Comment la dynamique démographique influe-t-elle sur la croissance économique ?

Objectifs

  • Étudier les grandes évolutions démographiques et la diversité de la démographie mondiale.
  • Étudier le taux d’épargne et son rapport avec la notion de cycle de vie.
  • Découvrir l’influence du taux d’épargne et de la démographie sur la croissance économique.

Définitions à connaître : natalité, mortalité, espérance de vie, flux migratoires, taux d’excédent naturel, solde migratoire, épargne, balance commerciale.

Grandes évolutions démographiques et étude de la diversité des dynamiques démographiques européennes

  • On peut identifier 3 facteurs importants lorsque l’on étudie la démographie :
  • la natalité ;
  • la mortalité ;
  • les flux migratoires.
  • La population mondiale est longtemps demeurée stable ($\approx$ 2,5 milliards d’habitants en 1950). Mais à la fin des années 1980, elle est estimée à environ 5 milliards d’habitants.
  • Elle a donc doublé en moins de 40 ans.
  • La transition démographique se matérialise par une natalité et une mortalité faibles et donc par un accroissement démographique mesuré. Elle est caractéristique des régimes démographiques modernes, par opposition aux régimes démographiques traditionnels où la natalité et la mortalité sont élevées, entraînant un accroissement démographique peu élevé.
  • Ce sont les pays européens qui sont les premiers concernés par la transition démographique, dès le XIXe siècle, transition rendue possible par l’amélioration continue des modes de vie en matière de santé, d’alimentation et d’hygiène.
  • On observe tout de même des disparités au sein de l’Europe :
  • en 1950, la population allemande était presque de 65 % supérieure à la population française,
  • en 2012, l’écart n’est plus que d’environ 30 %,
  • et on estime qu’en 2056 la population française devrait dépasser la population allemande.
  • Cela s’explique par un taux de natalité en France bien supérieur à celui de l’Allemagne (12,4 % contre 8,5 %).
  • La démographie a des conséquences économiques : si la population active d’un pays augmente, elle favorise son dynamisme et, à l’inverse, un vieillissement démographique entraîne d’autres problématiques (protection sociale, régime des retraites).

Taux d’épargne et cycle de vie

  • L’épargne des ménages à l’échelle d’un pays joue un rôle majeur dans l’économie de ce dernier.
  • Dans les années 2000, on constate que le taux d’épargne dans la zone euro et au Japon reste élevé, alors qu’aux États-Unis et en Grande-Bretagne, il décroît fortement.
  • La théorie du cycle de vie a été développée par Modigliani afin de montrer que la consommation d’un individu au cours de sa vie est égale à l’ensemble de ses revenus. 4 phases peuvent être identifiées :
  • les jeunes adultes ont recours à l’emprunt afin de financer des biens durables comme l’achat de leur maison, l’épargne est donc négative.
  • les revenus sont supérieurs aux achats, l’épargne permet alors de rembourser l’emprunt.
  • les revenus stagnent, mais les charges sont inférieures (les enfants sont devenus adultes).
  • les revenus diminuent, les jeunes adultes sont arrivés au stade de la retraite et puisent dans leur épargne pour satisfaire leur consommation courante.
  • Les sociétés européennes sont marquées par la quatrième phase à cause du vieillissement de leurs populations.
  • La quatrième phase s’allonge et les besoins financiers augmentent.
  • Un pays avec une forte population de personnes âgées aura donc un niveau de taux d’épargne élevé. À l’inverse, un pays où la croissance démographique est forte et où il y a une forte concentration d’individus jeunes connaîtra un niveau de taux d’épargne bas.

L’influence du taux d’épargne et de la démographie sur la croissance économique

  • L’épargne est un facteur important pour stimuler l’activité économique. Elle permet l’accumulation du capital et a des retombées positives sur la croissance économique. Il existe 2 visions opposées sur l’épargne :
  • la vision classique : l’offre crée sa propre demande ;
  • la vision keynésienne : le niveau d’investissement n’est pas seulement lié au niveau de l’épargne car ce niveau dépend également des débouchés anticipés de la production en question.
  • Un pays qui connaît un vieillissement de sa population pourra souffrir d’un déficit extérieur puisque c’est la population active qui génère des richesses et qui cotise pour les retraités.
  • Pour compenser, le pays pourra faire entrer des capitaux provenant de l’extérieur (si le pays n’est pas déjà en situation d’endettement), entraînant ainsi une balance commerciale déficitaire.
  • Pour un pays endetté, la dernière solution pourra être soit de réduire le pouvoir d’achat des salariés, soit celui des retraités.
  • Les pays concernés par le vieillissement démographique doivent donc prendre des mesures qui vont impacter négativement la croissance économique. C’est le cas de la plupart des pays européens.
  • Pour l’ensemble des pays touchés par le phénomène, on peut noter 2 cas bien distincts :
  • les pays en excédents commerciaux qui disposent d’avoirs sur l’extérieur et qui vont pouvoir compenser la baisse des revenus domestiques au travers de ces revenus externes ;
  • et les pays en déficits commerciaux qui vont devoir prendre un certain nombre de mesures pour faire face à la baisse des revenus domestiques.