Déjà plus de
1 million
d'inscrits !
Comment le budget de l'État permet-il d'agir sur l'économie ?
Déjà plus de
1 million
d'inscrits !
Avant de commencer, regarde la vidéo
Introduction :
L’intervention des pouvoirs public est de plus en plus fréquente en matière économique. Cela implique qu’ils augmentent leurs dépenses publiques. Ces dépenses peuvent servir par exemple à la mise en place des services publics,à l’allocation d’aides aux ménages ou encore à contrôler le respect des normes qui assurent le bon fonctionnement de la concurrence ou le respect des normes environnementales.
Ce cours va nous permettre de définir ce qu’est le budget de l’État, puis nous analyserons le rôle économique des dépenses publiques et ce que représentent les prélèvements obligatoires. Nous finirons ce cours en analysant les causes et conséquences des déficits publics.
Le budget de l’État
Lorsqu’on parle de dépenses et recettes publiques, celles-ci incluent celles des administrations publiques locales, des administrations publiques centrales et des administrations de sécurité sociale.
Chaque année le Parlement vote :
Le budget de l’État sert à financer différentes dépenses.
Parmi les différents postes budgétaires, en 2015 en France, l’éducation représentait 66 milliards d’euros soit le poste de dépense le plus important, suivi par les engagements financiers, c’est-à-dire principalement la charge de la dette (43 milliards d’euros), puis la défense nationale (41 milliards d’euros).
Les principaux postes budgétaires en 2015 en France
Le budget de la sécurité sociale sert à financer la protection sociale : maladie, invalidité vieillesse, famille, chômage, etc. Les dépenses des administrations locales et des administrations de sécurité sociale ont augmenté depuis les années 1980. Deux raisons permettent d’expliquer cette situation.
Le rôle économique des dépenses publiques
Même si les dépenses publiques ont tendance à stagner depuis quelques années, elles ont beaucoup augmenté depuis les années 1970. En effet, en 1970, les dépenses publiques représentaient 11 % du PIB, alors que depuis 2012, elles se sont stabilisées autour de 57 % du PIB.
L'évolution des dépenses publiques de 1970 à 2012
Cette évolution s’est accompagnée :
Plusieurs raisons permettent d’expliquer cette évolution. Selon l’économiste Adolph Wagner la croissance économique entraîne une hausse des dépenses publiques, avec :
L’effet de cliquet entre également en compte.
Effet de cliquet :
L’effet de cliquet désigne le fait qu’une fois une dépense publique mise en place, il est très difficile, voire impossible, de la retirer.
De plus, l’augmentation du chômage nécessite une plus grande intervention des pouvoirs publics. De même, l’augmentation de la dette publique entraîne une augmentation de la charge de la dette. Enfin, lors d’une récession, et dans une optique keynésienne, l’État augmente ses dépenses pour soutenir la demande.
Cependant, l’augmentation des dépenses publiques pose un problème en ce qui concerne la dette publique. Au niveau européen, les États membres doivent maitriser leurs dépenses publiques. Ainsi, le Pacte de stabilité et de croissance (PSC), signé en 1997, oblige les États membres à voter un budget proche de l’équilibre ou excédentaire. Afin de respecter cette obligation de rigueur budgétaire, il faudrait réduire les dépenses publiques, ce qui pourrait entraîner une dégradation des services publics, pourtant nécessaires à la cohésion sociale et au développement futur du pays.
Les prélèvements obligatoires
Prélèvements obligatoires :
Les prélèvements obligatoires sont des versements effectués par tous les opérateurs à l’administration publique, qui ne dépendent pas d’une décision prise par l’agent, mais d’un processus collectif de décision, comme une loi. Les prélèvements obligatoires n’ont pas de contrepartie directe pour l’agent qui les acquitte.
Les prélèvements obligatoires ont beaucoup augmenté depuis les années 1970. Ils représentaient alors 34 % du PIB, pour plus de 45 % aujourd’hui.
Ces ressources permettent aux administrations publiques de financer la production de biens publics ou de prendre en charge des externalités.
Les prélèvements obligatoires peuvent permettre également d’accompagner la croissance et la réduction du chômage. Ainsi, réduire les cotisations sociales permet aux entreprises de moins remplacer le travail par du capital, voire de substituer le travail au capital, et leur permet également d’améliorer leur compétitivité, car le coût de production baisse.
Compétitivité :
La compétitivité est la capacité d’un agent à faire face à la concurrence.
Cela peut avoir pour conséquence que les entreprises gagnent des parts de marchés et augmentent leur production, entraînant ainsi une baisse du chômage. Cependant, ce type de mesure peut, à long terme, obliger les pouvoirs publics à réduire leurs dépenses car les ressources diminuent entraînant un alourdissement de la dette publique.
De même, les prélèvements obligatoires peuvent modifier les comportements des agents. Par exemple, en imposant des taxes sur certains produits, il est possible de réduire leur consommation, et donc les externalités négatives que la production de ces biens comporte.
Causes et conséquences des déficits publics et des dettes publiques
Déficit public :
On parle de déficit public lorsque les recettes sont inférieures aux dépenses.
Depuis 1973, la France connaît un déséquilibre entre les recettes et les dépenses publiques. De plus, le niveau de déficit augmente à chaque crise, car les gouvernements mettent en œuvre des plans de relance de l’économie qui se traduisent par une augmentation des dépenses pour soutenir la consommation.
Le déficit public peut être financé par la banque centrale du pays, qui, en achetant des titres du Trésor, crée de la monnaie. Cependant, ce type de financement entraîne une augmentation de la masse monétaire en circulation, et peut conduire à une inflation, voire à une hyperinflation.
Hyperinflation :
Une hyperinflation est une hausse des prix supérieure à 50 % par mois.
L’inflation peut être vue comme une forme indirecte de taxation puisque la monnaie que détiennent les agents résidents perd de la valeur, comme s’ils avaient été taxés. Pour éviter ces risques, le traité de Maastricht de 1992 interdit aux banques centrales de financer le déficit public.
Pour financer le déficit, les pouvoirs publics doivent donc recourir à l’emprunt. En empruntant, les administrations s’engagent à rendre les sommes prêtées et les intérêts qui y sont associés, ce qui alimente encore la dette publique.
Dette publique :
Le traité de Maastricht définit la dette publique comme la somme des dettes de toutes les administrations publiques.
Celle-ci est, en France, en constante augmentation depuis les années 1980 pour atteindre, au quatrième trimestre 2015, 2 096,9 milliards d’euros, soit 95,7 % du PIB.
La dette publique en France
Mais l’endettement public peut avoir des effets économiques positifs. En effet, si les pouvoirs publics s’endettent pour financer des infrastructures qui améliorent l’efficacité des entreprises, ou pour améliorer la formation des individus, ce qui augmente leur productivité, ou encore pour financer la recherche, cet endettement permettant alors de créer de la croissance. Cependant, si l’endettement ne sert pas aux investissements, mais est utilisé pour améliorer les prestations sociales, l’effet sur la croissance sera plus faible.
La soutenabilité de la dette publique dépend de :
Conclusion :
Le poids du budget de l’État dans le PIB n’a cessé d’augmenter du fait de l’intervention croissante de l’État en matière économique. Son intervention, souvent critiquée, peut soutenir la croissance économique. Cependant, l’augmentation des déficits publics pose également des problèmes. En effet, en dépensant pour payer les intérêts de la dette, l’État ne réalise pas de dépenses vers les entreprises au travers des commandes publiques, ni vers les ménages, via les aides sociales notamment, ce qui ne permet donc pas d’augmenter l’activité économique.