seul « point noir » à l’heure actuelle pour cet aéroport.

Conclusion :

L’organisation des réseaux de transports et de communication français, quoique performante, est très inégale. Paris et sa région restent le carrefour des réseaux de transports et l’axe européen Londres-Lille-Paris-Lyon-Marseille concentre l’essentiel des flux. Par ailleurs, les flux nord-sud l’emportent largement sur les flux est-ouest, et de nombreuses régions françaises restent à l’écart des grands réseaux de transport et de communication. La logique derrière ces réseaux est européenne et mondiale. Même pour les futures lignes de TGV, les dessertes européennes ont les faveurs des responsables politiques, au détriment des villes françaises comme Le Havre ou Toulouse. Beaucoup de territoires restent donc enclavés. Un seul aéroport est de stature vraiment internationale : Roissy.
Il reste donc encore beaucoup de travail pour homogénéiser tous les réseaux de transports et de communications et donner plus de chance de développement aux régions délaissées.