Fiche de lecture
Les Fourberies de Scapin, Molière
Contexte

Au printemps 1671, le Palais-Royal, théâtre où réside la compagnie de Molière, est en travaux. Comme cela ne permet pas de représenter des pièces à machine (accordant beaucoup d’importance aux effets de mise en scène) ou des comédies-ballets (mêlant au théâtre de la musique et de la danse), Molière doit écrire une pièce simple par les situations et la mise en scène.
Pour ce faire, il s’inspire de la commedia dell’arte. Même si, contrairement aux règles de ce genre populaire italien, les acteurs jouent ici sans masque, les personnages sont stéréotypés et dressent, dans une intrigue assez simple et triviale, un tableau satirique de la société : de jeunes gens s’aiment innocemment, sans égard pour les conventions sociales, et des maîtres plutôt naïfs se voient manipulés par leurs valets rusés et fourbes, au premier rang desquels Scapin, personnage principal de la pièce (à l’origine interprété par Molière lui-même).
Ainsi, Les Fourberies de Scapin vise avant tout à faire rire en puisant dans toutes les formes du comique (comique de langage, comique de situation, comique de caractère), en n’hésitant pas toutefois à traiter de sujets graves et intemporels : l’argent, la condition féminine, l’autorité paternelle et l’autorité du maître, l’institution du mariage. Si elle semble, par son genre (la farce) et sa forme prosaïque et courte (trois actes), être une pièce mineure de l’œuvre de Molière, elle en représente au contraire un sommet dans la mesure où elle démontre tout le génie et l’audace du maître de la comédie, capable avec une telle simplicité de faire rire tout en dressant une sévère critique des mœurs de son temps. On peut dire que la pièce correspond à l’adage inventé au XVIIe siècle pour résumer la fonction attribuée à la comédie : corriger les mœurs en riant (« castigat ridendo mores »).
C’est pourquoi, après avoir un connu un succès très relatif du vivant de l’auteur, Les Fourberies sont devenues après la mort de Molière l’une de ses pièces les plus connues et représentées partout dans le monde.

Personnages

Scapin : Valet de Léandre. Ce personnage vient du Scapino de la commedia dell’arte italienne, et il se distingue par son caractère fourbe, autrement dit sa disposition à tromper autrui en ayant recours à des ruses. L’action de la pièce repose sur la mise en œuvre par Scapin d’une série de fourberies, destinées pour la plupart à rendre service à Octave et Léandre, et pour d’autres à assouvir l’envie de vengeance du valet. On admire son intelligence, mais on déplore son immoralité.
Sylvestre : Valet d’Octave. Moins intelligent et subtil que Scapin, il lui sert cependant de complice dans ses machinations, lui obéissant et se déguisant notamment en spadassin.
Léandre : Fils de Géronte et amant de Zerbinette. Indiscipliné et n’hésitant pas à trahir la confiance de son père, il compte toujours sur les fourberies de son valet pour le sortir d’affaire. Il est touchant parce qu’il aime Zerbinette malgré sa condition sociale, dont il sait qu’elle l’empêche en théorie de l’épouser, et il achète sa liberté auprès des Égyptiens qui la détenaient. Il s’agit d’un personnage récurrent du théâtre de Molière, qui apparaît notamment dans Le Médecin malgré lui.
Octave : Fils d’Argante et amant de Hyacinthe. C’est lui qui implore Scapin de leur venir en aide au retour des pères. Il est également touchant par l’amour qu’il porte à Hyacinthe, alors même qu’il est persuadé qu’elle n’est pas celle que lui destine son père, qu’il craint beaucoup. Sa sympathie vient aussi du fait qu’il défende Scapin de la colère et des coups de Léandre lorsque celui-ci découvre toutes les fourberies que son valet lui a joué.
Hyacinthe : Amante d’Octave et fille de Géronte. Elle aime sincèrement Octave et craint qu’il ne renonce à elle pour ne pas déplaire à son père.
Zerbinette : Amante de Léandre, crue Égyptienne (bohémienne) et reconnue fille d’Argante. Elle est un peu sotte puisqu’elle révèle malencontreusement à Géronte les fourberies dont Scapin s’est rendu coupable à ses dépens.
Géronte : Père de Léandre et de Hyacinthe. Il se caractérise par sa sévérité, mais aussi par sa grande avarice. On peut aussi dire de lui qu’il est crédule puisqu’il se laisse convaincre par le récit pourtant très romanesque inventé par Scapin sur la captivité de son fils et le fait qu’il lui faille débourser 500 écus pour sauver la vie de son fils. De la même manière, la scène du sac montre sa crédulité, mais le rend pathétique parce qu’il est victime des coups qu’il menaçait de donner à Scapin pour le corriger.
Argante : Père d’Octave et de Zerbinette. Il est avare également, mais moins austère et pessimiste que son ami Géronte. Il est pathétique lorsque la venue du spadassin l’impressionne et lui fait peur.
Nérine : Nourrice de Hyacinthe. Elle a honte d’avoir failli à sa mission en laissant sa maîtresse épouser un jeune homme pendant l’absence du père.
Carle : Fourbe, il prend volontiers part aux fourberies de Scapin.
Deux porteurs : null

Thèmes

L’autorité : La pièce tourne autour du thème de l’autorité. Que ce soit celle des maîtres sur les valets ou celle des pères sur les fils, l’autorité semble absurde parce qu’elle ne repose pas sur le mérite, l’intelligence ou la bienveillance de ceux qui l’incarnent, mais seulement sur l’ordre des choses : la richesse des maîtres leur donne la possibilité de se payer les services de valets pour résoudre leurs propres problèmes, l’ancienneté des pères leur donne le droit d’imposer à leurs fils tel ou tel choix de vie (le choix de leur épouse notamment). C’est pourquoi cette autorité se manifeste souvent par la violence verbale, et même la menace ou l’exercice de la violence physique (les coups de bâton). Ainsi, Molière dresse en quelque sorte une critique sociale en représentant les dysfonctionnements de certains rapports sociaux chargés d’autorité.
Mais, chez Molière, cette représentation un peu caricaturale de l’autorité est avant tout matière à rire, surtout lorsque les circonstances et l’intelligence des valets et des fils leur offrent l’opportunité de renverser les choses à leur avantage : Scapin parvient à se venger en châtiant Géronte (en parvenant même à susciter la pitié de ses maîtres par une énième fourberie), alors que les fils parviennent à obtenir les unions qu’ils souhaitaient grâce aux improbables renversements de dernière minute qui rétablissent soudainement la concorde : d’une part, on découvre que, sans le savoir, Octave a agi conformément aux volontés paternelles en épousant Hyacinthe, car celle-ci se trouve être la fille de Géronte ; et d’autre part est dévoilée la véritable identité de Zerbinette, qui se trouve être la fille d’Argante.
L’avarice : Comme dans d’autres comédies, notamment dans L’Avare, Molière se plaît à représenter ce défaut de caractère consistant à être trop attaché à ses biens et à ses richesses matérielles au point qu’on en dépense le moins possible, ne supportant pas l’idée même de s’en séparer.
Cette idolâtrie de l’argent qu’est l’avarice est représentée comme une véritable perversion de l’âme humaine, contre-nature et malsaine, qui s’oppose à la charité au point de remettre en cause chez Argante aussi bien que chez Géronte cette « amitié paternelle » qui est pourtant le plus élémentaire des devoirs. Et Géronte de répéter « Que diable allait-il faire dans cette galère ? » plutôt que de sacrifier sans hésiter sa fortune pour sauver la vie de son fils. Aussi Scapin est-il forcé d’aggraver ses mensonges pour parvenir à vaincre l’avarice des pères quand il doit leur soutirer de l’argent.
Mais ce déchirement intérieur des pères, excessif et irrationnel, qui se manifeste dans l’énervement et dans la répétition des mêmes phrases, rend toutefois les représentations de l’avarice très drôle dans la pièce.
La vengeance : Contrairement à l’autorité et à l’avarice, la vengeance est un thème mineur des Fourberies de Scapin. Il faut toutefois le noter car le désir de vengeance s’exprime chez le personnage principal, Scapin, d’abord par le plaisir qu’il prend à faire peur à ceux qu’il manipule pour leur soutirer de l’argent, tels les pères, mais ensuite, et de manière beaucoup plus radicale, lorsqu’il entreprend de tromper Géronte pour pouvoir le frapper alors qu’il est enfermé dans le sac. Il faut noter que cette scène de la vengeance est particulièrement mise en valeur par la structure narrative de la pièce, car elle correspond en quelque sorte à l’acmé de la pièce, précédent simplement le dénouement final.
Le mensonge : L’intrigue de la pièce est fondée sur l’efficacité de la pratique du mensonge par Scapin, que Léandre et Octave mettent à profit pour se sortir d’embarras. En Scapin, le mensonge devient un mode de vie et de communication qui annihile la confiance et la sincérité, mais qui lui permet de se faire valoir et d’obtenir ce qu’il veut. Mentir se présente presque comme un jeu, un art, un motif de suspense et de rire qui n’empêche pas en tout cas la vérité de triompher. On pourrait presque voir dans cette représentation du mensonge une forme de mise en abîme du théâtre lui-même.
Cela dit, l’immoralité du mensonge n’est pas pour autant relativisée. En effet, le mensonge est ici un outil froidement utilisé à des fins malhonnêtes, et si la vérité finit par triompher, Scapin s’en sort pour sa part avec une énième fourberie. Mais la meilleure alliée du mensonge, son pendant, qui illusionne les gens et met la vérité en danger, c’est aussi la crédulité, qui rend les vieillards presque complices des mensonges dont ils sont victimes.

Résumé

La pièce se déroule dans la ville italienne de Naples. Octave et Léandre, deux jeunes amis, ont profité de l’absence de leurs pères respectifs, Argante et Géronte, pour s'éprendre de deux jeunes filles sans condition, Hyacinthe et Zerbinette. Mais les pères s’en retournent de leur voyage avec des projets de mariages qui viennent contrarier les amours indisciplinées de leurs fils.
Craignant la réaction de leurs pères face à leur inconduite, et désespérés d’être à court d’argent, ces derniers implorent l’aide de Scapin, le valet de Léandre, qui va devoir user de ces fourberies audacieuses et drôles dont il a la spécialité pour permettre aux jeunes gens d’arriver à leurs fins, ne reculant devant aucune manipulation pour vaincre l’avarice des pères et leur soutirer de l’argent, en n’hésitant pas au passage à régler ses comptes personnels.

Acte I

Scène 1

Octave apprend par Sylvestre que son père est rentré de voyage et qu’il veut le marier à la fille de Géronte. Connaissant cette résolution, Octave craint les réprimandes que va lui faire son père quand il va apprendre le comportement qu’a eu son fils pendant son absence (le lecteur ne sait pas encore ce qu’Octave a à se reprocher).

Scène 2

Octave raconte à Scapin que pendant l’absence de son père et sans le consentement de ce dernier, il s'est épris de Hyacinthe, avec qui il s’est marié, tandis que Léandre, fils de Géronte, est tombé amoureux d'une jeune Égyptienne du nom de Zerbinette.

Scène 3

Hyacinte entre et exprime à Octave son inquiétude vis-à-vis du projet de mariage qu’Argante a fait pour son fils. Octave lui renouvelle ses serments d’amour. Tous deux demandent de l’aide à Scapin, qui accepte.

Scène 4

Seul avec Argante, qui est furieux car il vient d’apprendre que son fils s’est marié en son absence, Scapin prend la défense d’Octave. Le valet ment, expliquant n’avoir pas manqué de réprimander Octave, et relativise la gravité de son comportement en le comparant avec celui de Léandre, mais aussi avec celui qu’il suppose qu’Argante a pu avoir durant sa jeunesse. Il tente de trouver des justifications au mariage d’Octave, et s’efforce surtout de dissuader son père de le faire annuler, en vain.

Scène 5

Seul à seul avec Scapin, Sylvestre lui rappelle l’urgence de trouver de l’argent. Sans révéler les détails du plan qu’il a en tête, Scapin explique à Sylvestre qu’il va devoir se déguiser pour l’aider.

Acte II

Scène 1

Les deux pères discutent. Géronte se lamente de voir le mariage prévu entre sa fille et le fils d’Argante remis en cause par le comportement désobéissant d’Octave, qu’il attribue à la mauvaise éducation que celui-ci aurait reçu de son père. Argante rétorque à Géronte que son propre fils a également fait des siennes durant leur absence. Argante indique à Géronte qu’il tient cette information de Scapin, sans toutefois lui révéler de quelle manière il aurait désobéi.

Scène 2

Géronte s’efforce en vain de faire avouer à Léandre la bêtise dont il se serait rendu coupable. Ce dernier s’étonne de s’entendre dire que c’est son propre valet, Scapin, qui l’aurait trahi en dévoilant ses méfaits supposés.

Scène 3

Léandre menace Scapin et veut le frapper pour se venger et tâcher de lui faire avouer qu’il l’a dénoncé auprès de son père, mais au lieu de ça, celui-ci s’accuse d’autres tromperies au cours desquelles il a volé du vin et une montre à son maître, et lui a donné des coups de bâton une nuit en se faisant passer pour un loup-garou. En revanche, Scapin affirme qu’il n’a rien dit au père de Léandre concernant son amour pour Zerbinette.

Scène 4

Carle apprend à Léandre que les Égyptiens menacent d’enlever Zerbinette s’il ne leur donne pas l’argent qu’ils ont réclamé pour elle. Dès lors, Léandre est contraint de supplier Scapin de l’aider et de s’excuser auprès de lui de l’avoir grondé malgré toutes les trahisons qu’il vient d’avouer. Scapin renâcle un peu, mais accepte finalement d’aider Léandre à obtenir des pères l’argent nécessaire, en usant de quelques stratagèmes.

Scène 5

Argante arrive, Scapin s’isole avec lui. Il invente un frère à Hyacinthe, qui réclamerait soit-disant de l’argent en échange de l’annulation du mariage. Pour venir à bout de l’avarice d’Argante sans le brusquer, il lui annonce progressivement le montant de la somme, qu’il finit par arrêter à deux cents pistoles. Argante dit vouloir porter l’affaire en justice pour arriver à annuler ce mariage sans débourser une telle somme. Pour l’en dissuader, Scapin lui dépeint de la pire manière les embûches auxquelles il va se confronter s’il se risque à faire un procès, et surtout le prix exorbitant que cela va lui coûter.

Scène 6

Pour qu’Argante cède et consente à donner une telle somme à Scapin, celui-ci est forcé d’avoir recours à Sylvestre, qu’il fait venir déguisé en « spadassin » (un soldat un peu brute) pour jouer le rôle du frère supposé de Hyacinthe. Celui-ci déclare rechercher Argante afin de pouvoir obtenir de lui son argent en recourant à violence. Face à ces menaces, Argante ne révèle pas son identité et Scapin fait mine de l’aider. La crainte d’être violenté fait céder Argante, qui, après quelques ultimes hésitations, donne à Scapin les deux-cents pistoles.

Scène 7

Scapin fait mine de chercher Géronte pour lui annoncer une grave nouvelle. Il prétend que son fils, Octave, a été enlevé par les Turcs, qui le retiennent prisonnier sur une galère, et que ceux-ci ont dit qu’ils l’emmèneraient et le réduiraient en esclavage si on ne leur apportait pas cinq cents écus dans moins de deux heures. Faisant appel à l’amour qu’il se doit d’avoir pour son fils, Scapin l’implore de lui donner la somme pour qu’il puisse aller libérer Octave au plus vite. Géronte n’arrive pas à se persuader de livrer la somme, la trouvant exorbitante, et trouvant regrettable la situation dans laquelle s’est mise son fils. Si Scapin parvient à le faire céder petit à petit, le vieil avare résiste jusqu’au dernier moment, retenant la bourse au moment de la donner au valet, puis la remettant l’air de rien dans sa poche. Scapin finit par obtenir les cinq-cents écus.

Scène 8

Scapin donne à Octave les deux-cents pistoles. Il donne à Léandre les cinq-cents écus à condition que celui-ci l’autorise à se venger le moment venu d’une rancune personnelle qu’il a contre son père. Léandre promet de laisser Scapin se venger afin d’obtenir les cinq cent écus.

Acte III

Scène 1

Hyacinthe et Zerbinette déplorent et comparent leur situation respective. Scapin annonce qu’il veut se venger, et Sylvestre tente vainement de l’en dissuader.

Scène 2

Dans l’idée de se venger, Scapin fait croire à Géronte que le frère de Zerbinette le recherche pour le tuer parce que le projet de marier sa propre fille à Octave nuit à l’honneur de sa sœur. Feignant de vouloir l’aider, il lui conseille de se camoufler dans un sac pour échapper à la colère du spadassin. Une fois Géronte enfermé dans le sac, Scapin contrefait sa voix, imitant le spadassin et d’autres personnes. Après avoir ainsi intimidé le vieil homme, il lui donne de nombreux coups de bâton. Sortant soudain du sac, Géronte finit toutefois par découvrir qu’il a été trahi par Scapin, qui s’enfuit.

Scène 3

Sans savoir que c’est à lui qu’elle s’adresse, Zerbinette révèle à Géronte comment son fils a demandé à Scapin de se débrouiller pour récupérer son argent.

Scène 4

Sylvestre dit à Zerbinette qu’elle vient de parler à Géronte en personne, le père de son amant.

Scène 5

Argante réprimande Sylvestre d’avoir osé prendre part aux fourberies inventées par Scapin.

Scène 6

Se retrouvant dans leur complainte et leur déception, Géronte et Argante expriment leur envie de se venger de Scapin. Géronte craint que sa fille, à qui il a demandé de faire le voyage de Tarente à Naples pour y épouser le fils de son ami, soit morte dans un naufrage.

Scène 7

Nérine, nourrice de Hyacinte, annonce à Géronte que sa jeune fille a épousé Octave, fils d’Argante.

Scène 8

Sylvestre raconte à Scapin ces derniers rebondissements et le met en garde contre la colère des pères.

Scène 9

Géronte est en joie car il retrouve sa fille.

Scène 10

Octave annonce à son père qu’il n’épousera pas la fille de Géronte car il n’aime personne d’autre que Hyacinthe. Mais Argante lui révèle que celle-ci se trouve être par un heureux hasard la fille de Géronte. Par ailleurs, Géronte n’accepte toujours pas l’union de son fils Léandre avec Zerbinette, à cause de la condition sociale de cette dernière.

Scène 11

Léandre a découvert que Zerbinette, enlevée par les Égyptiens à l’âge de quatre ans, est en fait originaire de Naples. Argante se rend compte que Zerbinette est sa fille en reconnaissant un bracelet qu’il lui avait offert quand elle était enfant et qu’elle porte encore.

Scène 12

Carle interrompt l’étonnement et la joie de tous pour annoncer que Scapin a été victime d’un accident mortel.

Scène 13

Par une ultime fourberie, Scapin parvient à susciter la pitié de ses maîtres et à se faire pardonner toutes ses fourberies en faisant croire qu’il est gravement blessé et ne va sans doute pas survivre à ses blessures.

Citation

Répondant aux supplications d’Octave, qui dit avoir besoin du talent de Scapin pour être sorti d’affaire, ce dernier reconnaît bien volontiers en être capable grâce à ce talent d’inventer des « fourberies » qui le caractérise :

« SCAPIN :
À vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles, quand je m’en veux mêler. J’ai sans doute reçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries ingénieuses, à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies ; et je puis dire, sans vanité, qu’on n’a guère vu d’homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts et d’intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier […]. »
Acte I, scène 2
Réplique répétée 7 fois par Géronte quand Scapin lui fait croire que son fils a été enlevé par les Turcs :

« GÉRONTE :
Que diable allait-il faire dans cette galère ? »
Acte II, scène 7
Réaction de Géronte lorsqu’il découvre toutes les fourberies mises en œuvre par Scapin :

« GÉRONTE :
Je dis que le jeune homme [c’est-à-dire son fils] est un pendard, un insolent, qui sera punit par son père du tour qu’il lui a fait ; que l’Égyptienne est une malavisée, une impertinente, de dire des injures à un homme d’honneur qui saura lui apprendre à venir ici débaucher les enfants de famille ; et que le valet est un scélérat, qui sera par Géronte envoyé au Gibet avant qu’il soit demain. »
Acte III, scène 3
Dernière réplique de la pièce, où Scapin fait semblant d’agoniser pour susciter la pitié et le pardon des maîtres : « SCAPIN :
Et moi, qu’on me porte au bout de la table, en attendant que je meure. »
Acte III, scène 13