Construire une argumentation

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Introduction :

En 3e, les collégiens développent des qualités d’écriture nouvelles, notamment pour construire une bonne argumentation. Nous verrons d’abord ce que c’est que l’argumentation à proprement parler, avant de voir son utilité dans l’épreuve de français. Nous verrons enfin comment bien traiter la partie argumentative du brevet de français incluse dans la rédaction.

Pourquoi argumenter ?

Qu’est-ce que l’argumentation ?

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Définition

Argumentation :

L’argumentation, c’est la construction de discours et de raisonnements structurés, qui s’appuient sur une démonstration logique. L’argumentation sert à convaincre quelqu’un en défendant ou en réfutant une thèse.

Même dans les situations les plus anodines, on peut toujours développer une argumentation.

  • Argumenter, c’est l’art de savoir dire les choses afin de convaincre ou persuader son destinataire.

La définition précédente parle de « défendre une thèse ». Le mot thèse est en fait synonyme d’idée : lorsqu’on défend une thèse, on tente de faire admettre à son auditoire qu’une idée est la bonne.

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Attention

L’argumentation peut se faire de deux façons :

  • on peut convaincre : en faisant appel à la raison et au bon sens de son auditoire ;
  • on peut persuader : en suscitant de l’émotion chez l’auditoire et en jouant de ses sentiments.

L’argumentation au brevet

La compréhension de texte

La première partie du brevet, qui occupe une bonne heure du temps total de l’épreuve, se compose d’un texte et de plusieurs questions de compréhension de texte. Il ne faut pas répondre de façon monosyllabique, avec un simple « oui » ou « non ». Pour bien formuler la réponse, il faut effectuer un vrai travail de fond et étayer les arguments par des exemples précis, c’est-à-dire des citations tirées du texte.

  • Puisqu’il faut argumenter sa réponse, les questions de compréhension sont bel et bien un exercice d’argumentation.

Le sujet de rédaction

L’épreuve se compose de deux sujets différents entre lesquels ils faut choisir. Un sujet d’imagination, et un sujet de réflexion.

Voici quelques exemples de sujets de réflexion possible :

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Exemple

  • Quitter sa terre natale peut se révéler une grande aventure. Quel intérêt trouverais-tu à partir t’installer à l’étranger ?
  • Selon toi, travaille-t-on uniquement pour gagner de l’argent ?
  • À ton avis, la poésie, ainsi que les autres formes d’art, peuvent-elles permettre à l’homme de résister et d’appeler à la révolte ?

Les sujets sont extrêmement variés. Il s’agit à chaque fois d’une réflexion que l’on demande de conduire, de façon organisée et méthodique. C’est d’ailleurs ce que précisera très souvent la petite consigne accompagnant ces questions.

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Exemple

Vous présenterez votre réflexion dans un développement organisé.

Méthodologie rapide du sujet de réflexion

Le deuxième sujet parle du travail et de l’argent.

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Exemple

Selon toi, travaille-t-on uniquement pour gagner de l’argent ?

Au brouillon, il va falloir réfléchir et chercher différentes idées qui peuvent s’appliquer à cette question.

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À retenir

Il faut travailler sa réflexion au brouillon car un travail préalable est obligatoire pour ce type d’exercice.
Il faut rechercher la thèse que l’on souhaite défendre, c’est-à-dire l’idée générale de l’argumentaire. Cette thèse devra être démontrée par plusieurs arguments.
Enfin, ces arguments devront être illustrés par des exemples concrets, comme des citations de texte ou des situations réelles.

Il faut inscrire pêle-mêle tout ce que le sujet inspire.

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Exemple

  • Il faudra sans doute essayer de définir ce qu’est le travail. En cherchant un peu, on se rend compte que c’est différent de ce qu’on appelle les loisirs. Travailler serait donc à l’opposé de la notion de plaisir.
  • Avec quelques connaissances en latin, ou avec un dictionnaire, on se rend compte que le mot « travail » vient du mot latin tripalium, qui est à la base un instrument de torture. Le travail serait donc associé à la souffrance.
  • Élargissons maintenant le problème au niveau de la société : pourquoi travaille-t-on ? Dans la société à laquelle nous appartenons, travailler est un prérequis essentiel au vivre ensemble. On travaille pour contribuer au fonctionnement de la société, et en retour celle-ci nous gratifie de nombreux avantages.
  • On arrive alors à la notion d’argent, moteur de notre société. À ce stade, il faut essayer de nuancer le propos général, en s’interrogeant sur les possibles dérives de ce système. On peut citer des exemples concrets : certaines personnes doivent acheter une voiture pour pouvoir travailler, et travaillent ensuite uniquement pour rembourser cette voiture. On peut aussi s’interroger sur les métiers en rapport direct avec l’argent, comme les banquiers, ou les traders. Enfin, que dire alors du problème du chômage, qui nous touche tant en cette période de crise ?

Il y a donc toujours de nombreuses choses à dire sur n’importe quel sujet, pourvu que l’on prenne le temps d’y réfléchir.

Sur la copie, après avoir réfléchi au brouillon, il faut espacer ses idées en plusieurs paragraphes, en marquant des alinéas à chacun d’entre eux. Il faut s’efforcer, pour chaque paragraphe, d’apporter des exemples concrets, et de soigner le style d’écriture. Il faut faire attention aux transitions, en utilisant des mots comme «  de plus », « de surcroît », « en outre », « on pourrait ajouter à cela », etc.

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À retenir

L’ argumentation doit paraître la plus fluide possible : c’est un raisonnement qui doit couler tout seul, pour finalement arriver à la réponse dans la conclusion.

Structurer l’argumentation avec les connecteurs logiques

Donner ses idées

La juxtaposition : l’absence de connecteur logique

La façon la plus simple de donner des idées est de les juxtaposer, c’est-à-dire de les donner les unes à la suite des autres, sans connecteur logique en transition. Seule reste la ponctuation, et notamment les deux points qui indiquent qu’une explication va suivre le propos.

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Exemple

  • Rien ne sert de courir : il faut partir à point.

L’ordre des idées : d’abord, ensuite, enfin, d’une part, d’autre part, premièrement, deuxièmement…

Dans un paragraphe rédigé, il est important de jalonner la progression avec des indices d’ordre. Cette façon de faire aide le lecteur à suivre car il sait où en est la réflexion, à quelle étape.

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Exemple

Tu ne devrais pas demander à Maria de venir. Pour commencer, elle marche bien plus lentement que nous. Ensuite, si nous la distançons, elle ne saura pas retrouver son chemin et pour finir, elle est mal remise de sa dernière entorse !

La cause : car, parce que, en effet, puisque, en raison de, grâce à, par, de sorte que…

Pour articuler un argument et un exemple, l’emploi de la cause est particulièrement fréquent. Cette idée est juste parce que ceci ou en raison de cela…

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Exemple

Il est mal vu par ses collègues parce qu’il a accepté un poste que tous ont refusé.

La conséquence : donc, alors, par conséquent, de sorte que, c’est pourquoi…

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Exemple

  • Il a accepté un poste que tout le monde a refusé, c’est pourquoi il est mal vu.
  • Ils se connaissaient depuis six ans et elle est tombée enceinte, alors ils ont emmenagé ensemble.

L’addition : et, or, de plus, en outre, de surcroît…

L’addition d’exemples ou d’idées sur une thématique permet de convaincre plus facilement :

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Exemple

L’emprisonnement des toxicomanes revendeurs de drogue n’est pas une solution : ils restent des années en prison sans être traités, or la drogue circule en milieu carcéral. D’ailleurs, on n’envoie jamais derrière les barreaux que les petits revendeurs et les vrais criminels restent dehors. En outre, les prisonniers recommencent souvent le trafic une fois sortis et de surcroît, sous les yeux des jeunes de leur quartier, pour qui ils deviennent des modèles avec l’argent qu’ils gagnent de la sorte !

L’exclusion : ni… ni, en aucun cas…

L’exclusion fonctionne souvent avec l’addition, l’exemple précédent peut se clôturer par :

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Exemple

Ni le système judiciaire ni les prisons ne peuvent solutionner cette mauvaise influence des trafiquants sur la jeunesse. Il ne faut en aucun cas augmenter les effectifs de police mais plutôt donner des moyens aux écoles et associations de quartier.

Nuancer ses idées

Donner des idées avec les procédés décrits précédemment est utile, mais si l’on veut montrer qu’on maîtrise vraiment son discours, il faut apprendre à le nuancer.

L’opposition : mais, en revanche, alors que, à l’inverse, contrairement à, néanmoins, cependant…

Utiliser l’opposition permet surtout de présenter un aspect opposé à celui que l’on vient de traiter.

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Exemple

Apprendre l’informatique aux enfants est devenu un enjeu d’éducation mais le temps nécessaire risque d’être pris aux dépens des autres enseignements. Néanmoins, cette éducation est indispensable pour l’égalité des chances : alors que certains enfants naissent avec l’outil informatique, d’autres, faute de moyens, n’y auront accès qu’en classe.

L’alternative : ou, ou bien… ou bien, soit… soit, etc.

Donner des alternatives permet de donner l’impression d’un discours réfléchi, nuancé, qui n’est pas enfermé dans une seule idée.

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Exemple

Pour donner accès à tous à l’outil informatique, la région pourrait soit acquérir des tablettes numériques et les distribuer aux élèves soit prendre des mesures pour que chaque établissement dispose d’une salle informatique en accès libre ou encadré.

La concession : bien que, certes, malgré, mais…

Bien utilisée, la concession est le meilleur outil pour montrer que l’on sait argumenter. Elle consiste à avouer qu’un argument – ou un exemple – opposé à ce que l’on veut démontrer est valable, mais pour donner aussitôt un autre argument qui, sans infirmer le premier, est plus fort ou plus adapté à la situation. Ce nouvel argument fait totalement oublier celui que l’on n’a pas su contrer.

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Exemple

Je sais qu’il ne pense qu’au football, mais il a de si beaux yeux !

Dans cet exemple volontairement simple, les « beaux yeux » font oublier le défaut (« il ne pense qu’au football »). Les beaux yeux sont l’argument décisif qui font oublier la concession (l’aveu) du défaut introduite par « je sais que ».

Dans une argumentation plus compliquée, le principe de concession est le même que dans l’exemple précédent :

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Exemple

La perpétuité est un mal nécessaire. Certes, vous pourriez m’objecter que les hommes n’ont pas à juger les hommes. Mais les hommes ont à protéger les hommes, et cela passe hélas par la mise à l’écart définitive de ceux qui nuisent à l’humanité.

La thèse défendue dans cet exemple reprend à son compte un argument d’une thèse adverse et avoue qu’il a de la valeur (« certes »), mais en donne ensuite un partiellement opposé qui a tout autant de valeur.

​Conclusion :

La maîtrise de l’argumentation est la clé de la réussite en classe de 3e. Il faut apprendre à développer son opinion, que ce soit sur des sujets généralistes ou sur des textes imposés dans le cadre d’un examen.

Lors du brevet, pour chaque question de compréhension, il faut au maximum développer ses réponses, en prenant soin de les argumenter et de citer le texte de façon systématique. Quant à la seconde partie de l’épreuve, celle de la rédaction, si le sujet d’imagination peut bien sûr sembler le plus facile, sélectionner le sujet de réflexion peut être un choix judicieux en ce que les jurys ont tendance à le favoriser. Lorsqu’il faut rédiger un texte argumentatif, il ne faut surtout pas avoir peur de l’ampleur de la tâche. Il faut prendre le temps de bien réfléchir au problème sur la feuille de brouillon, en essayant de diversifier au maximum les idées. Puis, lors de la rédaction, ne pas oublier de soigner le style et l’expressivité. Pour cela, la grammaire assimilée durant l’année est d’un grand secours.