Evénement historique
Répression du mouvement de la place Tian’anmen – 3 et 4 juin 1989
Contexte
  • Suite à la mort de Mao Zedong en septembre 1976, les nouveaux dirigeants lancent une vague de réforme pour démanteler le système maoïste en place. Ces réformes sont fortement tournées, au départ, vers le milieu rural : l’État encourage la consommation et le développement de l’industrie locale, si bien que l’écart des revenus entre zone urbaine et zone rurale se restreint.
  • Les réformes sont plus difficiles à mettre en place dans le secteur urbain : les syndicats sont puissants, notamment dans le milieu industriel. Dans les campagnes, les limites de la réforme sont toutefois visibles : le prix des engrais augmente, et le salaire des paysans diminue au milieu des années 80.
  • La réforme politique, elle, n’arrive pas. L’immobilisme politique se traduit par une absence de liberté de la presse. Le parti unique est toujours en place, et les exclusions du PCC sont monnaie courante. L’objectif du régime est clair : développer la production tout en contrôlant l’ordre politique et social.
Déroulement

Le 15 avril 1989, Hu Yaobang décède d’une crise cardiaque. Ce cadre du parti communiste est un symbole pour la jeunesse : il a notamment soutenu les manifestations de décembre 1986, où les étudiants défendaient la liberté et la pluralité de la presse.

Des étudiants se retrouvent sur la place Tian’anmen, au centre de Pékin. Ils viennent rendre hommage à cet ancien secrétaire général du PCC, et militent pour que soit engagées des réformes d’ordre politique. Ils dénoncent la corruption et les conditions de vie difficile. Le 26 avril, les autorités dénoncent l’attitude des « contre-révolutionnaires » minoritaires dans le journal Le Quotidien du Peuple. En réaction, le mouvement se renforce, et ce sont 50 000 personnes qui se réunissent le lendemain. Les étudiants sont rejoints par des intellectuels, mais aussi par des personnes issues de milieux sociaux diversifiés.

À partir du 13 mai, les manifestants entament une grève de la faim. Deng Xiaoping, homme d’État influent, fait proclamer la loi martiale le 20 mai. L’armée, qui tente de rentrer dans Pékin, est retenue par une population pékinoise qui soutient massivement les manifestants. Dans la nuit du 3 au 4 juin, l’armée pénètre dans Pékin et rejoint la place : les militaires, accompagnés par des chars, tirent à balles réelles sur des manifestants pacifiques et font plus de 2 000 victimes. Les arrestations se poursuivent après le 4 juin, et des exécutions publiques ont lieu.

Conséquences
  • Le pouvoir utilise les images de propagande (véhicules brûlés, soldats morts…) à destination des populations rurales. 200 millions de foyers possèdent un poste de télévision : ce média devient un moyen de propagande efficace.
  • Les pays occidentaux procèdent, suite au massacre, à un embargo, notamment sur les ventes d’armes. Le PCC se relance paradoxalement dans la réforme : les termes de « capitalisme » et d’« économie de marché » trouvent leur place dans les discours des cadres politiques.