La mer Méditerranée : un bassin migratoire

Des flux migratoires aux origines diverses

  • La Méditerranée (2,5 millions de km²) joue un rôle d’interface entre l’espace européen et l’espace africain, chacun ayant un développement humain inégal.
  • Elle sépare géographiquement les deux territoires mais elle les relie également par les différents flux qui la traversent :
  • l’Europe occidentale est composée uniquement de pays développés, faisant partie des zones les plus riches de la planète. À l’inverse, le continent africain comprend la quasi-totalité des PMA (Pays les Moins Avancés) ;
  • le Maghreb, composé en partie de pays émergents au développement humain plus satisfaisant, reste moins attractif économiquement que les pays européens.
  • Les migrations de l’Afrique vers l’Europe s’expliquent avant tout par des motivations économiques.
  • Les migrations économiques peuvent être légales (obtention d’un titre de séjour) ou illégales (sans titre de séjour).
  • Les migrants en situation illégale en provenance d’Afrique subsaharienne transitent par le Maghreb pour atteindre l’Europe. Italie, Espagne ou Grèce sont les premiers pays d’accueil. Les migrants ne restent pas forcément sur ces territoires car l’espace Schengen leur permet de se diriger facilement vers un autre pays.
  • Les migrants économiques proviennent d’un pays dans lequel leur sécurité n’est pas compromise. Ce n’est pas le cas des réfugiés, en provenance de pays en guerre ou en situation de forte vulnérabilité.
  • La Méditerranée est aussi un espace qui sépare des pays développés et en paix, de pays en situation très vulnérable comme la Syrie, en guerre civile depuis 2011.
  • D’après le HCR, la guerre a entraîné le déplacement de 10 millions de personnes dont 4 millions en-dehors des frontières syriennes. Les pays les plus concernés par l’accueil des réfugiés syriens sont les pays limitrophes comme la Turquie (3 millions), le Liban (1 million) ou encore la Jordanie (600 000).
  • D’après Frontex, 1/3 des migrants cherchant à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’UE en 2015 étaient des Syriens. Les autres migrants proviennent également de pays en guerre ou en situation de grande vulnérabilité, comme l’Afghanistan ou le Nigéria.
  • À l’opposé des migrations contraintes des réfugiés de guerre, la Méditerranée connait aussi des flux importants de migrations temporaires choisies : les migrations touristiques.
  • L’espace méditerranéen :
  • espace majeur du tourisme depuis la fin du XIXe siècle (nombreuses stations balnéaires des deux côtés) ;
  • 2e bassin de croisières mondial après la mer des Caraïbes ;
  • fort tourisme médical dans le bassin de la Méditerranée.
  • Le tourisme en Méditerranée est très lié au tourisme de masse et à l’héliotropisme, générant des flux de personnes et de capitaux importants. Il s’agit en majorité de flux Nord/Nord ou Nord/Sud.

Les enjeux soulevés par les flux migratoires en Méditerranée

  • La crise migratoire européenne des années 2010 désigne la multiplication des migrations illégales à destination de l’Union européenne.
  • Les migrants sont d’origine diverses, asiatiques ou africaines. Cependant, la crise syrienne a amplifié le phénomène avec un pic d’un million de personnes pour la seule année 2015.
  • Face à cet afflux de personnes, l’UE a été incapable de développer une politique migratoire unique. De ce fait, chaque pays de l’Union a pris ses propres dispositions.
  • De façon générale, les politiques migratoires des différents États de l’UE se sont durcies (politiques de restriction).
  • Dans les années 2010, on estime que 30 % seulement des demandes d’asile ont été accordées dans l’Union Européenne (« Europe forteresse).
  • Une partie de la population européenne adopte une attitude de rejet et montre sa crainte d’un affaiblissement de l’identité européenne.
  • D’autres pensent qu’il faut accueillir ces personnes qui sont généralement dans une détresse financière voire en danger dans leur pays d’origine (« Refugees Welcome »).
  • Les migrations internationales en Méditerranée posent la question de la protection des droits de l’Homme, à toutes les étapes du déplacement.
  • Les atteintes aux droits fondamentaux sont nombreuses tout au long du parcours de migration :
  • Avant de quitter le pays d’origine, les passeurs profitent de la situation de ces personnes vulnérables (extorsion d’argent, traitements dégradants, violences, crimes grave). Ces violences sont difficiles à arrêter.
  • Ensuite, les conditions de la traversée sont très difficiles et dangereuses. La promiscuité développe aussi les risques de propagation de maladies.
  • Enfin, à l’arrivée dans les pays d’accueil, les migrants illégaux font face à diverses difficultés :
  • s’ils sont contrôlés, ils sont placés en centres de rétention et éventuellement renvoyés dans leurs pays d’origine (sauf s’ils sont réfugiés)
  • s’ils parviennent à rester sur le territoire européen, ils restent dans une situation d’illégalité. Sans papiers, ils ne peuvent pas prétendre à un travail déclaré, avoir accès à un logement ou des soins.
  • L’ONU a mis en place plusieurs leviers de protection pour assurer la défense des personnes déplacées ou réfugiées dans le monde, avec le HCR. Néanmoins, les atteintes restent nombreuses.