Fiche de lecture
Oliver Twist, Charles Dickens
Contexte

Pour écrire Oliver Twist, Charles Dickens s’est inspiré en partie de l’autobiographie de Robert Blincoe, Mémoires de Robert Blincoe publiée dans les années 1830. Ce dernier, orphelin élevé dans un hospice paroissial (établissement fait pour recevoir et aider les pauvres et les malades), a subi de nombreuses violences dans une manufacture de coton où il était obligé de travailler.
En août 1834, à l’époque Victorienne, la « Poor Law » (la « Loi sur les Pauvres ») est votée à Londres. Cette loi prévoyait d’envoyer toutes les personnes pauvres, hommes, femmes et enfants dans des hospices ou des dépôts de mendicité (établissements qui logeaient et faisaient travailler les pauvres). Toutes ces personnes y vivaient dans de terribles conditions et étaient affamées.
En écrivant son roman, Dickens souhaite dénoncer les injustices et les mauvais traitements que subissent les enfants à son époque, notamment les orphelins. Oliver Twist est une véritable critique sociale qui a attiré l’attention du public.

Personnages

Oliver Twist : Héros de l'histoire. Orphelin dès la naissance, il n'a jamais connu ses parents.
Agnès Fleming : Mère d'Oliver. Elle a eu ce dernier hors-mariage.
Mr Bumble : Directeur du dépôt de mendicité.
Mme Corney : Gouvernante de l'hospice où naît Oliver.
Mr Sowerberry : Croque-mort qui prend Oliver en apprentissage.
Mme Sowerberry : Femme du croque-mort, elle prend Oliver en grippe.
Noah Claypole : Employé de Mr Sowerberry. Il harcèle Oliver et rejoindra plus tard le groupe de Fagin.
Charlotte : La servante de Mr Sowerberry. Amoureuse de Noah Claypole, elle harcèle Oliver également.
Fagin : Vieil homme, chef du groupe de pickpockets.
Jack Dawkins : Le Filou, le plus doué des pickpockets.
Charley Bates : Voleur qui fait partie du groupe de Fagin.
Bill Sikes : Cambrioleur, compagnon de Nancy.
Nancy : Compagne de Bill Sikes, elle se prend d'amitié pour Oliver.
Monks : Demi-frère d'Oliver, il a juré sa perte et complote avec Fagin dans ce but.
Mr Brownlow : Bourgeois qui prend Oliver sous sa protection.
Mme Bedwin : Gouvernante de Mr Brownlow, elle est très attachée à Oliver.
Mme Maylie : Vieille dame riche, elle a adopté sa nièce orpheline.
Rose Maylie : Nièce de Mme Maylie, elle est aussi la sœur d'Agnès Fleming et donc la tante d'Oliver.
Harry Maylie : Fils de Mme Maylie, il épouse Rose.

Thèmes

L'enfance et l'apprentissage : Ce roman est celui de l'enfance : c'est un roman d'apprentissage autant que d'aventures.
Oliver, le héros, est un orphelin : cela le détache de toute famille et le place d'emblée dans la position du pauvre dans l'Angleterre victorienne.
Maltraité dès l'enfance et élevé à la dure au dépôt, il est ensuite maltraité et battu au travail.
Pour se libérer, il n'a d'autre choix que d'être un enfant libre, sur les routes ou dans la rue. Mais il est alors un enfant hors-la-loi, puisqu'il devrait travailler, ou vivre dans un hospice.
D'abord naïf, il fait l'apprentissage de la vie par lui-même : deux choix s'offrent à lui : soit il sombre dans la délinquance au contact des autres voleurs, soit il s'en démarque. Et finalement, par ses rencontres heureuses, Oliver va choisir la voie du bien.
Londres à l'époque victorienne : Le roman paraît en feuilletons à partir de 1837. L’histoire d’Oliver est contemporaine de la sortie du roman. À cette époque, la révolution industrielle a fait de Londres la ville la plus peuplée du monde, une ville qui connaît aussi une misère croissante, ce qui mène à l’apparition de la « Poor Law », qui finalement n’améliore pas les conditions de vie des plus démunis.
Dans Oliver Twist, Dickens propose un tableau noir mais réaliste des conditions de vie des enfants de son époque, ce qui permet de comprendre et d’apprendre à connaître la vie à Londres à l’époque de l’auteur.

Résumé

Oliver Twist naît dans un dépôt de mendicité où sa mère meurt juste après sa naissance. Chétif, il est élevé par une vieille femme du dépôt.

Lorsqu’il a neuf ans, Mr Bumble souhaite qu’il apprenne un métier utile et l’envoie travailler au dépôt. Plus tard, affamé, et ayant osé demander une part supplémentaire de nourriture, le conseil d’administration décide pour le punir de le placer en apprentissage chez un ramoneur connu pour sa brutalité. Devant la terreur de l’enfant face au ramoneur, l’un des magistrats change d’avis et Oliver est finalement envoyé chez Mr Sowerberry, un croque-mort qui a proposé de le prendre en apprentissage chez lui.

Maltraité par la femme de Mr Sowerberry, par Noah Claypole, qui travaille aussi pour le croque-mort, et par Charlotte, la servante, Oliver se défend. Après des plaintes de Noah et de la femme de Mr Sowerberry, ce dernier bat Oliver pour le punir. L’enfant s’enfuit alors et marche jusqu’à Londres, à plus de 100 km de là.

Après une semaine de marche, affamé, il rencontre Jack Dawkins, un jeune garçon surnommé « le Filou », qui lui donne à manger et lui propose de venir habiter chez Fagin avec lui. Il lui dit qu’il pourra aussi trouver un emploi auprès du vieil homme. Fagin possède des bijoux, signe de richesse et vit avec plusieurs autres enfants. Oliver se sent en confiance et est persuadé que les habitants de la maison fabriquent des mouchoirs et des portefeuilles, alors qu’il s’agit en fait d’une bande de pickpockets.

Un jour, Oliver suit les voleurs Dodger et Charley Bates et se rend compte de leur véritable travail. Charley et le Filou volent à la tire le mouchoir d’un certain Mr Brownlow, et Oliver est arrêté à leur place. Au tribunal, il est accusé par le juge d’avoir volé Mr Brownlow mais un libraire, témoin de la scène, l’innocente. Accablé par toute cette aventure, Oliver s’évanouit et il est alors recueilli par Mr Brownlow qui va prendre soin de lui.

Pendant ce temps, Bill Sikes et Fagin envoient Nancy enquêter pour récupérer Oliver. Un jour qu’Oliver a été envoyé par Mr Brownlow chez le libraire pour régler une dette, il est enlevé par Nancy et Bill, qui se révèle être un homme brutal.

Après avoir été séquestré, Fagin va demander à Oliver de participer à un cambriolage : il a besoin d’un enfant de petite taille pour pénétrer à l’intérieur de la maison. Menacé de mort par Bill Sikes et raisonné par Nancy, plus douce avec lui, Oliver est contraint de s’exécuter.
Lors du cambriolage, Oliver se fait tirer dessus par le propriétaire. Soigné et recueilli par Mme Maylie et Rose, sa nièce, Oliver est de nouveau heureux pendant le temps d’un été.

À la même période, un certain Monks, connaissance de Fagin, discute avec lui et insiste sur le fait qu’Oliver doit devenir un criminel et ne rien connaître de son passé et de ses origines. Apparemment, Monks serait apparenté au jeune garçon.

Au dépôt de mendicité, Mr Bumble a épousé Mme Corney, la gouvernante de l’hospice. Elle le rend malheureux et il se rend au pub pour boire et oublier. Là, il est questionné par Monks au sujet d’Oliver. Lors d’un nouveau rendez-vous, la femme de Mr Bumble les rejoint, et les trois personnages jettent un anneau et un médaillon dans la rivière : ils appartenaient à la mère d’Oliver.

Alors que Monks et Fagin discutent de ce qu’ils viennent de faire, Nancy surprend la conversation et avertit Mr Brownlow et Mme Maylie. Soupçonnée ensuite par Fagin de les avoir trahis, elle est séquestrée un temps.
On apprend ensuite que Noah Claypole et Charlotte ont volé le croque-mort et sont partis vivre à Londres où ils ont rejoint la bande de Fagin.
Jack Dawkins est arrêté pour vol et déporté en Australie.

Fagin demande à Noah de surveiller Nancy et découvre qu’elle voit Mr Brownlow et Mme Maylie en cachette. Dénoncée à Sikes, il devient fou de colère et la bat à mort. En fuite, il est reconnu et rattrapé. Il se tue accidentellement en tombant d’un toit d’où il se retrouve pendu.

Mr Brownlow retrouve Monks et le force à avouer ce qu’il sait. Oliver est le demi-frère de Monks : c’est le fils de son père et d’Agnès, son amante. Monks voulait se débarrasser de lui.
Oliver est alors adopté par Mr Brownlow et va vivre chez lui. Monks part en Amérique.
Fagin a été arrêté et Oliver, accompagné de Mr Brownlow, va lui rendre visite en prison. Fagin a été condamné à mort et il est terrorisé. Cela bouleverse Oliver.

Le lecteur découvre que Rose, la nièce de Mme Maylie, est en fait la tante d’Oliver : elle est la sœur de sa mère. Oliver a donc retrouvé sa famille.
On apprend ensuite ce qu’il advient des autres personnages : Noah Claypole devient informateur pour la police. Mr et Mme Bumble, ayant perdu leur emploi au dépôt, dépendent désormais de l’hospice où ils travaillaient. Charley le voleur est devenu honnête.

Citation

La naissance d’Oliver :
« Quel exemple frappant de l’influence du vêtement offrit alors le petit Olivier Twist ! Enveloppé dans la couverture qui jusqu’alors était son seul vêtement, il pouvait être fils d’un grand seigneur ou d’un mendiant : Il eût été difficile pour l’étranger le plus présomptueux de lui assigner un rang dans la société ; mais quand il fut enveloppé dans la vieille robe de calicot, jaunie à cet usage, il fut marqué et étiqueté, et se trouva, tout d’un coup à sa place : l’enfant de la paroisse, l’orphelin de l’hospice, le souffre-douleur affamé, destiné aux coups et aux mauvais traitements, au mépris de tout le monde, à la pitié de personne. »
Oliver au dépôt de mendicité :
« Ce n’était pas très consolant pour l’enfant ; mais, tout jeune qu’il était, il eut assez de sens pour feindre un grand chagrin de s’en aller : il n’était pas difficile au pauvre enfant de verser des larmes ; la faim et les coups fraîchement reçus sont très utiles quand on a besoin de pleurer ; et Olivier se mit à pleurer de la manière la plus naturelle. »
Oliver est apprenti chez M. Sowerberry, le croque-mort :
« Elle prit une lampe sale et fumeuse et le conduisit au haut de l’escalier. "Ton lit est sous le comptoir. Tu n’as pas peur de coucher au milieu des cercueils, je suppose ? D’ailleurs qu’importe que cela te convienne ou non ? Tu ne coucheras pas ailleurs." »
Arrivée d’Oliver chez Fagin :
« – Une nouvelle recrue, répondit Jack Dawkins en faisant avancer Olivier.
– D’où vient il ?
– Du pays des innocents… »
Oliver chez M. Brownlow, dans la bibliothèque :
« Olivier obéit, tout en se demandant avec étonnement où l’on pouvait trouver des gens pour lire cette énorme quantité de livres qui semblaient avoir été écrits pour rendre le monde meilleur. »