Exercices La science, source de désillusion et d’inquiétudes
Prépare-toi à progresser en Français avec ces exercices niveau 3ème : "La science, source de désillusion et d’inquiétudes". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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« Ce fut pendant une triste nuit de novembre que je contemplais le résultat de mon labeur1. […] La pluie fouettait lugubrement2 les carreaux quand, à la lumière à moitié éteinte de ma bougie, je vis s’ouvrir les yeux jaunes et mornes3 de la créature. Elle respira profondément et un mouvement convulsif agita ses membres.
Comment décrire mon émotion devant cette catastrophe et dépeindre le misérable que j’avais réussi à créer après tant de soins. Ses membres étaient à sa taille et j’avais essayé de le rendre beau. Beau ! Mon dieu ! … Sa peau jaune recouvrait à peine ses muscles et ses veines. Ses cheveux étaient pourtant abondants et d’un noir brillant. Ses dents étaient blanches comme des perles, mais ces splendeurs contrastaient d’une façon plus horrible encore avec ses yeux larmoyants et sans couleur, son visage ridé, le trait noir qui formait ses lèvres. J’avais travaillé durement pendant presque deux ans dans le seul but de donner la vie à un corps inanimé. Je m’étais privé de repos et de soins. Je l’avais désiré avec une ardeur4 sans borne, mais maintenant que c’était fini, la beauté du rêve s’évanouissait. Mon cœur se remplit de dégoût et d’une horreur indicible. Ne pouvant supporter la vue de l’être que j’avais créé je me précipitai hors de la pièce et pendant longtemps je marchai de long en large dans ma chambre sans pouvoir me calmer. »
1 Le labeur désigne le travail.
2 L’adverbe « lugubrement » signifie de manière triste et effrayante à la fois.
3 L’adjectif morne signifie triste.
4 L’ardeur est l’acharnement, l’énergie que l’on met à réaliser quelque chose.Mary Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne, 1818
Quel exploit scientifique Frankenstein, le narrateur, a-t-il réussi ? Citez le texte.
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« Pourquoi se donner la peine de rendre psychologiquement impossible aux Deltas l’amour des fleurs ?
Patiemment, le D.I.C.1 donna des explications. Si l’on faisait en sorte que les enfants se missent à hurler à la vue d’une rose, c’était pour des raisons de haute politique économique. Il n’y a pas si longtemps (voilà un siècle environ), on avait conditionné les Gammas, les Deltas, voire les Epsilons, à aimer les fleurs – les fleurs en particulier et la nature sauvage en général.
Le but visé, c’était de faire naître en eux le désir d’aller à la campagne chaque fois que l’occasion s’en présentait, et de les obliger ainsi à consommer du transport.
– Et ne consommaient-ils pas de transport ? demanda l’étudiant.
– Si, et même en assez grande quantité, répondit le D.I.C., mais rien de plus. Les primevères2 et les paysages, fit-il observer, ont un défaut grave : ils sont gratuits. L’amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine. On décida d’abolir3 l’amour de la nature […]. »1 Le D.I.C. est le directeur du centre d’incubation et de conditionnement.
2 Les primevères sont des fleurs sauvages.
3 Abolir signifie supprimer, arrêter.Aldous Huxley, Le Meilleur des mondes, 1932
Que signifie de mot « conditionnement » ? Donnez-en un exemple issu du texte.
Évaluation
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« Aujourd’hui, Yannick m’a cassé une jambe et les deux bras à coups de marteau. Pas exprès, soi-disant, mais je suis sûr qu’il a une idée derrière la tête : recevoir un HD 23 pour le prochain Noël, dans un mois… Ces nouveaux modèles, qui viennent de sortir pour les fêtes, nous sont très supérieurs : quand on leur fait mal, au lieu de crier, ils en redemandent. […]
Quand Julia m’a vu, tout démantibulé et couché dans le jardin sans plus pouvoir bouger, elle a pleuré. Mais je souffrais tellement que ça ne m’a pas consolé. Je suis pas un HD 23, moi ! […]
De temps en temps, elle m’emmène en promenade. On va jusqu’au container, on écoute les gémissements des clones encore vivants, et on revient. Peut-être qu’un jour, elle en aura marre de moi. Alors, elle me découpera, mettra mes morceaux dans un sac plastique et j’irai rejoindre mes frères – le tas de corps pas tout à fait morts et de membres épars qui grouillent dans le noir – pour un dernier voyage avant le passage au lance-flammes. J’en rêve parfois, la nuit, dans mes cauchemars. Et quand je me réveille, je suis tout bouleversé.
J’ai tant de peine à l’idée de la quitter, ma Julia… »Gudule, Journal d’un clone, 2001
Que subit le narrateur, qui est le clone de Yannick, au début du texte ? Pour quelle raison ?