Exercices Un exemple de comédie du XVIIIe siècle : Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux
Prépare-toi à progresser en Français avec ces exercices niveau 4ème : "Un exemple de comédie du XVIIIe siècle : Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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À qui Silvia parle-t-elle ? À qui croit-elle parler ? Justifiez vos réponses en citant le texte.
« SILVIA :
Non, Bourguignon ; laissons là l’amour, et soyons bons amis.DORANTE :
Rien que cela : ton petit traité n’est composé que de deux clauses impossibles.SILVIA, à part :
Quel homme pour un valet ! (Haut.) Il faut pourtant qu’il s’exécute ; on m’a prédit que je n’épouserai jamais qu’un homme de condition, et j’ai juré depuis de n’en écouter jamais d’autres.DORANTE :
Parbleu, cela est plaisant, ce que tu as juré pour homme, je l’ai juré pour femme moi, j’ai fait serment de n’aimer sérieusement qu’une fille de condition.SILVIA :
Ne t’écarte donc pas de ton projet.DORANTE :
Je ne m’en écarte peut-être pas tant que nous le croyons, tu as l’air bien distingué, et l’on est quelquefois fille de condition sans le savoir.SILVIA :
Ah, ah, ah, je te remercierais de ton éloge si ma mère n’en faisait pas les frais.DORANTE :
Eh bien venge-t’en sur la mienne si tu me trouves assez bonne mine pour cela.SILVIA, à part :
Il le mériterait. (Haut.) Mais ce n’est pas là de quoi il est question ; trêve de badinage, c’est un homme de condition qui m’est prédit pour époux, et je n’en rabattrai rien.DORANTE :
Parbleu, si j’étais tel, la prédiction me menacerait, j’aurais peur de la vérifier ; je n’ai point de foi à l’astrologie, mais j’en ai beaucoup à ton visage. »Le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux, acte I, scène 7
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Montrez, en citant le texte, que Silvia repousse fermement, tout au long de l’extrait, les avances de Dorante, qu’elle croit être Bourguignon et qui croit parler à Lisette.
« SILVIA :
Non, Bourguignon ; laissons là l’amour, et soyons bons amis.DORANTE :
Rien que cela : ton petit traité n’est composé que de deux clauses impossibles.SILVIA, à part :
Quel homme pour un valet ! (Haut.) Il faut pourtant qu’il s’exécute ; on m’a prédit que je n’épouserai jamais qu’un homme de condition, et j’ai juré depuis de n’en écouter jamais d’autres.DORANTE :
Parbleu, cela est plaisant, ce que tu as juré pour homme, je l’ai juré pour femme moi, j’ai fait serment de n’aimer sérieusement qu’une fille de condition.SILVIA :
Ne t’écarte donc pas de ton projet.DORANTE :
Je ne m’en écarte peut-être pas tant que nous le croyons, tu as l’air bien distingué, et l’on est quelquefois fille de condition sans le savoir.SILVIA :
Ah, ah, ah, je te remercierais de ton éloge si ma mère n’en faisait pas les frais.DORANTE :
Eh bien venge-t’en sur la mienne si tu me trouves assez bonne mine pour cela.SILVIA, à part :
Il le mériterait. (Haut.) Mais ce n’est pas là de quoi il est question ; trêve de badinage, c’est un homme de condition qui m’est prédit pour époux, et je n’en rabattrai rien.DORANTE :
Parbleu, si j’étais tel, la prédiction me menacerait, j’aurais peur de la vérifier ; je n’ai point de foi à l’astrologie, mais j’en ai beaucoup à ton visage. »Le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux, acte I, scène 7
Évaluation
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Quelle révélation Dorante fait-il à Silvia ? Justifiez votre réponse en citant le texte.
DORANTE :
Reste, ce n'est plus Bourguignon qui te parle.SILVIA :
Eh, qui es-tu donc ?DORANTE :
Ah, Lisette ! C'est ici où tu vas juger des peines qu'a dû ressentir mon cœur. […] C'est moi qui suis Dorante.SILVIA, à part :
Ah ! je vois clair dans mon cœur.DORANTE :
Je voulais sous cet habit pénétrer1 un peu ce que c'était que ta maîtresse, avant que de l'épouser, mon père en partant me permit ce que j'ai fait, et l'événement2 m'en paraît un songe3 : je hais la maîtresse dont je devais être l'époux, et j'aime la suivante4 qui ne devait trouver en moi qu'un nouveau maître. Que faut-il que je fasse à présent ? […]SILVIA, à part :
Cachons-lui qui je suis. (Haut.) Votre situation est neuve assurément ! Mais, Monsieur, je vous fais d'abord mes excuses de tout ce que mes discours ont pu avoir d'irrégulier5 dans nos entretiens6.DORANTE, vivement :
Tais-toi, Lisette ; tes excuses me chagrinent, elles me rappellent la distance qui nous sépare, et ne me la rendent que plus douloureuse.SILVIA :
Votre penchant pour moi est-il si sérieux ? M'aimez-vous jusque-là ?DORANTE :
Au point de renoncer à tout engagement7, puisqu'il ne m'est pas permis d'unir mon sort au tien ; et dans cet état la seule douceur que je pouvais goûter, c'était de croire que tu ne me haïssais pas.SILVIA :
Un cœur qui m'a choisie dans la condition où je suis8, est assurément bien digne qu'on l'accepte, et je le payerais volontiers du mien, si je ne craignais pas de le jeter dans un engagement qui lui ferait tort.Le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux, acte II, scène 12
1 Savoir
2 Le résultat
3 Un rêve
4 La servante
5 D’incorrect
6 Nos conversations
7 Au mariage
8 Ma condition de servante
9 Savoir