Cours La police de l'environnement
Introduction
Protéger l’environnement et la biodiversité est aujourd’hui un enjeu très important pour lutter contre les effets du réchauffement climatique et préserver les milieux naturels. En France, la police de l’environnement a été créée en 2020 pour surveiller les activités humaines et faire respecter les lois qui protègent la nature. Elle agit sur tout le territoire pour prévenir les atteintes à l’environnement, préserver les espèces protégées, contrôler les activités liées à la chasse et à la pêche et sanctionner les infractions.
Comment la police de l’environnement parvient-elle à protéger les espaces naturels fragiles ainsi qu’à lutter contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité ?
Nous aborderons dans une première partie ses missions et domaines d’intervention. Dans une seconde partie, nous présenterons les actions concrètes qu'elle mène pour préserver la biodiversité.
Biodiversité :
Ensemble des végétaux et des espèces animales présentes dans un espace donné.
Les missions et domaines d’intervention de la police de l’environnement
Les missions et domaines d’intervention de la police de l’environnement
La police de l’environnement a vu le jour en 2020. Elle est née de la fusion de deux agences : l’Agence française pour la biodiversité et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. En regroupant leurs compétences, la France a voulu créer une organisation plus efficace pour protéger l’environnement. Cette police compte environ 1 700 inspecteurs. Ils travaillent sur tout le territoire français. Leur mission principale est de surveiller et de faire respecter les règles qui protègent la biodiversité.
Logo de l’Office français de la biodiversité (à gauche) ©OFB – Marque déposée / Policier de l’environnement (à droite) ©Théo Vansteenkeste – CC BY-SA 4.0
Avant tout, les inspecteurs de la police de l’environnement font de la prévention. Cela signifie qu’ils informent et sensibilisent les citoyens, les entreprises et les collectivités locales (régions, départements, communes). Par exemple, ils organisent des réunions publiques pour expliquer pourquoi il est important de trier les déchets, de respecter les périodes de chasse et de pêche, ou encore de limiter certaines activités qui peuvent polluer l’eau ou l’air.
La police de l’environnement est aussi chargée de constater et de sanctionner les infractions aux lois et aux réglementations en lien avec la protection de la biodiversité. Ces infractions peuvent concerner :
- la destruction et le trafic d’animaux ou de plantes protégés ;
- le rejet illégal de polluants dans les rivières ou les sols ;
- le non-respect des règles sur le stockage et le traitement des déchets ;
- les risques industriels, c’est-à-dire les dangers liés aux usines ou aux entreprises qui manipulent des produits dangereux pour l’environnement ;
- le non-respect des règles de pêche et de chasse en vigueur.
La police de l’environnement joue un rôle important dans l’encadrement des pratiques de la chasse et de la pêche. Elle contrôle le strict respect de la réglementation. Elle lutte contre le braconnage et vérifie les permis de chasse. La police de l’environnement forme les candidats à l’obtention du permis de chasser. Elle s’occupe de l’organisation de l’examen nécessaire à la pratique de cette activité.
En France, la pratique de la chasse est strictement encadrée par la loi afin de préserver la biodiversité et de garantir la sécurité de tous, notamment des promeneurs. Elle est soumise à l’obtention d’un permis de chasser, délivré après une formation et la réussite à un examen. La chasse est autorisée uniquement durant des périodes précises appelées « saisons de chasse ». Certaines espèces ne peuvent pas être chassées parce qu’elles sont protégées ou parce qu’elles sont en période de reproduction.
Ainsi, la police de l’environnement protège la biodiversité en France en surveillant, prévenant et sanctionnant les atteintes à la nature comme la pollution, le braconnage et le trafic d’espèces protégées.
Braconnage :
Chasse, pêche ou capture illégale d’animaux sauvages, souvent interdites pour protéger les espèces et la biodiversité.
Des actions concrètes pour un meilleur respect de l’environnement
Des actions concrètes pour un meilleur respect de l’environnement
Après avoir présenté les missions essentielles de la police de l’environnement, il est important de découvrir les actions concrètes qu’elle mène pour protéger la biodiversité et encourager un meilleur respect de la nature.
Un des ses combats majeurs est la lutte contre le trafic d’espèces menacées. Par exemple, en avril 2025, la police de l’environnement a stoppé, sur l’île de la Réunion, un trafic international d’oiseaux protégés. Deux personnes ont été interpellées à l’aéroport de Saint-Denis, où les douanes avaient découvert 221 œufs d’espèces sauvages menacées. Elles risquent une peine de 7 ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende.
Autre exemple : en mai 2021, la police de l’environnement a mené l’opération « Biomaures » dans la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures située dans le département du Var. Cette action visait à mieux protéger une zone sensible très fréquentée par les touristes. Les inspecteurs de la police de l’environnement, aidés par des gendarmes, ont contrôlé 50 véhicules et 250 personnes. Ils ont relevé 29 infractions, principalement pour circulation illégale de véhicules et pratique de la pêche sans permis. Ils ont également profité de cette opération pour sensibiliser le public à la nécessité de mieux respecter les espaces protégés.
Réserve naturelle de la plaine des Maures © Samuel Busson – CC BY-SA 3.0
En décembre 2024, la police de l’environnement, en collaboration avec la gendarmerie, a mené une opération en Haute-Corse pour contrôler environ 200 chasseurs. Les inspecteurs ont relevé 31 infractions, liées notamment à la possession d’armes utilisées sans permis. Des brochures et des guides de sécurité ont été distribués aux chasseurs pour les inciter au respect des bonnes pratiques en ce qui concerne le transport des armes et les règles de sécurité à respecter.
En 2025, une enquête menée par l’Office français de la biodiversité révèle qu’une très large majorité des Français souhaitent une présence plus importante de la police de l’environnement sur le terrain pour mieux faire respecter les lois et réglementations en vigueur.
Toutefois, la police de l’environnement rencontre plusieurs problèmes qui rendent son travail difficile. Il y a peu d’inspecteurs, environ 1 700 pour toute la France. Les contrôles sont donc insuffisants. Par ailleurs, lorsqu’une infraction est constatée, les délais sont encore trop longs pour que la justice puisse se prononcer. Trop peu d’infractions sont réellement punies par la loi. Enfin, les interventions de la police de l’environnement peuvent susciter des conflits avec les agriculteurs qui acceptent parfois difficilement leurs contrôles.
![]()
Conclusion
La police de l’environnement joue un rôle essentiel pour protéger la nature et la biodiversité en France. Elle agit pour un meilleur respect des lois et des réglementations. Elle contrôle les activités en lien avec la chasse, la pêche, la faune et la flore sauvages, et peut sanctionner les infractions que ses inspecteurs constatent.
Même si son action est parfois limitée par le manque d’effectifs et par des moyens insuffisants, la police de l’environnement reste indispensable pour préserver les espaces naturels fragiles et lutter contre les menaces qui pèsent sur les espèces animales et végétales.