Evénement historique
SDN : l’esprit de Genève – 1919 - 1946
Contexte
  • La Société des Nations (SDN) est créée au lendemain de la Grande Guerre (Première Guerre mondiale). Fortement marqué par ce premier conflit mondial, qui toucha tant les militaires que les civils, un certain nombre de dirigeants souhaite mettre en place des outils diplomatiques pour que cette guerre reste « la Der des Ders ».
  • Le 8 janvier 1918, le président américain Woodrow Wilson, dans son discours des « quatorze points », aborde les conditions de la paix et évoque une « association générale des nations ». Les États-Unis veulent jouer un rôle dans la pacification du continent européen, en incitant par exemple à la réduction des armements.
  • On parle d’« esprit de Genève » pour qualifier l’atmosphère diplomatique du milieu des années 1920 en Europe qui laisse espérer une paix généralisée, désir premier de la SDN.
Déroulement

La SDN est une organisation internationale créée au moment de la signature du traité de Versailles (1919), dont le siège est situé à Genève. Elle a pour principes le respect du droit international, l’utilisation de la négociation dans la résolution des conflits, la sécurité collective, le désarmement, ou encore l’interdiction de la guerre. Des sanctions, militaires ou non, sont prévues en cas de non-respect de la charte par les pays signataires.

La SDN se compose d’une Assemblée, où tous les États membres disposent d’une voix, d’un Conseil qui joue le rôle de l’exécutif et qui est composé de membres permanents et non permanents, de différentes commissions thématiques (comme par exemple la CICI, la Commission internationale de coopération intellectuelle) et d’une Cour de justice internationale.

Les années 20 sont marquées par cet esprit de détente dans les relations internationales. La volonté d’assurer la stabilité et la paix passe par la signature de différents pactes. Les accords de Locarno (signés en 1925) garantissent notamment le respect de l’inviolabilité de la frontière occidentale allemande, qui bordait les États de la France, de l’Allemagne et de la Belgique. Cet élan pacifique entraîne la signature du pacte Briand-Kellog (1928) par 63 pays qui « condamnent le recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux ».

Conséquences
  • Si la SDN a été efficace durant les années 20, elle n’a pas su empêcher la guerre civile d’Espagne (juillet 1936-mars 1939) et la montée du fascisme. Elle a été impuissante contre tous les événements qui ont débouché sur la Seconde Guerre mondiale. Le Japon et l’Allemagne quittent la SDN en 1933. Les sanctions portées à l’Italie suite à la guerre italo-éthiopienne (1935-1936) sont insuffisantes. Lors de ce conflit, l’Italie tente de s’emparer de l’Empire d’Éthiopie alors qu’ils sont tous deux membres de la SDN. Cet affrontement marque le rapprochement de l’Italie avec l’Allemagne nazie et son retrait de l’organisation.
  • L’Organisation des Nations Unies (ONU) succède, en avril 1946, à la SDN. Prenant acte des erreurs de cette dernière, l’ONU se dote notamment d’une force de maintien de la paix avec l’intervention des Casques bleus, militaires des pays membres de l’organisation. Les États-Unis, absents de la SDN (le Congrès américain avait rejeté le traité de Versailles de 1919, malgré l’implication importante du président Wilson), font cette fois partie des membres permanents.