Les modalisateurs

Qu’est-ce qu’un modalisateur ?

Un modalisateur est un groupe de mots qui permet à l’auteur de se positionner par rapport au message qu’il transmet en exprimant son jugement, ses sentiments, ses doutes, ses hésitations ou ses hypothèses.
Étudions les différents types de modalisateurs et ce qu’ils permettent d’exprimer à travers quelques exemples.

Exprimer le doute et l’hypothèse

Pour montrer que quelque chose n’est pas certain, on utilise des mots qui traduisent le doute ou une possibilité.

Adverbes : peut-être, probablement, éventuellement, sans doute

• Peut-être a-t-il oublié notre rendez-vous.

Verbes : il se pourrait que, il semble que, il paraît que

• Il semble qu’elle ait changé d’avis.

Expressions : on dirait que, il est possible que

• On dirait qu’il hésite à parler.

Exprimer une certitude (une affirmation forte, une conviction)

Pour marquer une forte affirmation, une conviction, on utilise d’autres modalisateurs.

Adverbes : évidemment, assurément, certainement, bien sûr

• Il viendra, évidemment.

Adjectif : sûr, certain

• Je suis certaine qu’il est dans sa poche.

Verbes : affirmer, savoir

• Je sais qu’il a raison.

Expressions : sans aucun doute, c’est sûr que

• C’est sûr qu’elle gagnera cette épreuve.

Porter un jugement de valeur

Ces modalisateurs permettent à l’auteur de donner une évaluation (positive ou négative).

• Jugement mélioratif (positif)

Rappel

Le mot « mélioratif » vient du verbe « améliorer » : il désigne un mot ou une expression qui présente quelque chose de manière positive ou valorisante. Son contraire est le mot « péjoratif ».

Adjectifs : magnifique, admirable, juste, intelligent, intéressant

• C’est une proposition intelligente.

Adverbes : brillamment, heureusement

• Elle a brillamment réussi.

Verbes : apprécier, admirer, valoriser, aimer

• On admire son engagement.

Adjectifs : nul, absurde, décevant, dangereux, ridicule

• Ce raisonnement est absurde.

Adverbes : malheureusement, stupidement

• Il a stupidement ignoré l’avertissement.

Verbes : critiquer, détester, condamner, haïr

• Ils ont vivement critiqué sa décision.

D’autres éléments participent à la modalisation

Certains procédés ne sont pas des modalisateurs à proprement parler, mais ils influencent aussi la manière dont on perçoit l’énoncé. Ils participent à la modalisation du texte.

Le conditionnel peut permettre d’exprimer une prise de distance ou un doute sur l’information.

• L’avion se serait écrasé au-dessus du Pacifique, mais des recherches sont en cours.

La tournure interrogative peut introduire une remise en question ou une incertitude.

• Peut-on vraiment lui faire confiance ?

La ponctuation (point d’exclamation, points de suspension) marque souvent une émotion, une surprise, ou une réserve.

• Il a osé faire ça ! Je ne suis pas sûre d’y croire…

La typographie peut permettre d’insister, de suggérer une émotion.

• C’est lent… TROP lent !

Certaines figures de style peuvent aussi participer à la modalisation, comme :

• l’ironie, pour exprimer une critique indirecte ou un doute déguisé ;
• Quel génie !
• l’hyperbole, pour amplifier fortement un jugement (positif ou négatif).
• Je lui ai répété cette phrase un million de fois !

À retenir

Quand on repère des modalisateurs dans un texte, on comprend que le locuteur ne se contente pas d’informer : il s’implique, il évalue, il commente. La modalisation influe sur notre manière de recevoir le message transmis.