Un exemple de comédie du XVIIIe siècle : Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux

  • Marivaux est un auteur qui a été rendu célèbre par le théâtre.
  • Le Jeu de l’amour et du hasard est sans doute l’œuvre la plus représentative du théâtre de Marivaux par sa virtuosité, mais aussi par sa recherche de l’exactitude du sentiment humain.
  • Cette pièce a été présentée sur scène pour la première fois le 23 janvier 1730.
  • L’auteur tente de montrer les sentiments sans artifices, au-delà des conventions et du jeu qu’impose la société.

Un amour impossible

  • Dans la scène 7 de l’acte I, Silvia croit que Dorante est un domestique et Dorante pense que Silvia est une servante. Ils savent qu’il leur est impossible de se marier avec quelqu’un issu d’un rang social inférieur. Pourtant, à leur grande surprise, ils se plaisent.
  • Silvia se montre en apparence inflexible et fait preuve d’autorité face à Dorante. Elle tente de recadrer le dialogue et utilise un mode injonctif en employant l’impératif pour arrêter Dorante qui dérive régulièrement vers le discours amoureux. Pourtant ce dernier doit se plier aux mêmes impératifs que Silvia.
  • L’emploi de l’expression injonctive « il faut » permet à Silvia de se montrer ferme, et l’emploi du futur de l’indicatif dénote sa détermination : elle est catégorique.

La surprise de l’amour

  • Dorante et Silvia sont tous deux surpris par les qualités de l’autre. Ils sont séduits.
  • Cet extrait illustre bien le marivaudage, puisqu’on est ici face à une scène de badinage amoureux.
  • Les personnages se lancent dans une scène de séduction. Mais alors que l’on attendrait une avancée dans l’intrigue, on assiste à un piétinement.

Une intrigue sur pause

  • Marivaux joue sur les mots. Dorante et Silvia sont comme happés par leur propre discours. Le flot de répliques s’enchaine mais empêche l’intrigue d’avancer.
  • La rapidité du dialogue est renforcée par des répliques courtes. Cela donne un effet de fluidité, de spontanéité et de naturel au dialogue. On peut également observer des apartés. Cela permet de doubler le dialogue et de jouer sur l’être et le paraître.
  • Silvia est totalement séduite par Dorante et c’est grâce aux apartés que nous l’apprenons. Le spectateur est le confident de Silvia. Mais elle prétend le contraire devant Dorante et garde son masque.
  • Le spectateur peut être amené à penser qu’ils sont décidément faits l’un pour l’autre. Il y a un effet de symétrie dans les répliques.
  • Si l’intrigue n’avance guère en apparence, Marivaux prouve ici sa dextérité. Les amoureux sont centrés sur leur amour naissant et oublient tout le reste.
  • Il s’agit donc d’une scène de rencontre amoureuse.