Evénement historique
Assassinat d’Anouar el-Sadate – 6 octobre 1981
Contexte
  • La guerre du Kippour de 1973 permet, sur le long terme, un rapprochement de l’Égypte avec Israël. Sadate se rend en novembre 1977 à Jérusalem, et ratifie les accords du Camp David en septembre 1978. Ces accords, où les États-Unis ont joué un rôle de médiateur important, attestent de la volonté, pour Sadate, de dialoguer avec les Israéliens et de se rapprocher des Occidentaux. L’Égypte est finalement exclue de la Ligue arabe en 1979.
  • En 1974, Sadate entreprend une politique d’ouverture économique. Les capitaux étrangers entrent massivement, mais les écarts sociaux se creusent, et la population soupçonne une corruption grandissante au sein des élites.
  • Sadate durcit son régime au cours des années 70 : des arrestations massives sont effectuées contre les opposants politiques. Un mois avant la parade militaire dans laquelle il sera tué, il fait notamment arrêter des opposants islamistes.
Déroulement

Le 6 octobre 1981, un défilé militaire est organisé au Caire pour commémorer la guerre du Kippour de 1973. Alors que Sadate observe le passage d’avions de chasse, un camion s’arrête devant la tribune accueillant les personnalités politiques. Un commando militaire composé d’islamistes en sort et ouvre le feu en criant « Mort au Pharaon ». Trente-huit personnes sont blessées, et onze tuées, dont l’ambassadeur de Cuba et Sadate. La fusillade et la mort du dirigeant égyptien sont filmées et diffusées sur les chaînes de télévision.

Conséquences
  • Au cours de ses funérailles, beaucoup de personnalités d’Occident font le déplacement, y compris d’anciens présidents des États-Unis (Jimmy Carter et Richard Nixon). On dénote toutefois l’absence des chefs d’États arabes, et de la foule égyptienne, ce qui témoigne des réticences des pays voisins auprès de la politique extérieure de Sadate, et du désaveu du peuple égyptien vis-à-vis de son ancien dirigeant.
  • Hosni Moubarak, alors vice-président, prend la succession de Sadate. Blessé à la main lors de la fusillade, il continue la politique de son prédécesseur mais se tourne à nouveau vers les pays arabes, ce qui aboutit à la réintégration de l’Égypte au sein de la Ligue arabe en 1989.