Cours : La lente mise en place de la République

Une première tentative de République : La I^re République

Le 22 septembre 1792, en pleine période révolutionnaire, la I^re République est proclamée.
Ce régime est le garant (= est le défenseur) des idéaux de la Révolution de 1789 : liberté égalité, fraternité et justice pour tous les citoyens français. Mais la Terreur, les troubles intérieurs, ainsi que les menaces extérieures des monarchies européennes mettent à mal ces idéaux.

Le recul des principes républicains : le coup d’État de Napoléon Bonaparte

Les 9 et 10 novembre, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir par un coup d’État. Il instaure un nouveau régime : le Consulat. Il devient Premier consul, puis consul à vie en 1802. Il bâtit un État fort, dont il est le seul chef.

La fin de la République : Le I^er Empire

L’Empire est instauré en 1804 par Napoléon, qui se proclame Napoléon I^er. Il rappelle la monarchie absolue, notamment avec le contrôle de tous les rouages de l’État, la censure, le retour de la noblesse et le caractère divin de l’empereur.

De 1805 à 1809, des guerres victorieuses lancées contre les royaumes européens lui permettent de conquérir une grande partie de l’Europe.
Dans les pays dominés, il installe ses frères comme nouveaux rois et n’applique aucun principe de la Révolution, ce qui mécontente les populations.
À partir de 1812, l’armée napoléonienne connaît une série de défaites.
Les Français, décimés et épuisés après ces guerres, écrasés par l’impôt et mécontents du régime autoritaire, ne soutiennent plus Napoléon.

En 1815, à Waterloo, l’empereur Napoléon I^er est définitivement vaincu. Les souverains européens se partagent son empire et installent sur le trône de France des frères de Louis XVI.

Le retour des rois : La Restauration et la monarchie de Juillet

Le retour de la monarchie en 1815, qu’on appelle la Restauration, avec les frères de Louis XVI comme rois (Louis XVIII puis Charles X), s’accompagne à nouveau de mesures autoritaires. De plus, les nouveaux rois reprennent les habitudes des monarques absolus, ce qui pousse le peuple parisien à l’insurrection.
Les « Trois Glorieuses » est le nom donné à ces 3 jours de révolte (27, 28 et 29 juillet 1830).
Charles X est renversé et Louis-Philippe devient « roi des Français ».
La France sous les débuts de cette nouvelle monarchie, dite monarchie de Juillet, est modernisée et connaît la prospérité et la paix, mais à partir de 1846, Louis-Philippe fait taire l’opposition et restreint les libertés des Français.
Cela amène à la révolution de 1848 et entraîne l’abdication de Louis-Philippe.

Une deuxième expérience : La II^e République

Le 24 février 1848, la République est proclamée par les députés.
Les premières mesures de ce gouvernement républicain vont dans le sens des principes républicains : des libertés sont rétablies, l’esclavage est aboli (= supprimé) et le suffrage universel masculin instauré.

Progressivement, les premières mesures, appliquées dans un premier temps, sont rejetées ensuite. Les ouvriers se révoltent ; mais ils subissent une répression meurtrière.
C’est le neveu de l’empereur Napoléon I^er, le prince Louis Napoléon Bonaparte qui est élu président en décembre 1848, en promettant paix et réformes sociales.

Le retour de l’Empire : le second Empire

La République tombe de nouveau en décembre 1851, après le coup d’État de Louis Napoléon. En 1852, il proclame le Second Empire et devient Napoléon III.

Son régime autoritaire et son contrôle de la vie politique et sociale remettent en cause les libertés précédemment acquises. Cependant, à partir de 1860, sous la pression de l’opposition républicaine, il accorde davantage de libertés aux Français.
Finalement, c’est la guerre perdue contre la Prusse en 1870, à Sedan, qui fait chuter le régime.
La III^e République est aussitôt proclamée le 4 septembre 1870.

Vers l’installation définitive de la République : la III^e République

Malgré sa proclamation, la République est encore fragile.
Un retour à la monarchie semble possible car une grande majorité de députés (= les représentants du peuple) monarchistes ont été élus à l’Assemblée en 1871.
En mars 1871, les Parisiens, mécontents de la capitulation de la France face à la Prusse et des restrictions de liberté, s’insurgent et créent la Commune de Paris.
Les Communards tentent de créer leur propre gouvernement à Paris, autonome et indépendant de l’État.
Ils prennent alors des mesures révolutionnaires. En voici, quelques exemples :

• séparation de l’Église et de l’État ;
• instruction laïque, gratuite et obligatoire ;
• interdiction du travail de nuit.

Mais le gouvernement, majoritairement monarchiste, enclenche contre les Communards une répression militaire très violente.
La Commune de Paris est écrasée au cours de la « semaine sanglante » (21 au 28 mai 1871). On compte des milliers d’exécutions et des milliers de déportés vers les bagnes de Nouvelle-Calédonie.
En 1876, les républicains deviennent majoritaires à l’Assemblée, l’organisme de décision des lois du pays. La République commence à se stabiliser. Enfin, en 1879, un président républicain est élu et fait voter de nouvelles lois conformes aux idéaux de la Révolution de 1789.