Auteur
Alphonse Daudet
Biographie

Crédit photo : auteur inconnu

Alphonse Daudet naît à Nîmes en 1840, dans un milieu bourgeois catholique favorable au retour de la monarchie. Son père, un négociant en soieries, fait faillite en 1855, ce qui empêche Alphonse de passer son bac. Il devient alors maître d’étude au collège d’Alès.

En 1857, il monte à Paris pour rejoindre son frère Ernest, dans l’espoir d’entamer une carrière littéraire. Il mène une vie de bohème et fréquente des salons littéraires et mondains. Il contracte la syphilis, dont il souffrira des séquelles, dues à des complications, pendant toute sa vie. Il commence à écrire pour divers journaux et fait la connaissance de l’écrivain Frédéric Mistral, avec lequel il entretiendra une longue correspondance.

En 1860, il est nommé secrétaire du duc de Morny, le demi-frère de Napoléon III. Il occupe son temps libre à écrire, et voyage fréquemment en Provence, en Corse, et en Algérie. Il se consacre entièrement à la littérature à partir de 1865, lorsque le duc trouve la mort. En dépit de la maladie, il continue à écrire jusqu’en 1895 de nombreux contes, romans, et chroniques. Il décède à Paris en 1897.

Bibliographie sélective

Le Petit Chose - (1868)
Lettres de mon moulin - (1869)
Tartarin de Tarascon - (1872)
Contes du lundi - (1873)

Œuvre

Alphonse Daudet est l’auteur d’une œuvre abondante, qui comprend des romans, des nouvelles, des contes, et des pièces de théâtre. Il commence à publier les textes qui figurent dans les Lettres de mon moulin en 1866, sous la forme d’un feuilleton intitulé « Chroniques provençales » dans le journal L’Événement. En 1868, il publie son premier roman, Le Petit Chose, inspiré par sa propre vie.

Écrivain populaire, connu pour ses peintures pittoresques du caractère provençal, il est notamment célèbre pour l’un de ses personnages les plus hauts en couleur, Tartarin de Tarascon (dans le roman éponyme publié en 1872). Dans les Contes du lundi (1873), Daudet aborde le sujet de la guerre franco-prussienne qui a lieu entre 1870 et 1871. Il y dépeint des scènes de vie et de guerre dans une veine réaliste.

L’œuvre de Daudet est marquée par des tonalités très différentes : la gaieté et l’humour, notamment dans des récits comme Tartarin de Tarascon ; l’ironie et la mélancolie dans Jack, Le Petit Chose, ou encore les Contes du lundi. Cet écrivain à multiples facettes est donc bien davantage qu’un écrivain régionaliste, mais appartient plutôt à la famille des grands auteurs naturalistes du XIXe siècle.

Citations

« Je suis né le 13 mai 18…, dans une ville du Languedoc où l’on trouve, comme dans toutes les villes du Midi, beaucoup de soleil, pas mal de poussière, un couvent de carmélites et deux ou trois monuments romains. »
Le Petit Chose , 1868

« Avec cette rage d’aventures, ce besoin d’émotions fortes, cette folie de voyages, de courses, de diable au vert, comment diantre se trouvait-il que Tartarin de Tarascon n’eût jamais quitté Tarascon ? »
Tartarin de Tarascon , 1872

« Ce sont là de ces bonheurs d’employé, de ces joies de prison que connaissent seulement ces pauvres êtres rapetissés dont toute la vie tient dans une encoignure. »
Contes du lundi , 1873

« Pourquoi serais-je triste, après tout ? Je vis à mille lieues des brouillards parisiens, sur une colline lumineuse, dans le pays des tambourins et du vin muscat. Autour de chez moi tout n’est que soleil et musique ; j’ai des orchestres de culs-blancs, des orphéons de mésanges […]. En vérité, l’endroit est mal choisi pour broyer du noir ; je devrais plutôt expédier aux dames des poèmes couleur de rose, et des pleins paniers de contes galants. »
Lettres de mon moulin , 1869