Exercices La IVe République : entre décolonisation et construction européenne
Prépare-toi à progresser en Histoire avec ces exercices niveau Terminale : "La IVe République : entre décolonisation et construction européenne". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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D’après vos connaissances, que s’est-il passé le 13 mai 1958 ?
Évaluation
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Introduction du dossier :
La guerre d’indépendance algérienne prend la forme d’une lutte armée, entre 1954 et 1962, entre les forces de l’ordre françaises et un mouvement nationaliste algérien, le Front de libération nationale (FLN). Appelée « guerre de libération nationale » par les Algériens ou « opérations de maintien de l’ordre » du côté français, cette guerre participe à la grande vague de décolonisation des années 1950-1960. A l’issue de cette guerre, l’indépendance de l’Algérie est proclamée le 5 juillet 1962.
Remarque :
FLN et MNA : deux organisations de lutte pour l’indépendance
Le Front de libération national (FLN) et le Mouvement national algérien (MNA) sont deux fractions nationalistes rivales qui veulent prendre le contrôle de la révolution nationale algérienne. Le MNA de Messali Hadj et le FLN engagent à partir de leur création en 1954 une lutte sanglante en Algérie mais aussi sur le sol français. Le FLN possède une organisation militaire, l’ALN (Armée de libération nationale) et finit par s’imposer comme acteur majeur de la lutte pour l’indépendance. Le MNA est exclu des négociations de 1962 conduisant aux accords d’Évian. Ben Bella, leader du FLN, devient président de la République algérienne.Document 1 : Les débuts de la guerre d'Algérie
En amont de cette guerre de sept années (1954-1962), la période de la « présence française » en Algérie (1830-1962) se caractérise par une administration de ce territoire constitué de trois départements français. Dans ces régions s’est ainsi développée une colonisation de peuplement provenant d’Europe et qui forme, lorsque la guerre éclate, un groupe conséquent avoisinant un million de personnes : ce sont les pieds-noirs. Ce peuplement français présent en Algérie depuis de nombreuses générations est important à prendre en compte dans la manière dont cette guerre d’indépendance s’inscrit dans la mémoire coloniale française.
Document 2 : La bataille d’Alger : terrorisme et usage massif de la torture
Alger est une ville composée d’une mosaïque de quartiers européens et musulmans. La casbah est la vieille ville arabe traditionnelle et labyrinthique. La carte représente la lutte, sous forme de guérilla urbaine, pour le contrôle de la casbah d’Alger entre janvier et octobre 1957, un des épisodes les plus violents de la guerre d’Algérie. Le général Massu, commandant de la 10e division parachutiste de l’armée française combat les indépendantistes algériens du FLN. Les attentats commencent fin juin 1956. Parmi les plus marquants, des partisans de l’Algérie française appartenant à un organisme anti-indépendantiste européen organisent l’attentat de la rue de Thèbes dans la nuit du 10 août 1956, dont le bilan fait état de 16 morts et de nombreux blessés. En représailles, Yacef Saadi du FLN met en place le réseau « bombes », dans lequel participent de nombreuses femmes (transport et pose de bombes). Ainsi, le 30 septembre 1956, deux bombes explosent au Milk Bar et à la Cafétéria, lieux publics fréquentés par les Européens, faisant 4 morts et 52 blessés. Si la carte représente la violence des attentats terroristes et la spirale qui se met en place avec ripostes et vengeances, elle ne montre pas le recourt à la torture par l’armée française qui remporte la bataille.
Document 3 : La réaction face aux actions de l’OAS
L’Organisation de l’armée secrète (OAS), créée en février 1961, s’oppose à l’autodétermination de l’Algérie proposée par le général de Gaulle, qu’elle considère comme une politique d’abandon. Elle est farouchement pour le maintien de l’Algérie française et utilise le terrorisme pour compromettre les négociations entamées avec le FLN. Elle multiplie les attentats en Algérie comme en métropole. Si l’autorité de l’OAS est très forte sur les pieds-noirs, son combat est rejeté par les Français de métropole qui, sur la photographie, organisent une manifestation contre les crimes de l’OAS. Deux mois plus tard, le 7 février 1962, un attentat à la bombe est perpétré au domicile parisien d’André Malraux : une petite fille est alors blessée au visage et perd l’usage d’un œil. Le 8 février, une grande manifestation de protestation contre l’OAS est organisée. Elle est réprimée par la police et fait 9 morts et plus de 250 blessés à la station de métro Charonne.
Remarque :
Le général de Gaulle et la guerre d’Algérie
La IVe République ne parvient pas à régler la question algérienne. Le soulèvement du 13 mai 1958 et la création à Alger d’un comité de Salut Public réclamant un soutien de la part d’un pouvoir politique fort en métropole, amène le retour au pouvoir du général de Gaulle nommé président du Conseil par le président de la République René Coty. Dès le 4 juin 1958, le général de Gaulle se rend à Alger où il prononce sa célèbre phrase « je vous ai compris ». Mais, contrairement aux attentes de la grande majorité des pieds-noirs, il lance une politique d’autodétermination en 1959, malgré l’opposition violente d’une partie de l’armée française, opposition qui se traduit par le putsch des Généraux en avril 1961, et de l’OAS. En 1962, les accords d’Évian proclament le cessez-le-feu et la reconnaissance de l’indépendance algérienne. Les Français de métropole soutiennent majoritairement ces accords.Document 4 : Commémorer les victimes de la répression policière
Plaque commémorative inaugurée le 17 octobre 2019 à Paris, près du Pont Saint-Michel en hommage aux victimes algériennes de la répression policière contre une manifestation pacifiste organisée par le FLN
La stèle en acier représente des silhouettes de manifestants se découpant sur les eaux de la Seine. Sur la plaque, il est écrit : « À la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 ».
Le 17 octobre 1961, les manifestants algériens du FLN, immigrés en France, ne respectent pas le couvre-feu qui leur a été imposé. La répression policière fait plusieurs dizaines de morts qui sont jetés dans la Seine. Il s’agit d’une répression du nationalisme algérien orchestrée par le préfet de police de Paris, Maurice Papon.
La guerre d’Algérie est importée en métropole.Document 5 : La « guerre des mémoires »
a. Une guerre, plusieurs mémoires
« La guerre d’Algérie a si profondément déchiré la communauté nationale qu’il n’a pas été possible de reconstituer une mémoire nationale consensuelle. En effet, la mémoire collective de cette guerre est éclatée entre, au moins, trois tendances divergentes : les partisans de l’Algérie française, ceux de l’indépendance de l’Algérie, et la majorité silencieuse de ceux qui ont évolué de la première à la deuxième position (à l’instar du général de Gaulle) tout en restant troublés par des sentiments confus et contradictoires. L’intégration de plusieurs populations venues d’Algérie dans des conditions très différentes (rapatriés européens, “harkis”, immigrés et enfants d’immigrés algériens) renforce encore ces divergences. C’est pourquoi la guerre d’Algérie est longtemps restée une guerre sans nom (le mot “guerre” étant remplacé dans son cas par “opérations de maintien de l’ordre”), sans signification consensuelle et sans commémoration officielle. La commémoration du 19 mars 1962 comme fin de la guerre d’Algérie organisée depuis 1963 par une grande association d’Anciens combattants et de rapatriés français et français musulmans d’Algérie, provoque chaque année de véhémentes protestations d’autres associations […] pour lesquelles cette date rappelle une défaite et le début de la pire période de la guerre. […] Les historiens ont donc un rôle à jouer dans l’élaboration de la mémoire collective, en concurrence ou en coopération avec d’autres acteurs. Mais dans ce processus d’élaboration de la mémoire collective, les historiens se trouvent en concurrence avec des groupes porteurs de mémoires antagonistes, dont la rivalité mérite de plus en plus le nom de “guerre des mémoires”. »
Guy Pervillé, « L’historien et les mémoires de la Guerre d’Algérie », Historiens et Géographes, numéro 420, octobre-novembre 2012
Harki :
Les « harkis » sont les Algériens ayant combattu aux côtés de l’armée française. Leurs motivations sont variées : toucher la solde permettant de gagner de l’argent, répondre aux violences du FLN contre leurs opposants, ou encore exprimer son loyalisme ou son patriotisme à l’égard de la France. Ils sont environ 200 000 à être recrutés par l’armée française. 42 000 gagnent la France en 1962 mais aucun plan de rapatriement n’est organisé. Nombreux parmi ceux qui restent en Algérie sont massacrés par le FLN.b. Les accords d’Évian
Le 19 mars 1962 est la date prévue du cessez-le -feu, donc de la fin de la lutte armée, par les accords d’Évian signés le 18 mars. Les accords d’Évian reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple algérien ainsi qu’une mesure d’amnistie générale. Mais alors que les accords stipulent que « les deux parties s’engagent à interdire tout recours aux actes de violence collective et individuelle » (article 2), le cessez-le-feu est violé par l’OAS. Les représailles de l’ANL (Armée de libération nationale du FLN) sont extrêmement brutales. Près d’un million de pieds-noirs sont rapatriés en France. Ils quittent l ‘Algérie en ayant perdu tous leurs biens.
QUESTION
Le sujet du dossier porte sur les mémoires de la guerre d’Algérie. Comment différencier « histoire » et « mémoires » ? Vous compléterez le tableau avec les mots qui correspondent parmi ceux proposés dans la liste suivante :
subjectives – Internationale – officielles – archives – objectivité – nécessité – individuelles – historien – oubliées – sources – collectives – traumatisme – universelleMémoires
Histoire
Les témoins : dans l’évènement La pluralité des mémoires : mémoires ………, mémoires ………, mémoires ……… (étatiques)
La part affective du souvenir : souvenir sacré, embelli, occulté en cas de ………
La vulnérabilité face aux manipulations : des mémoires ………
L’……… : à l’extérieur de l’évènement Une reconstruction à vocation ………
La distance prise par l’historien : confrontation des ………
La recherche de l’……… dans le questionnement.