L'intégration sociale

Objectif

  • Analyser les évolutions des instances d’intégration.

Définitions à connaître : individualisme, ségrégation.

Famille et intégration sociale

Les transformations de la famille

  • Pendant des siècles, le modèle familial prédominant était celui de la famille nucléaire, autrement dit un couple de sexes différents, accompagné ou non d’enfants. Aujourd’hui, on dit que la structure du couple a changé :
  • il n’est plus nécessaire de se marier pour vivre ensemble ou avoir des enfants ;
  • le divorce s’est banalisé ;
  • les femmes ont en moyenne moins d’enfants ;
  • la famille se contracte autour d’un nombre limité de parents.
  • Tous ces bouleversements opèrent ce que certains qualifient de « désinstitutionalisation familiale ».

Les conséquences sur le lien social

  • La famille est une instance de socialisation primaire, elle est le lieu d’apprentissage des rôles sociaux :
  • elle permet d’acquérir tout un système de valeurs ;
  • elle transmet aussi l’habitus, les façons de penser, d’agir et de se comporter, qu’avait mises en évidence Pierre Bourdieu ;
  • elle crée enfin des liens de filiation.
  • Globalement, la famille reste donc une structure assez souple où les membres sont en confiance. Elle est accessible à tout moment, même en cas d’urgence, et son action est gratuite.

École et intégration

L’école vise à lutter contre la ségrégation culturelle et sociale

  • La société est composée de groupes sociaux.
  • L’école, afin de gommer ces inégalités, a pour rôle de :
  • contribuer à la cohésion sociale ;
  • transmettre des normes et des valeurs ;
  • transmettre les fondamentaux de la société ;
  • permettre d’acquérir du capital humain.
  • Dans les faits, on constate pourtant que l’école a partiellement perdu sa capacité d’intégration.

Mais l’école fait face à plusieurs défis

  • La méritocratie sur laquelle elle repose a une efficacité limitée : le système se traduit par de très grands écarts de réussite en fonction de l’origine sociale des élèves.
  • La massification de l’enseignement qui a permis à la quasi-totalité des enfants d’avoir accès à une école libre et gratuite n’a pas conduit à atténuer les inégalités sociales.
  • L’école n’est pas parvenue à supplanter la famille en ce qui concerne la destinée sociale : les analyses de Bourdieu et Boudon expliquent que l’accès aux diplômes était lié au milieu social d’origine des élèves.
  • La question du décrochage scolaire reste d’actualité. Ce phénomène met en lumière l’incapacité de l’école à gérer des publics hétérogènes, des élèves différents pour qui le système n’est pas forcément adapté.

Travail et intégration sociale

L’identité professionnelle comme élément de l’identité sociale

  • Le travail est une instance de socialisation secondaire :
  • d’un point de vue économique, le travail permet d’accéder à la consommation ;
  • il confère une identité sociale, qui est reconnue par nos pairs et les personnes extérieures ;
  • il a une fonction sociale : avoir un travail implique d’avoir des collègues, de nouer des relations ;
  • il participe au brassage social et culturel, en faisant échanger des individus d’origines où d’intérêts différents ;
  • il confère enfin des droits sociaux qui permettent de se prémunir contre les risques.

Des difficultés liées aux évolutions du monde du travail

  • Le travail, comme la famille, a évolué :
  • le CDI n’est plus la règle, on retrouve aujourd’hui bien plus de CDD, d’intérim, de stages ou d’emplois aidés ;
  • le taux de chômage a considérablement augmenté.
  • Si le travail est effectivement un lieu qui crée du lien social et de l’intégration, cette intégration reste fragile. Et, surtout, elle n’est pas la même pour tous.