Deux modèles de service : les réseaux client-serveur et pair-à-pair

Modèle client-serveur

  • Les logiciels de la couche « application » font appel aux protocoles TCP/IP pour faire circuler des paquets sur les réseaux physiques qui composent Internet.
  • Dans une connexion TCP/IP (c’est-à-dire une connexion sur Internet), on appelle client la machine qui initie la connexion et serveur la machine spécifiquement dédiée à répondre à des requêtes TCP/IP.
  • Si vous voulez pouvoir consulter vos cours sur Schoolmouv à tout moment, vous devez donc pouvoir vous connecter à la machine qui héberge le cours à tout moment aussi. Il va donc falloir :
  • que cette machine soit allumée à tout instant du jour ou de la nuit ;
  • qu’elle ait une adresse IP fixe ;
  • qu’elle ait une adresse symbolique entrée dans le système DNS ;
  • qu’elle ait toujours un port ouvert en attente qu’un élève s’y connecte.
  • L’entretien d’un serveur étant exigeant, il est rare que les particuliers en possèdent. En effet, il est plus simple de louer de la place sur un serveur maintenu par un professionnel.
  • La plupart des services applicatifs d’Internet fonctionnent sur cette asymétrie entre les clients et les serveurs.
  • Un mail n’est pas envoyé directement de la machine de l’émetteur à celle du récepteur. Si c’était le cas, alors l’envoi du mail serait un échec si l’ordinateur du récepteur n’était pas allumé.
  • En fait, un mail transite entre des boîtes mail qui se trouvent sur des serveurs toujours disponibles.
  • Ainsi, quand un utilisateur envoie un mail, il se passe la chose suivante :
  • l’utilisateur se connecte à sa boîte mail, lui envoie le mail et lui ordonne de le transmettre à son destinataire ;
  • le serveur de mail envoie le mail au serveur du récepteur ;
  • Lorsque le récepteur se connectera à sa boîte mail pour relever ses mails, le mail sera envoyé à son ordinateur.
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Attention

Le mot « serveur » désigne à la fois :

  • la machine qui est, ponctuellement, serveur d’une connexion TCP/IP ;
  • une machine qui est spécifiquement destinée à être régulièrement en position de serveur dans une connexion TCP/IP.
  • les logiciels de gestion des courriers électroniques qui gèrent les boîtes mails.

Services applicatifs

  • Il existe une grande variété de protocoles applicatifs qui se reposent sur TCP/IP.
  • Certains de ces protocoles sont des standards définis par la communauté, comme :
  • le protocole de requêtes DNS ;
  • le protocole NTP (Network Time Protocol) qui synchronise finement les heures des ordinateurs et objets connectés sur la planète en tenant compte des fuseaux horaires ;
  • le protocole HTTP.
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Attention

Le web n’est qu’un des nombreux services proposés par Internet, même si c’est le plus utilisé de nos jours. La confusion vient du fait de nous utilisons le web comme intermédiaire pour accéder à de nombreux services (par exemple, comme client pour accéder à nos mails).

  • D’autres protocoles sont propriétaires : ils sont conçus par des entreprises pour les besoins de leurs produits.
  • La plupart des protocoles utilisés par les jeux multijoueurs en ligne sont, en général, spécifiques à chaque jeu.
  • La concurrence entre protocoles standards et propriétaires pose souvent des enjeux économiques et techniques, comme celui de l’interopérabilité (capacité à communiquer ensemble).

Le modèle pair-à-pair

  • Internet a été conçu avec un objectif de décentralisation de la communication. Or, le modèle client-serveur, par sa nature même, recrée une centralisation autour des serveurs.
  • C’est en opposition à ce modèle que s’est construit le modèle pair-à-pair (peer-to-peer ou P2P), dans lequel chaque machine est à la fois client et serveur de connexions TCP/IP.
  • Le pair-à-pair est un idéal d’architecture réseau où toutes les ressources nécessaires pour le faire fonctionner seraient décentralisées.
  • Un réseau pair-à-pair est un réseau tendant vers cet idéal.
  • L’usage le plus célèbre est celui du partage de fichiers à grande échelle.
  • Dans les réseaux totalement pair-à-pair, les catalogues de fichiers disponibles et les annuaires d’utilisateurs sont eux aussi décentralisés, les utilisateurs s’échangeant en permanence des informations sur l’état du réseau.
  • L’enjeu de la décentralisation est à la fois légal et technique, car, dans un réseau assez décentralisé :
  • aucun acteur n’assume la responsabilité légale de l’ensemble des échanges ;
  • il n’y a pas de serveur central que les autorités peuvent mettre hors service.
  • En France, la loi dite Hadopi, est votée en 2009 pour mettre fin au téléchargement illégal. La Hadopi, Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, créée par cette loi, surveille les réseaux de partage de fichiers pair-à-pair pour essayer de surprendre des échanges de fichiers soumis à copyright.
  • Le partage de fichiers illégal via des réseaux pair-à-pair se fait de moins en moins populaire au cours des années 2010, notamment à cause du succès de nouvelles offres légales de streaming, comme YouTube, Netflix ou Spotify, fondées sur le modèle client-serveur.
  • S’il correspond mieux au modèle économique de la propriété intellectuelle, le streaming est néanmoins plus lourd techniquement que le pair-à-pair :
  • comme nous l’avons déjà vu, il est peu adapté aux protocoles TCP/IP, car la vitesse de transmission des informations est la clé d’un streaming efficace ;
  • de plus, un film (ou une musique) en streaming n’est pas enregistré sur l’ordinateur client, il est donc téléchargé à chaque visionnage (ou à chaque écoute), ce qui augmente grandement le trafic Internet.
  • La fin de la neutralité du Net aux États-Unis rend désormais légal pour les fournisseurs d’accès à Internet, de privilégier certains flux par rapport à d’autres (notamment en fonction des protocoles utilisés), ce qui menace à la fois les sites de streaming et les réseaux de partage en pair-à-pair.