Athènes : la mise en place d'un contexte favorable à la naissance de la démocratie

La conquête progressive de la démocratie par une cité grecque

  • Dans l’Antiquité, les Grecs, installés principalement autour de la Mer Égée, sont divisés en plusieurs centaines d’unités politiques autonomes, appelées cités (polis en grec).
  • Dans la zone urbaine de la cité, l’agora est le lieu de rassemblement où se rencontrent les citoyens, où se tient le marché et autour duquel se trouvent les principaux édifices de la cité.
  • Aux VIII et VIIe siècles av. J.-C., la cité d’Athènes est comme la plupart des cités, une oligarchie.
  • Cependant, les élites se considérant supérieures aux autres citoyens, Athènes est donc à la fois une oligarchie et une aristocratie.
  • La cité d’Athènes a été une oligarchie aux VIII et VIIe siècles av. J.-C. puis une tyrannie durant la seconde moitié du VIe siècle avant de devenir une démocratie au Ve siècle av. J.-C.
  • Au cours du Ve siècle, des réformes successives installent progressivement une démocratie à Athènes.
  • Celles de Clisthène en 508 et 507 av. J.-C. constituent une étape primordiale :
  • il réorganise les tribus en mélangeant dans chaque tribu des citoyens de la côte, de la ville et des campagnes.
  • il permet à tous les citoyens d’accéder à la plupart des fonctions politiques sans condition de revenu.
  • Ces réformes diminuent le poids des familles aristocratiques et favorisent la participation du peuple aux décisions politiques.
  • Elles sont prises durant les guerres médiques (490 à 479 av. J.-C.). La participation de l’ensemble du peuple à la défense d’Athènes a justifié les revendications d’égalité politique (idéal du citoyen-soldat).
  • Les citoyens peuvent être cavaliers ou gradés (triérarques), hoplites (fantassins), ou rameurs, selon leur niveau de richesse).
  • Au cours du Ve siècle av. J-C., d’autres réformes approfondissent la démocratie : l’ostracisme et le misthos.

La démocratie en fonctionnement

  • À Athènes, seuls les hommes adultes, nés de parents athéniens et qui ont fait un service militaire sont citoyens. Ils représentent le demos.
  • Ils sont donc une minorité, environ 40 000 (10 % de la population totale) et eux seuls participent aux institutions politiques dans des lieux dédiés dans le centre d’Athènes.

Schéma des institutions démocratiques athéniennes au Ve et IVe siècles av. J.-C. - histoire - SchoolMouv - 2de Schéma des institutions démocratiques athéniennes au Ve et IVe siècles av. J.-C.

  • Puisque les citoyens exercent directement le pouvoir dans les différentes institutions, la démocratie athénienne peut être décrite comme une démocratie directe.
  • Au cours des Ve et IVe siècles avant J.-C., la démocratie athénienne doit faire face :
  • aux partisans de l’oligarchie qui profitent de la défaite d’Athènes lors de la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), pour renverser temporairement la démocratie ;
  • à certains Athéniens craignent qu’un démagogue trompe le peuple pour accaparer le pouvoir.
  • Les Athéniens cherchent alors à garantir leurs principes démocratiques grâce au tirage au sort, à la rotation des charges, au contrôle des hommes politiques.
  • Le maintien de la démocratie nécessite donc que les citoyens soient actifs.

La participation de la population à la démocratie athénienne

  • Les contraintes de temps et d’argent limitent la participation des citoyens ruraux, éloignés du centre d’Athènes et des citoyens pauvres.
  • Les citoyens des familles les plus riches occupent la plupart des postes importants. Leur richesse leur donne aussi des obligations, comme les liturgies.
  • Les citoyens modestes ont cependant un certain pouvoir sur les élites. En plus des moyens de contrôle, ils échangent leurs informations sur l’agora, vont au théâtre débattre sur les questions de société et ainsi construire ou défaire la réputation des hommes politiques, par les huées et les rumeurs.
  • La vie démocratique des citoyens athéniens ne s’arrête donc pas à la Pnyx.
  • La citoyenneté athénienne repose sur la participation aux institutions politiques mais aussi à participation aux processions et aux sacrifices religieux, la liberté d’aller sur l’agora ou dans les temples.
  • Les femmes et les métèques ne peuvent pas participer aux institutions politiques, mais peuvent néanmoins accéder à certains des privilèges qui composent la citoyenneté.
  • Les esclaves, sont totalement exclus des privilèges de la citoyenneté car leur statut est celui de propriété de leurs maîtres. Ils sont essentiels à l’économie (comme dans toutes les cités) et forment 30 à 40 % de la population.