Evénement historique
Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM ou COMECON) – 1949
Contexte
  • Début de la guerre froide : Discours de Fulton 1946 (prononcé par Winston Churchill, dans lequel l’expression « rideau de fer » est prononcée pour la première fois) ; Doctrine Truman (mars 1947) et doctrine Jdanov (octobre 1947).
  • Le plan Marshall est lancé en 1947 par les États-Unis pour assurer la reconstruction des pays européens et éviter qu’ils ne basculent dans le communisme.
  • L’URSS boycotte le plan Marshall et décide de lancer son propre programme : le CAEM (ou COMECON).
Déroulement

Créé en janvier 1949 en réponse au plan Marshall, le CAEM regroupe six pays : l’URSS, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie et la Roumanie. L’Albanie le rejoint peu après, de même que la République démocratique d’Allemagne (RDA) en 1950. Il s’élargit hors d’Europe : la Mongolie (1962), Cuba (1972) et le Vietnam (1978) y sont admis.

La description du CAEM diffère selon que l’on se place :

  • À l’Ouest : zone de libre-échange, il s’agit d’un mécanisme permettant d’assurer à l’URSS son influence sur de plus petits pays.
  • À l’Est : groupement qui coordonne la planification par l’économie socialiste, visant à une meilleure intégration et à un développement rationalisé.

Les caractéristiques principales du CAEM sont :

  • L’économie planifiée par l’État soviétique et la fixation arbitraire des prix, de la valeur de la monnaie et de la production.
  • La spécialisation des activités : production d’autobus (Hongrie), de navires (Pologne), d’équipements pour l’industrie pétrolière (Roumanie).
  • La priorité aux équipements de l’industrie lourde (oléoduc Druzhba entre l’URSS et les pays d’Europe centrale ; réseau électrique Mir de la Mongolie jusqu’en Europe) au détriment des biens de consommations.
  • Tentative d’instaurer une division internationale socialiste du travail.
Conséquences
  • Relativement efficace pendant ses deux premières décennies par son œuvre d’homogénéisation des mécanismes économiques et de développement de l’industrie lourde, le projet soviétique d’instaurer une division internationale socialiste du travail n’a pas abouti.
  • Le CAEM fait partie intégrante de la stratégie de « satellisation » des démocraties populaires autour du « Grand frère » (l’URSS) : l’ordre politique et les grandes orientations économiques y sont définis, les pays voisins se trouvent dans une situation de dépendance et d’échange inégal.
  • Alors que la période de l’après Seconde Guerre mondiale est marquée en Occident par une croissance des échanges sans précédent, le modèle de la CAEM reste fondé sur le dirigisme politique et non pas sur des mécanismes de marché.
  • Considéré à tort comme le « marché commun des pays de l’Est », le COMECON n’a pu présenter les trois caractéristiques fondamentales du marché : la demande, la monnaie et le prix.
  • Très rapidement, il n’a pu satisfaire la demande et sa lourdeur a entraîné des gaspillages.
  • Le CAEM ne pouvait survivre à l’ouverture internationale : sa dissolution est prononcée le 28 juin 1991.