Evénement historique
Accords de Munich
Contexte

Le contexte de ces accords est celui de la crise des Sudètes.

  • Les Sudètes sont un petit territoire qui appartenait jusqu’en 1918 à l’empire d’Autriche-Hongrie, grandement influencé par la culture germanique. Les populations germanophones sur place n’étaient donc pas en minorité. Mais l’empire Austro-Hongrois disparut et les Sudètes furent rattachées à la Tchécoslovaquie, nouvel état créé en 1918.
  • Sur 15 millions d’habitants en Tchécoslovaquie, 3 millions possèdent la nationalité allemande. La crise de 1929 a tendance à exacerber les nationalismes et des clivages apparaissent entre allemands et tchécoslovaques, chacun se retranchant parmi les siens.
  • La Tchécoslovaquie est alliée à la France et à la Grande-Bretagne, mais Hitler annonce le 15 septembre la future annexion des Sudètes.
Déroulement

La France mobilise ses armées et est prête à en entrer en guerre face à l’Allemagne. C’est Mussolini, allié d’Hitler qui préconise d’organiser une conférence pour régler pacifiquement la chose. En effet, la conférence arrange plusieurs pays : la France est en période d’élection, n’est pas encore prête pour la guerre, encore moins sans la participation de l’Angleterre et Mussolini ne veut pas immédiatement un conflit.

Les participants à cette conférence de Munich sont Neville Chamberlain pour la Grande Bretagne, Édouard Daladier pour la France, Benito Mussolini pour l’Italie et Adolf Hitler pour l’Allemagne.

La conférence aboutit au démantèlement de la Tchécoslovaquie avec l’annexion par l’Allemagne des Sudètes. Le reste du pays est divisé entre la Hongrie (au Sud) et la Pologne. De petits États soumis à l’Allemagne (République slovaque, Protectorat de Bohême-Moravie) apparaissent en mars 1939 lorsque l’Allemagne rompt les accords en occupant ces territoires.

Les Alliés abandonnent donc l’une des leurs, la Tchécoslovaquie. La concession d’Hitler est qu’il n’exigera plus d’autre territoire, car il souhaite que l’Empire Allemand reste ainsi pendant 1 000 ans.

La perception de ces accords est différente selon les pays. Bien entendu, la population tchécoslovaque se sent trahie par les Alliés, qui étaient censés la protéger et qui contribuent à sa destruction. Daladier est lui acclamé en France car on pense qu’il a sauvé la paix, alors qu’il est lui-même peu fier d’avoir participé à cette conférence dans laquelle les alliés ont tout concédé à l’ennemi et finalement rien obtenu, hormis des paroles. Chamberlain reçoit le même accueil que son homologue français. Du côté allié, on est satisfait d’avoir évité le pire : la guerre, et peu importe la conduite et le manque de loyauté à travers un allié plus faible.

Conséquences

Les Sudètes sont une région industrielle qui comporte beaucoup d’usines d’armement (l’usine Skoda par exemple). Celles-ci vont bénéficier aux allemands et permettre un renforcement plus rapide de l’armée.

Cet accord semble officialiser le fait qu’Hitler se trouve en position de force face à ses homologues européens : tous plient devant lui. L’image de l’Allemagne sort renforcée de cette conférence : Hitler sait que la mollesse des dirigeants européens lui est favorable.

Au contraire, les Alliés sont complètement discrédités sur le plan international : les joies de l’opinion publique intérieure ne compensent pas le fait que ces pays ont clairement et aux yeux de tous laissé tomber un allié au bénéfice d’un ennemi.

En mars 1939, les Allemands violent les accords en occupant une partie de l’ancienne Tchécoslovaquie : la Bohême-Moravie.