Un conte : Les aventures d'Alice au pays des merveilles, de Lewis Caroll

Introduction :

Les Aventures d’Alice au pays des merveilles est un conte écrit par Lewis Caroll. Il a été publié en 1865.

Le titre

Que nous apprend le titre ?
Il y a trois mots importants : « Alice », « aventures » et « merveilles ».

  • Alice est le personnage principal que nous allons découvrir dans l’histoire.
  • « Aventures » : ce mot, écrit au pluriel, annonce une suite de péripéties.
  • Au pays des « merveilles » : l’histoire se déroule dans un pays imaginaire.
  • Le titre incite le lecteur à commencer la lecture.

Le début du texte

L’incipit et la situation initiale

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À retenir

Le début de l’histoire s’appelle aussi l’incipit.

Lisons le premier paragraphe :

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Citation

« Alice commençait à se sentir très lasse de rester assise à côté de sa sœur, sur le talus, et de n’avoir rien à faire : une fois ou deux, elle avait jeté un coup d’œil sur le livre que lisait sa sœur ; mais il ne contenait ni images ni dialogues : ‟Et, pensait Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n’y a ni images ni dialogues ?” Elle se demandait (dans la mesure où elle était capable de réfléchir, car elle se sentait tout endormie et toute stupide à cause de la chaleur) si le plaisir de tresser une guirlande de pâquerettes valait la peine de se lever et d’aller cueillir les pâquerettes, lorsque, brusquement, un Lapin Blanc aux yeux roses passa en courant tout près d’elle. »

  • Ce premier paragraphe est important car nous découvrons la situation initiale.

Pour être sûr d’avoir bien compris, on peut se poser les questions suivantes :

  • Que se passe-t-il ?
  • Où sommes-nous ?
  • De qui parle-t-on ?

Alice est à côté de sa sœur, dehors, sur un talus (petite butte de terre, probablement dans l’herbe). Elle est lasse, c’est-à-dire fatiguée.
Sa sœur lit mais le livre n’intéresse pas Alice, il n’y a « ni images, ni dialogues », c’est probablement un livre pour les « grands ».

  • Nous pouvons en déduire qu’Alice est une petite fille.

Elle se sent « toute endormie et toute stupide à cause de la chaleur.

  • Il fait chaud, Alice s’ennuie.

Elle cherche une occupation : « elle se demandait si le plaisir de tresser une guirlande de pâquerettes vaudrait la peine de se lever… »
Le narrateur (celui qui raconte) fait parler Alice en écrivant ce qu’elle se dit entre guillemets.
On peut remarquer que tous les verbes sont conjugués à l’imparfait. Ce temps est souvent utilisé pour décrire une scène.

L’élément déclencheur

L’élément déclencheur se trouve à la fin de la dernière phrase : « lorsque, brusquement, un Lapin Blanc aux yeux roses passa en courant tout près d’elle. »

  • L’élément déclencheur est un évènement qui survient.

Le Lapin Blanc aux yeux roses Le Lapin Blanc aux yeux roses

« Un Lapin Blanc aux yeux roses » : Nous entrons dans le monde fantastique ! « Lapin Blanc » est écrit avec des majuscules, ce n’est pas un lapin ordinaire, c’est un personnage unique.

Le verbe « passa » est au passé simple pour nous indiquer une action courte, soudaine. L’emploi des virgules (« lorsque, brusquement, ») donne un rythme qui s’accélère.

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À retenir

Cette première partie du premier chapitre nous indique que nous entrons dans la lecture d’un conte. La situation initiale est mise en place, et tout à coup un événement surnaturel se produit.

L’histoire commence

L’histoire commence vraiment : que va-t-il se passer ? que va-t-il arriver à Alice ?

Lisons le deuxième paragraphe :

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Citation

« Ceci n’avait rien de particulièrement remarquable ; et Alice ne trouva pas non plus tellement bizarre d’entendre le Lapin se dire à mi-voix : ‟Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard !” (lorsqu’elle y réfléchit par la suite, il lui vint à l’esprit qu’elle aurait dû s’en étonner, mais, sur le moment, cela lui sembla tout naturel) ; cependant, lorsque le Lapin tira bel et bien une montre de la poche de son gilet, regarda l’heure, et se mit à courir de plus belle, Alice se dressa d’un bond, car, tout à coup, l’idée lui était venue qu’elle n’avait jamais vu de lapin pourvu d’une poche de gilet, ni d’une montre à tirer de cette poche. Dévorée de curiosité, elle traversa le champ en courant à sa poursuite, et eut la chance d’arriver juste à temps pour le voir s’enfoncer comme une flèche dans un large terrier placé sous la haie. »

Alice ne semble pas étonnée pour l’instant.

Pourtant le lapin parle ! Le narrateur écrit ses paroles entre guillemets : « Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard ! »
Le lapin est inquiet. Posons-nous la question : pourquoi a-t-il peur d’être en retard ?

  • Pour connaitre la réponse, il nous faut continuer la lecture.

Le vocabulaire de la description du lapin montre qu’il fait partie du temps passé. Il a « un gilet » et « une montre à gousset ».

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Définition

Montre à gousset :

Une montre à gousset est une montre de poche qui se ferme généralement par un couvercle. On les rangeait dans une poche de son gilet, qui s’appelle le gousset. Les montres étaient généralement attachées au gilet par un ruban ou une chaîne.

Le lapin regarde l’heure sur sa montre à gousset. Le lapin regarde l’heure sur sa montre à gousset.

Finalement, Alice est curieuse et suit le lapin qui court. On peut remarquer le contraste entre l’imaginaire et le réel : le lapin parle, et consulte une montre à gousset, mais il s’enfonce dans un terrier comme un lapin classique !

Les verbes qui parlent des actions du lapin et d’Alice sont au passé simple : les personnages agissent rapidement.

La première aventure d’Alice

Lisons la suite de l’histoire :

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Citation

« Un instant plus tard, elle y pénétrait à son tour, sans se demander une seule fois comment diable elle pourrait bien en sortir. Le terrier était d’abord creusé horizontalement comme un tunnel, puis il présentait une pente si brusque et si raide qu’Alice n’eut même pas le temps de songer à s’arrêter avant de se sentir tomber dans un puits apparemment très profond. Soit que le puits fût très profond, soit que Alice tombât très lentement, elle s’aperçut qu’elle avait le temps, tout en descendant, de regarder autour d’elle et de se demander ce qui allait se passer. D’abord, elle essaya de regarder en bas pour voir où elle allait arriver, mais il faisait trop noir pour qu’elle pût rien distinguer. Ensuite, elle examina les parois du puits, et remarqua qu’elles étaient garnies de placards et d’étagères ; par endroits, des cartes de géographie et des tableaux se trouvaient accrochés à des pitons. En passant, elle prit un pot sur une étagère ; il portait une étiquette sur laquelle on lisait : MARMELADE D’ORANGES, mais, à la grande déception d’Alice, il était vide. Elle ne voulut pas le laisser tomber de peur de tuer quelqu’un et elle s’arrangea pour le poser dans un placard devant lequel elle passait, tout en tombant.
‟Ma foi ! songea-t-elle, après une chute pareille, cela me sera bien égal, quand je serai à la maison, de dégringoler dans l’escalier ! Ce qu’on va me trouver courageuse ! Ma parole, même si je tombais du haut du toit, je n’en parlerais à personne !” (Supposition des plus vraisemblables, en effet.)
Plus bas, encore plus bas, toujours plus bas. Est-ce que cette chute ne finirait jamais ? […] ‟Je me demande si je vais traverser la terre d’un bout à l’autre ! Cela sera rudement drôle d’arriver au milieu de ces gens qui marchent la tête en bas ! On les appelle les Antipattes, je crois ― (cette fois, elle fut tout heureuse de ce qu’il n’y eût personne pour écouter, car il lui sembla que ce n’était pas du tout le mot qu’il fallait) — mais, je serai alors obligée de leur demander quel est le nom du pays, bien sûr. S’il vous plaît, madame, suis-je en Nouvelle-Zélande ou en Australie ? (et elle essaya de faire la révérence tout en parlant ― imaginez ce que peut être la révérence pendant qu’on tombe dans le vide ! Croyez-vous que vous en seriez capable ?) Et la dame pensera que je suis une petite fille ignorante ! Non, il vaudra mieux ne rien demander. »

Alice entre dans le terrier « comme dans un tunnel » : remarquons que c’est un nouvel élément fantastique, le terrier est à sa taille !
Puis elle tombe dans un puits profond. Mais elle tombe « lentement » ! C’est tout à fait irréel ! Nous pouvons imaginer un film au ralenti.
Le puits est extraordinaire : on y trouve des armoires, des étagères, des cartes de géographie, des tableaux…C’est un nouvel élément du monde imaginaire. Alice a même le temps de prendre un pot de confiture sur une étagère !

Les connecteurs de temps sont importants pendant la chute : « d’abord », ensuite », on l’imagine très bien tomber petit à petit.

Pendant qu’Alice tombe, le narrateur écrit ce qu’elle pense. Ses pensées sont entre guillemets.
« Plus bas, encore plus bas, toujours plus bas. » Cette phrase insiste sur la durée de la chute et la profondeur du puits.

Alice a le temps de réfléchir à l’endroit où elle va se retrouver : « Je me demande si je vais traverser la terre d’un bout à l’autre ! »
Nous remarquons à nouveau le fantastique dans le texte : Alice n’est pas surprise ni effrayée par sa chute qui n’en finit pas. Elle prend le temps d’imaginer qu’elle va peut-être arriver en Nouvelle-Zélande ou en Australie car ces pays sont de l’autre côté de la Terre. Lewis Caroll, l’auteur, vivait au Royaume-Uni.

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À retenir

Après l’élément déclencheur, le conte passe aux péripéties. L’auteur montre les évènements qui arrivent à Alice, et fait tout pour nous donner envie de lire la suite des péripéties, pour arriver au dénouement et à la situation finale.
Que va-t-il arriver à Alice ?
Qu’y a-t-il au fond du terrier ?