L'objet technique dans les contextes historique, économique et culturel

Introduction :

En CM1, nous avons vu comment un objet, le vélo, pouvait évoluer techniquement afin de répondre aux besoins de la société.

Dans ce cours, après avoir rapidement rappelé l’évolution technique du vélo au XIXe siècle, nous allons voir comment sa place dans la société a évolué, durant tout le XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui.
Nous montrerons ainsi qu’un objet technique est souvent le reflet de l’histoire, de l’économie, de la culture des évolutions d’une société, d’un pays.

Le vélo au XIXe siècle (rappel)

Dans le cours de CM1 « Évolution d'un objet technique : le vélo  », nous avons vu que le vélo a connu divers progrès techniques.
À la fin du XIXe siècle, son principe de fonctionnement est quasiment celui de notre vélo actuel. Fabriqué pour répondre au besoin des personnes de se déplacer, il est désormais prêt à répondre aux différents besoins du XXe siècle.

Le schéma ci-dessous récapitule les modèles de bicyclette qui ont marqué son évolution technique. (Nous notons entre parenthèses un élément important de l’évolution du vélo. Vous pouvez relire le cours de CM1 si vous souhaitez retrouver plus de détails.)

évolution technique du vélo de 1817 à 1900

Nous pouvons maintenant rappeler les principales caractéristiques du vélo moderne.

  • Ses deux roues sont de même diamètre et d’une taille raisonnable.
  • Les pneus sont en caoutchouc et sont gonflés à l’air. La chambre à air permet de démonter le pneu.
  • Le mouvement du cycliste sur les pédales est transmis à la roue arrière par un système : plateau-chaîne-pignon.

Le vélo dans la société

Nous allons maintenant, à travers quelques exemples, montrer le lien entre l’histoire du vélo et l’histoire française au XXe siècle.

  • Le vélo devient populaire

Au XIXe siècle, le vélo coûte cher à fabriquer. Il est réservé aux personnes riches, qui s’en servent principalement pour se distinguer et s’amuser.
Mais, à la fin du siècle, la voiture apparaît, et c’est désormais vers cet objet technique que les bourgeois s’orientent.
En parallèle, l’industrialisation réduit les coûts de production de vélo. De plus, les usines emploient beaucoup d’ouvriers, qui ont besoin de se déplacer pour venir travailler.
Au début du XXe siècle, le vélo est ainsi bon marché et très pratique. Il devient alors le moyen de locomotion des ouvriers.

  • Le vélo offre la liberté

Peu cher, pratique, de plus en plus confortable et rapide, le vélo est adopté par de plus en plus de personnes. Elles y trouvent une liberté de déplacement immense.

Il participe jusqu’à l’émancipation (libération) de la femme, dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe.
D’abord parce qu’il est difficile de faire du vélo dans de grandes robes… Les femmes mettent donc des tenues plus adaptées : jupes plus courtes, et même pantalons, chose difficilement concevable à l’époque.
Le vélo leur permet aussi de se déplacer de manière autonome, de se retrouver plus facilement, d’organiser des actions pour réclamer, par exemple, le droit de vote.

  • Le vélo est un sport populaire

À l’été 1903 a lieu le premier Tour de France, qui devient rapidement populaire.
En effet, la course intéresse tant les sportifs que les passionnés. Le grand public, lui, voit le passage des coureurs près de chez eux comme l’occasion de fêtes estivales.
Le public admire aussi ces « forçats de la route », qui affrontent ses dangers avec pour seule énergie celle de leurs muscles.

  • Le vélo est synonyme des vacances

En 1936, le Front populaire arrive au pouvoir et instaure les congés payés.
Les gens peuvent alors partir en vacances. Beaucoup en profitent pour faire des promenades à vélo. La bicyclette veut alors dire découverte de la nature, insouciance, plaisir, loisir.

  • Le vélo rencontre une crise

Dans les années 1950 et 1960, les voitures accessibles apparaissent. Tout le monde, ou presque, s’en achète alors une. Beaucoup ne se servent alors plus que de leur voiture pour se déplacer.
Les quelques cyclistes qui restent sont mal vus des voitures, maintenant partout dans les rues. De plus, la vitesse de ces automobiles rend la circulation à vélo dangereuse.

  • Le vélo devient symbole d’écologie

Les villes sont désormais encombrées par les voitures. Embouteillages, accidents et pollution les accompagnent.
Durant les années 1970, des associations apparaissent pour défendre une ville plus paisible et, surtout, plus propre. Elles mettent pour cela en avant le vélo, son énergie « naturelle », son absence de pollution quand il roule.
Ainsi, les premières revendications écologiques apparaissent, et le vélo est au cœur de ces nouveaux besoins.

  • Le vélo devient communautaire

Une étape importante dans le retour du vélo est franchie en 1976.
La ville de La Rochelle, dans le département de la Charente-Maritime, crée les premiers vélos en libre-service. Ils sont aussi gratuits !
De nos jours, toutes les villes importantes disposent d’un tel service. Citons bien sûr l’emblématique Vélib’ (pour « vélo » et « liberté » !) à Paris, ou VélôToulouse, tous les deux lancés en 2007.

Alt texte Station de vélos en libre-service

  • Le vélo dessine nos villes

Aujourd’hui, tout le monde est convaincu de l’importance du vélo dans la ville, politiques comme citoyens. Voilà un moyen de locomotion pratique, propre, silencieux, abordable, qui s’adapte parfaitement aux rues des villes.
Il faut tout de même encore améliorer les conditions de circulation, pour assurer la sécurité et convaincre encore davantage de personnes d’adopter le vélo. Alors les villes se redessinent. Des voies cyclables sont aménagées, quand ce ne sont pas des rues entières qui sont réservées aux cyclistes et aux piétons !

Alt texte Passerelle des Trois-Pays (France-Allemagne-Suisse), Huningue, Haut-Rhin. Plus longue passerelle réservée aux cyclistes et piétons

Conclusion :

Dans ce cours, nous avons vu comment un objet technique a évolué au cours du temps, pour parvenir au fonctionnement que nous connaissons aujourd’hui. Tous ces progrès techniques ont répondu à des besoins humains, les ont même parfois devancés.
Il en va de même pour quasiment tous les objets techniques. Ils ne sont pas figés, mais évoluent constamment, grâce à des innovations techniques ou pour répondre aux nouveaux besoins de la société.