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Sujet zéro 2020 - Français - Corrigé - Dissertation
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Corrigé bac

Voie générale – Sujet zéro 2020

Dissertation portant sur une œuvre et le parcours associé

Œuvre : Racine, Britannicus
Parcours : « Tragique et tragédie à l’âge classique »
Sujet : Qui incarne le héros tragique dans Britannicus ?

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Astuce

  • Remarques préliminaires sur le sujet

Pour réussir le sujet de dissertation, vous devez analyser rigoureusement les éléments du sujet, puis leur association afin de comprendre la problématique dans son ensemble.

  • « Un héros tragique » : ce groupe nominal renvoie au genre du théâtre, et plus particulièrement le théâtre classique du XVIIe siècle. Ce dernier s’appuie sur un retour aux textes des anciens (de l’Antiquité). La tragédie classique est un sous-genre du théâtre qui s’inspire de la Poétique d’Aristote, texte grec dans lequel l’auteur théorise la tragédie. Elle se fonde sur l’histoire d’un héros tragique : il peut être issu de la mythologie (comme Antigone, ou Phèdre) ou de l’histoire factuelle (comme Britannicus).
    C’est un personnage qui doit être d’origine noble. Il·Elle est paradoxal·e, ce qui explique ce pourquoi on ne comprend pas tous ses sentiments ou ses actions. Il·Elle se doit d’être médiocre, c’est-à-dire ni trop bon, ni trop mauvais. Enfin, il·elle est porteur·se d’une faille qui le·la pousse vers ses passions démesurées (hybris) et qui le·la conduit à un terrible destin, faisant ressentir au lecteur/spectateur terreur et pitié.

  • « Qui » : la question peut paraître étrange dans le cadre d’une dissertation, mais cela signifie que la personnalité de celui·celle qu’on croit être le·l’ héros·héroïne tragique ne répond peut-être pas entièrement à toutes les catégories citées ci-dessus. Ou alors qu’il·elle les partage avec d’autres personnages pouvant eux aussi prétendre à ce titre.

  • « Britannicus » : la pièce de Racine sera le principal objet d’études, mais il est précisé dans la consigne de « prendr[e] appui […] sur les textes et les documents que vous avez étudiés en classe ». Il faudra donc parler de mises en scènes (par exemple) et d’autres textes, de Racine ou non.

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Attention

Attention toutefois à faire la différence entre « héros » et « héros tragique ». Un héros tragique n’aura pas les valeurs positives du héros classique.
Il faudra aussi rappeler le contexte : le héros tragique pour Aristote n’est pas exactement le même que celui de Racine puisque Racine écrit selon les règles du théâtre classique du XVIIe siècle (règles d’unité de temps, de lieu, d’action, vraisemblance, bienséance, plaire et instruire) et à la Cour du Roi (Néron serait donc un potentiel reflet du gouvernement !).

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Astuce

  • Reformulez la problématique

Avec vos propres mots :

  • Dans quelle mesure [jusqu’à quel point] existe-t-il un seul héros tragique dans Britannicus ?
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Attention

Le devoir rédigé ici n’est qu’un exemple. D’autres idées pourraient être évoquées.

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Astuce

  • L’introduction

Elle débute par une accroche qui amène le sujet en le situant dans un contexte afin d’aboutir à la problématique. Elle présente le sujet, montre les enjeux et permet d’annoncer le plan.

L’introduction se compose de 4 parties :

  • une présentation du sujet (ou accroche) qui permet de le contextualiser. Il convient donc de parler de la pièce Britannicus, du contexte dans lequel elle a été écrite et de la résumer brièvement. On peut rappeler les caractéristiques du théâtre de Racine.
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Attention

Attention aux banalités ! Évitez de commencer par « Depuis la nuit des temps, la tragédie… ».

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Astuce

  • l’annonce du sujet : le sujet est recopié tel quel, introduit par une amorce. « Nous pouvons nous demander si… », « Cela nous amène à nous interroger sur… » ;
  • l’analyse de la problématique qui va reprendre votre analyse des termes du sujet et poser le problème ou reformuler la problématique ;
  • l’annonce du plan, en 2 ou 3 parties (n’annoncez pas les sous-parties).

Introduction :

Britannicus, parue en 1669, est la première tragédie romaine de Racine. Dramaturge déjà reconnu à la cour de Louis XIV, il propose des pièces classiques, prenant ainsi le contrepied de Corneille, son grand rival. Unité de temps, de lieu, d’action, bienséance et vraisemblance sont ainsi respectées dans Britannicus. La pièce revient sur l’histoire de Néron, empereur romain, qui craint que son demi-frère, Britannicus, ne lui vole le pouvoir. Épris de la même femme, la belle Junie, les deux hommes se détestent. Celle-ci aime Britannicus et s’oppose à Néron. De ce fait, la luttes est double, puisqu’à la fois politique et amoureuse. Elle est guidée par la cruelle Agrippine et aboutit au meurtre de Britannicus par Néron. Dès le résumé de l’histoire, un problème se pose : qui est au centre de la pièce ? le jeune Britannicus ? le féroce Néron ? Ou les deux femmes qui travaillent en secret ? Il devient difficile de savoir qui incarne le héros tragique.

L’expression, très codifiée, renvoie à Aristote dont l’ouvrage principal définit la bonne tragédie ; la Poétique est suivie à la lettre par les tragédiens classiques qui se doivent de s’inspirer des anciens. Plus qu’un épicentre, le héros tragique est celui qui est soumis aux lois de la tragédie. Selon ce que dit le philosophe, c’est un être paradoxal à la fois attiré par le bon et le mauvais. En cela, il est « médiocre ». Il est aussi porteur d’une faille qui le pousse à suivre ses passions. Celles-ci l’entraînent vers un terrible destin, nous faisant ressentir terreur et pitié. Avec cette définition et après lecture de la pièce, on peut se demander dans quelle mesure il existe un héros tragique dans Britannicus. Dans une première partie, nous tenterons de voir en quoi Britannicus, héros éponyme peut l’incarner. Une deuxième partie cherchera à mettre en lumière l’existence d’autres potentiels héros. Enfin, une troisième partie dépassera l’enjeu humain en montrant que seule l’action tragique constitue le véritable héroïsme de la pièce.

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Attention

Pour vous aider à visualiser le corrigé, nous allons mettre des titres aux différentes parties : vous ne devez bien sûr pas les écrire sur votre copie le jour de l’épreuve. Mais vous pouvez les noter sur votre brouillon pour vous aider à structurer vos idées.

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Astuce

Le plan de cette dissertation que tu pourras inscrire sur ton brouillon correspondra à ceci :

  • I. Britannicus héros éponyme de la pièce tragique ?
  • a. Un personnage valeureux au centre de toutes les préoccupations
  • b. Un héros selon les règles d’Aristote ?
  • II. Mais il existe d’autres potentiels héros tragiques qui sont en réalité des anti-héros
  • a. L’omniprésence du terrible Néron
  • b Non pas un héros mais deux héroïnes
  • III. Le sacre de l’action tragique
  • a. Le déchaînement des passions ou l’impossible héroïsme
  • b. La fatalité comme incarnation de l’héroïsme tragique
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Astuce

Dans le développement, chaque partie présente deux ou trois arguments qui soutiennent l’idée générale de cette partie.
Chaque argument est illustré par un exemple précis et développé. Cherchez des exemples variés : auteur·e·s, époques etc.

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Attention

Un exemple ne remplace pas un argument.

Britannicus, héros éponyme de la pièce tragique

Considérons dans un premier temps que Britannicus puisse incarner le véritable héros tragique de la pièce, ne serait-ce que parce que celle-ci porte son nom. Dès la préface, Racine écrit que les critiques furent scandalisés « qu[’il] eusse choisi un homme aussi jeune que Britannicus pour le héros d’une tragédie ». Cette citation marque la volonté même du dramaturge : Britannicus est bien, d’après lui, le héros. En outre, le jeune homme se retrouve au centre des préoccupations de chacun et semble ainsi incarner le personnage principal : l’action démarre sur l’enlèvement de Junie dont Agrippine nous apprend (acte I scène 1) qu’elle est l’amante de Britannicus. C’est donc l’intrigue amoureuse qui déclenche l’action tragique et qui place Britannicus en son centre. À partir du moment où Agrippine comprend que Néron a enlevé Junie, elle devine la suite des événements : la mort future de Britannicus et sa propre disgrâce. C’est donc par ce rapt amoureux que Néron engage une guerre contre son demi-frère, dont ce dernier va devoir se défendre. Ainsi, l’intrigue politique découle de l’intrigue amoureuse. Toujours dans sa préface, Racine rappelle que les censeurs ont statué que « la pièce est finie au récit de la mort de Britannicus ». Ce constat situe l’apogée de la tragédie au moment du meurtre : terreur et pitié doivent donc s’éteindre avec Britannicus. « Jugez combien ce coup frappe tous les esprits » (v. 1633), dira Burrhus au moment de raconter la mort du jeune homme. Britannicus peut être le héros tragique puisque son destin scelle le commencement et la fin de la pièce.

Mais Britannicus peut aussi incarner ce héros tragique en ce qu’il porte certaines valeurs chères à Aristote et que Racine applique, comme il se doit pour un dramaturge de son époque. En effet, à l’acte I scène 4, Britannicus évoque sa place au sein de l’empire :

« Je renonce à l’empire, où j’étais destiné
Mais je suis seul encor. Les amis de mon père
Sont autant d’inconnus que glace ma misère.
Et ma jeunesse même écarte loin de moi
Tous ceux qui dans le cœur me réservent leur foi. »

(v. 322 à 326)

Le héros, seul contre tous, fait face à un renversement de fortune : alors qu’il était censé succéder à son père à la tête de l’empire, un autre l’a détrôné et détourne de lui tous ses alliés. Sa situation est pathétique, et sa souffrance va s’accroître jusqu’à la chute finale. La conjonction de coordination « mais » marque bien cette rupture entre ce qu’aurait dû être sa destinée et ce qu’elle est. Dans sa tirade, Britannicus fait aussi référence à sa « jeunesse », qui constitue l’une de ses failles : ses partisans hésitent à mettre au pouvoir un adolescent qui abandonne si facilement son trône. Dans la préface, Racine rappelle qu’il a voulu que le héros tragique ait « quelque imperfection » et que celle-ci se manifeste, chez Britannicus, dans son jeune âge : à dix-sept ans, il a « beaucoup de cœur, beaucoup d’amour, beaucoup de franchise et beaucoup de crédulité, qualités ordinaires d’un jeune homme ». Cet excès marqué par la répétition du mot « beaucoup » marquerait l’hybris de Britannicus. Pour autant, c’est bien le seul moment où ce personnage est auréolé d’hyperboles, le reste du texte nous montre un personnage que qualifie plutôt la mesure. On remarque dès lors un paradoxe : en réalité Britannicus semble manquer d’hybris, ainsi que de caractère. De plus, il n’est pas le premier détenteur de la parole dans la pièce. Or, au théâtre, celui qui détient la parole détient le pouvoir ; et c’est Néron qui semble plutôt répondre à cette exigence. D’autres figures de héros tragiques seraient dès lors envisageables.

Héros ou anti-héros tragiques ?

Il est possible que d’autres personnages incarnent le héros tragique : la définition d’Aristote met en avant des principes qui sont loin d’être des qualités, ou alors qui sont celles d’un anti-héros. Selon cette définition, Néron pourrait tout à fait incarner le héros tragique de la pièce. Non seulement parce qu’il est le personnage dont les apparitions sont les plus fréquentes, mais également parce qu’il est celui dont le nom est prononcé le plus de fois dans la pièce, que ce soit dans les didascalies ou les discours. La pièce s’ouvre d’ailleurs sur son prénom, prononcé par Albine : « Quoi ! tandis que Néron s’abandonne au sommeil » (v. 1). C’est lui qui impulse en réalité l’intrigue : le lecteur/spectateur veut savoir qui obtiendra les faveurs de Junie, mais aussi qui accèdera au pouvoir ; et Néron se bat pour les deux quand Britannicus ne participe qu’à la lutte pour le cœur de la jeune femme. L’intrigue politique, quant à elle, s’épanouit sur fond d’histoire familiale et Néron est de nouveau le premier — voir le seul — à y jouer un rôle. Il joue ainsi sur tous les plans et se retrouve confronté à tous les autres personnages. Enfin, selon Aristote, le héros tragique est un héros complexe, ni tout à fait innocent, ni tout à fait coupable. Jusqu’au meurtre, Néron n’est coupable de rien. Il a bien sûr une faille, son égo démesuré, mais il est avant tout amoureux et veut se battre pour gagner le cœur de Junie. Lui aussi est une victime de son destin qui le va le faire devenir ce « monstre naissant » qui inspire la terreur. Toute la pièce se concentre en réalité sur la construction de ce personnage ambigu que nous pourrions qualifier de « héros tragique ». Cependant, le meurtre de Britannicus par Néron empêche sa complicité avec le public : il ne déclenche pas la catharsis attendue.

Ce sont les femmes qui vont déclencher cette catharsis. Deux d’entre elles peuvent prétendre à ce rôle : Agrippine et Junie. En effet, ce sont leurs états d’âme qui ouvrent et ferment la pièce. Ceux-ci ne déclenchent ou ne résolvent pas d’action mais ils sont les premiers et les derniers à être évoqués. La scène 1 de l’acte I met en scène Agrippine au désespoir de comprendre son fils ; tandis que dans la dernière scène Burrhus raconte le départ de Junie. Les deux femmes encerclent la pièce et définissent au moins deux des intrigues fondamentales déjà évoquées : l’intrigue amoureuse et l’intrigue familiale. Mais Junie n’est pas un personnage « médiocre » car elle est « très sage », comme le soulignent les censeurs de Racine. Junie est en effet profondément vertueuse, ce qui ne peut pas en faire une héroïne tragique. Certes, elle perd l’amour de sa vie mais elle ne se suicide pas, ni se résout à épouser Néron. Enfin, Junie n’occupe que très peu de place sur la scène, bien que son nom soit beaucoup prononcé, elle est seulement présente onze scènes sur trente-trois, soit un tiers de la pièce, ce qui est moins que Narcisse par exemple. C’est alors plutôt Agrippine qui se fait centre des regards. Elle est d’ailleurs celle qui détient le plus la parole dans toute la pièce : présente dans dix-sept scènes, c’est à elle que reviennent les tirades les plus longues. Lors de l’acte IV, scène 2, elle se confronte à son fils Néron. C’est elle qui va mener la plus grande bataille entre les deux Néron : Auguste, c’est-à-dire le bon empereur, contre Octave, le mauvais. La didascalie qui ouvre la scène « s’asseyant » est une des rares didascalies du théâtre classique du XVIIe siècle. Elle rappelle la plus connue qui est celle de Phèdre, autre pièce de Racine : lors de la scène de l’aveu, Phèdre, affligée par le poids de la destinée, « s’assied ». Phèdre étant l’héroïne tragique par excellence, cette similitude des actions et cette importance montrent bien qu’Agrippine aussi peut incarner l’héroïne tragique. D’ailleurs, elle aussi a un hybris démesuré : c’est grâce à ses machinations pour le pouvoir que son fils occupe le trône. Victime du destin, elle subit une grande inversion de fortune. Son impuissance face à son fils, et la disgrâce dans laquelle elle se retrouve, permettent l’introduction de la terreur et de la pitié propices au phénomène cathartique. Mais encore une fois, celle-ci est contrée par les crimes dont le personnage se rend coupable. Si le doute s’installe pour tous les personnages, reste-t-il vraiment des possibilités d’héroïsme ?

Le sacre de l’action tragique

Nous pourrions alors revenir plus simplement à la notion de héros : une pièce a-t-elle besoin d’un héros si l’action suffit à entretenir la dimension tragique ? À la lecture de Britannicus, on constate en effet l’impossible existence d’un véritable héros tragique. Selon Aristote, le héros est censé être médiocre, c’est-à-dire ni trop bon, ni trop mauvais. Or, aucun personnage de la pièce n’est en mesure d’incarner cette médiocrité puisque chacun semble dévoré par ses passions. Britannicus est aveuglé par l’amour, seule passion susceptible de le faire réagir aux attaques de Néron. Junie est dans le même cas. Néron est brûlé intérieurement par son ambition politique et son amour pour la jeune femme :

« Ta fureur s’irritant soi-même dans son cours
D’un sang toujours nouveau marquera tous tes jours. »

, dira Agrippine à son sujet (v. 1685-1686). Le mot « fureur » marque de manière hyperbolique la tempête qui se déroule dans l’esprit du nouveau César. Néron quittera même le monde des humains lorsqu’il embrasera Rome plus tard. Dans La Vie des douze César, Suétone raconte la mort de celui-ci : au lieu d’affronter le Sénat, il se suicide, n’assumant plus les conséquences de son hybris. Enfin, Agrippine est portée par un désir trop grand et trop violent de pouvoir : elle conspire à trop de meurtres. Le déchaînement des passions empêche l’héroïsme qui est alors à chercher ailleurs.

Aucun personnage ne semble digne d’être sacré héros. Cependant, un autre personnage, invisible, est en réalité présent : la fatalité. Celle-ci pourrait être le héros tragique de Britannicus. La fatalité correspond au poids du destin qui conduit à la mort. Si fatalité et mort ne sont pas des personnes, elles sont une présence permanente dans la pièce. Elles contribuent à l’avancée de la machine violente. Ainsi, Britannicus meurt empoisonné quand Junie « meurt au monde » en partant vivre chez les Vestales. Néron meurt à lui-même puisque, dans son combat entre le bien et le mal, il choisit son camp et fait mourir une partie de lui. Enfin, si Agrippine ne meurt pas, elle sait que sa disgrâce la conduira à sa perte. La fatalité agit sur tous et est au centre de toutes les discussions. Chaque personnage prononce au moins une fois le mot « destin » ou « destiné·e ». Lorsque celui-ci est positif, il est détruit par les circonstances : comme chez Britannicus qui rappelle qu’il a abandonné sa destinée d’empereur ou chez Junie qui explique qu’elle « fu[t] destinée » à Britannicus. L’emploi du passé simple indique une rupture nette avec ce possible positif. La fatalité prend alors la place de la destinée et conduit nos personnages à leur perte. C’est donc elle qui peut être tenue pour héroïne tragique de la pièce.

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Astuce

La conclusion propose un bilan du devoir. Il s’agit de reformuler les idées essentielles. Puis vous devez proposer une ouverture vers une autre problématique. Soignez votre conclusion : c’est la dernière chose que votre correcteur lira et vous devez lui laisser une bonne impression.

Conclusion :

En somme, Britannicus est une pièce qui pose la question du héros tragique. Défini par Aristote, celui-ci s’incarne à la fois dans le personnage éponyme mais aussi dans d’autres figures comme celles de Néron ou d’Agrippine. Mais chacun semble dévoré par ses passions et la fatalité. Il ne reste alors qu’à cette dernière le poids de l’héroïsme. Elle est à la fois la faille, la faute, le destin, la terreur et la pitié de chacun des personnages. Racine est ainsi un dramaturge puissant qui arrive à mettre en scène une force invincible et invisible, dont Phèdre se fera la première réelle incarnation, huit ans plus tard.

Dans la mise en scène de Stéphane Braunschweig pour la Comédie française en 2018, le décor représente une salle de réunion dans un bureau moderne : le metteur en scène signifie-t-il que la fatalité est encore ce qui règne dans le monde du pouvoir aujourd’hui ?