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1984, George Orwell
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Fiche de lecture

Contexte

Œuvre majeure de George Orwell, 1984 est une critique de la société poussée à l'extrême. Cet ouvrage est considéré aujourd’hui comme un des plus important roman d’anticipation et il a ouvert la voie aux récits dystopiques chers à l’univers de la science-fiction. Influencé par son engagement politique dans l’Angleterre de l’entre-deux guerres, Orwell imagine une société contrôlée par un pouvoir totalitaire, inspiré du marxime et du nazisme : Big Brother.

Cette dictature froide et stylisée permet à tous de se projeter dans un possible futur où toute action déviante est punie et où la liberté de penser n’existe plus. C’est cette universalité qui lui à valu un tel succès, tant dans les sphères intellectuelles que dans l’univers culturel populaire.

Eric Arthur Blair dit George Orwell

1949

1984

Genre

Roman

Personnages

Winston Smith : Employé au ministère de la Vérité où il est chargé de censurer les journaux de toute trace nocive pour le Parti. Il montre cependant des attitudes rebelles et questionne le régime. Il cache sa vraie personnalité et son objectif est de s’échapper de l’emprise de Big Brother.

Julia : C’est une jeune femme membre de la ligue anti-sexe que Winston prend pour une espionne mais qui, en réalité, ment au Parti. Elle et Winston vivent une histoire d’amour en se cachant de Big Brother.

Big Brother : Leader charismatique du Parti de l’Angsoc, il est représenté par le visage d'un homme de 45 ans, moustachu, fixant les gens dans les yeux, avec une expression à la fois rassurante et sévère. Personnification du Parti, il se veut omniprésent comme le proclame sa devise: « Big Brother vous regarde ».

O’Brien : Membre du Parti intérieur, c’est un homme très haut placé. Il est particulièrement intéressé par le cas de Winston. Il va le trahir et le torturer sévèrement au ministère de l'Amour.

Caterine : Femme légitime de Winston dont il n'a pas pu divorcer. Elle est extrêmement conditionnée par la propagande et va jusqu'à considérer la procréation comme un devoir envers le Parti.

Tom Parsons : Tom Parsons est le voisin et collègue de Winston au ministère de la Vérité. C’est un homme dévoué au Parti corps et âme, qui ne fait pas preuve d’une grande intelligence.

Goldstein : Leader de la « Fraternité », il est le pire ennemi du Parti et de Big Brother. Son visage est régulièrement affiché sur les écrans afin de pousser la population à le haïr lors des « deux minutes de la haine ».

Thèmes

Le totalitarisme : Le régime imposé par Big Brother renvoie aux dictatures totalitaires du début du XXe siècle. Inspirée du marxisme, du nazisme et du fascisme, on y retrouve des éléments communs : le leader charismatique, le culte de la personnalité et le découpage de la société en tranches hiérarchiques. Ce thème est ici poussé à l'extrême : privation de l’intimité, contrôle des pensées et des idées, dévaluation de l’amour et de l’attachement. Cela à pour effet de créer une atmosphère étouffante et sinistre.

La propagande : La manipulation de la population permet au gouvernement de maintenir son pouvoir en place. La réécriture de l'histoire, les fausses loteries, les écrans et affiches sont autant de moyens pour la dictature d'empêcher les questions et de diriger les esprits déviants. L’utilisation de l’ennemi Goldstein en bouc émissaire, cible de la haine collective est également une ruse pour le gouvernement de détourner l’attention et créer un sentiment commun à toute la population.

Le héros martyr : Winston à tout pour être heureux. Il est dans la couche supérieure de la société. Sa prise de conscience et ses questionnements vont le pousser à se rebeller. Il deviendra un martyr anonyme du régime. Il va se brûler les ailes dans sa quête d’amour et de liberté. Pour Big Brother, il n’est qu’un individu parmi d’autres. Torturé et ramené dans le rang, il redevient un homme lambda, dépossédé de sa personnalité.

Résumé

En 1984, le monde est divisé en trois régions en guerres : l’Océania, l’Eurasia et l’Estasia. L’Océania, regroupe les pays anglo-saxons, est soumise à la dictature du Parti de l’Angsoc qui surveille la population jusque dans leurs habitations par le biais de télécrans. Winston Smith vit à Londres dans la capitale. La population est incitée à dénoncer tout comportement déviant et à glorifier son leader suprême, Big Brother.

L’administration est simplifiée en quatre ministères et trois slogans : « Guerre est paix », « Liberté est servitude », « Ignorance est puissance ».

Partie 1

Chapitre 1

Winston rédige un journal intime, caché dans une alcôve de son appartement. Ce matin du 4 avril 1984, pendant les « deux minutes de la haine », il a rencontré une jeune femme qui semble l’espionner, Julia. Il a aussi croisé O’Brien, un membré élevé du Parti, qu’il soupçonne d’appartenir à la Fraternité, un réseau clandestin de conspirateurs.

Chapitre 2

Winston est dérangé par ses voisins, les Parsons, des gens extrêmement conditionnés aux idées du Parti. En effet, le fils a déjà dénoncé son père pour un comportement non conforme. Winston s’inquiète que le simple fait de formuler des idées le condamne à mort : « le crime de penser n’entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort ».

Chapitre 3

Pendant sa gymnastique par télécran interposé, Winston se remémore son enfance dans les années 1950 et réalise que le passé tel qu’il l’a vécue ne correspond pas a celui raconté par le Parti.

Chapitre 4

Le travail de Winston est de réécrire des articles de journaux afin de correspondre aux idéaux du Parti. Il supprime ainsi des héros tombés en disgrâce et en invente des nouveaux. Les vieux papiers sont détruits dans des incinérateurs, les « Trous de Mémoire ».

Chapitre 5

Winston et Syme, son collègue du ministère de la Vérité, discutent de la langue imposée : le novlangue. Le vocabulaire est épuré afin de rendre littéralement impossible le crime par la pensée. Il se sent à nouveau espionné par Julia.

Chapitre 6

Dans son journal, Winston se rappelle sa femme et leur séparation, faute de n’avoir pas pu procréer pour le Parti.

Chapitre 7

Winston rêve d’une révolte du milieu prolétaire. Ces trois quarts de la population sont délaissés par le Parti, et jouissent d’une liberté relative : « Les prolétaires et les animaux sont libres ».

Chapitre 8

Winston part vadrouiller dans les bas-fonds de Londres. Il discute du passé avec un vieil homme, et envisage de lui louer une chambre afin de s’en faire un refuge. Il croise de nouveau la jeune femme brune, Julia.

Partie 2

Chapitre 1

Il reçoit un billet griffonné de la main de la jeune femme : « Je vous aime ». Troublé, il cherche à la rencontrer.

Chapitre 2

Julia et Winston se retrouvent à la campagne. Elle est en réalité contre Big Brother mais excelle dans son rôle pour des raisons de survie. Ils font l’amour dans un champ, marquant par ce fait leur dégoût du Parti qui condamne fermement la moindre pulsion sexuelle.

Chapitre 3

Winston et Julia se fréquentent en secret. Il est cependant persuadé que, tôt ou tard, ils seront découverts et exécutés.

Chapitre 4

Dans le refuge, ils dégustent des mets réservés aux hauts membres du Parti apportés par Julia : pain, confiture et vrai café.

Chapitre 5

Syme disparaît un matin, comme effacé par le Parti. Winston essaie de persuader Julia de l'existence d’une Fraternité rebelle menée par Goldstein.

Chapitre 6

Winston obtient enfin l’adresse d’O’Brien, qu’il convoitait depuis longtemps.

Chapitre 7

Winston se confie à Julia à la suite d’un rêve : il est persuadé que le plus important est de rester humain, de conserver sa liberté de penser, quoiqu’il advienne d’eux. En effet, le Parti peut lui faire dire n’importe quoi, mais qu’il ne peut pas lire son esprit et lui faire croire n’importe quoi.

Chapitre 8

Winston et Julia se dévoilent à O’Brien, en qui ils pensent avoir trouvé un allié. Son télécran éteint, O’Brien leur confirme l'existence de Goldstein et de la Fraternité.

Chapitre 9

Winston apprend par un livre d’O’Brien que le monde entier est régit selon le même fonctionnement hiérarchique et totalitaire. Les guerres entre les régions ne sont qu’un leurre pour contrôler les populations et Big Brother n’est qu’une façade.

Chapitre 10

Trahit par le vieux propriétaire de leur cachette, Winston et Julia sont arrêtés.

Partie 3

Chapitre 1

En prison, Winston croise son voisin Parsons, dénoncé une nouvelle fois par ses enfants. O’Brien ouvre alors la cellule et assomme Winston d’un coup de matraque, il est en réalité chargé de traquer les crimes par la pensée.

Chapitre 2

Winston est torturé. Il avoue des crimes imaginaires. Cela ne change rien car il n’y a pas de distinction entre la pensée et l’acte. Il est électrocuté pour guérir ses « troubles mentaux ». Également torturée, Julia l’a dénoncé et s’est reconvertie au Parti pour échapper aux châtiments.

Chapitre 3

Winston entame une procédure de « guérison » en trois étapes. Il est un cas difficile, mais tôt ou tard il sera guéri de sa déviance lui annonce O’Brien.

Chapitre 4

Winston apprend qu’en réalité il est sous la surveillance du Parti depuis sept ans. Sentant la colère monter, il se confie à O’Brien : il hait Big Brother. Il est emmené dans une pièce spéciale: la salle 101.

Chapitre 5

En salle 101, il est soumis à sa plus grande phobie : les rats. Sous la terreur, il trahit et renie Julia à son tour.

Chapitre 6

Plusieurs mois ont passés depuis que Winston a été relâché. Ombre de lui même, il erre dans les bars. Il y croise Julia mais leur relation est irrémédiablement brisée. Au télécran, le Parti annonce une victoire de guerre ; Winston se sent heureux, lui aussi a gagné une bataille sur lui même. Il aime Big Brother.

Citation

« GUERRE EST PAIX
LIBERTÉ EST SERVITUDE
IGNORANCE EST PUISSANCE ».

Partie 1, chapitre 1

« Le crime de penser n'entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort. »

Partie 1, chapitre 2

« Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? À la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. »

Partie 1, chapitre 5

« Les masses ne se révoltent jamais de leur propre mouvement, et elles ne se révoltent jamais par le seul fait qu'elles soient opprimés. Aussi longtemps qu'elles n'ont pas d'élément de comparaison, elles ne se rendent jamais compte qu'elles sont opprimées. »

Partie 2, chapitre 9