Auteur
Francesco Pétrarque
Biographie

Crédit image : Andrea del Castagno, vers 1450
©Web Gallery of Art

La famille de Pétrarque, de son nom italien Petrarca, a dû fuir Florence et s'est réfugiée en France, à Avignon puis à Carpentras. Pétrarque fait ses études à Montpellier et Bologne, puis il entre dans les ordres mineurs.
Le tournant de sa vie est sa rencontre avec Laure de Noves, dont il tombe éperdument amoureux, en vain puisque la jeune fille était mariée. Cet amour inspire directement ses Sonnets, par lesquels il l'immortalise.
Pétrarque est également un grand érudit et humaniste, qui a conçu très tôt le projet de retrouver ou redonner à lire les textes disparus de l'Antiquité.
De plus en plus hostile à la Cour pontificale d'Avignon, Pétrarque séjourne désormais à Vaucluse, en France, où vit également Laure. Il y écrit la majorité de son œuvre qui lui vaut, dès son vivant, une grande notoriété.

Bibliographie sélective

Africa - (1337-1343)
Canzoniere - (1374)
Trionfi - (1374)
Lettres - (1374)

Œuvre

La grande œuvre de Pétrarque est le Canzoniere, ensemble de sonnets consacrés principalement à Laure. L'amour et la figure féminine y sont traités d'une façon nouvelle dans cette époque encore marquée par les codes des troubadours et de l'amour courtois. Ces poèmes sont également ceux de l'introspection, puisque c'est lui-même que Pétrarque décrit et analyse. Pétrarque a surtout écrit en latin, aussi bien en vers qu'en prose, mais le Canzoniere est écrit en italien : Pétrarque suit ainsi son maître Dante en écrivant son œuvre poétique dans une langue alors jugée comme populaire et non littéraire.
Pétrarque a également laissé un très grand nombre de lettres qu'il destinait à la publication.
Il a influencé les poètes français et notamment le groupe de la Pléiade, parmi lesquels Ronsard et du Bellay.

Citations

« J’ai rempli de soupirs tout l’air environnant
Du haut des âpres monts en regardant la plaine
Où naquit celle qui ayant dans ses mains
Mon cœur quand il fleurit puis qu’il donna des fruits,En s’en allant au ciel m’a mis en tel état
Par son départ soudain, qu’au lointain
Mes yeux las la recherchant en vain
Ne laissent auprès d’eux nul endroit qui soit sec.Il n’est pas de buisson, de rocher dans ces monts
De branche ou de ramée verte parmi ces plaines
Pas de fleur dans ces vals, pas le moindre brin d’herbe,

Goutte d’eau ne s’en vient coulant de ces fontaines
Et de fauves n’ont point ces forêts si sauvages,
Qui ne sachent combien ma douleur est aigüe. »
Canzoniere , 1374

« O seigneur de ma fin, et aussi de ma vie,
Avant que j’ai brisé mon esquif aux écueils
Oriente à bon port mon anxieuse voile. »
Canzoniere , 1470

« J’ai recherché toujours la solitaire vie
(les rivages le savent, les champs et les bois)
afin de fuir ces esprits sourds et louches
qui du chemin du ciel sont fourvoyés ;

si mon désir en ce s’accomplissait,
loin du doux air des provinces toscanes,
encor m’aurait aux beaux coteaux ombreux
Sorgue qui m’aide à pleurer et chanter. 

Mais ma fortune toujours ennemie
me refoule en ces lieux où suis fâché
de voir mon beau trésor parmi la fange.

À ma main qui écrit elle est amie
pour une fois, et peut-être à bon droit :
Amour le vit, sait Madame, et moi. »
Canzoniere__ , 1470

« Je ne trouve la paix et la guerre ne puis, Et je crains et j’espère, je brûle et suis glacé Et vole par le ciel et gis dessus la terre ; Et j’embrasse le monde entier et rien n’étreins.

Dame en prison me garde, qui ne m’ouvre ni ferme
Qui ne me tient pour sien ni ne délie le lacs ;
Et Amour ne me tue ni ne défaits mes fers ;
Il ne me veut vivant et ne m’ôte d’ennui. »
Canzoniere , 1470