Exercices La montée de la puissance économique chinoise de 1978 à 2001
Prépare-toi à progresser en Histoire avec ces exercices niveau Terminale : "La montée de la puissance économique chinoise de 1978 à 2001". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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En quelle année Mao meurt-il ?
Quelle est la conséquence de cet événement sur l’orientation politique et économique du pays et qui est l’initiateur de cette nouvelle ère pour la Chine ? - 1/3
L’ouverture économique de la Chine se traduit-elle aussi sur le plan politique ? Justifiez votre réponse en décrivant sommairement le fonctionnement du pouvoir en République populaire de Chine.
Évaluation
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Introduction du dossier :
À la mort de Mao, en 1976, les dirigeants chinois, dont Deng Xiaoping, prennent conscience du peu de richesses produites par l’économie chinoise communiste par rapport aux grandes puissances occidentales. Ils décident donc de mener une politique de modernisation économique, qualifiée d’« économie socialiste de marché » afin de faire de la Chine une grande puissance économique mondiale capable, à long terme, de rivaliser avec les États-Unis. Or, à la même époque, les États-Unis sont confrontés à une grave crise économique, conséquence du choc pétrolier de 1973. Pour y faire face, les économistes néolibéraux préconisent de réduire l’interventionnisme de l’État dans le domaine économique. Ronald Reagan, élu président des États-Unis en 1981, s’inspire de leurs préconisations pour initier une politique de relance économique.
Document 1 : La politique néolibérale de Ronald Reagan
À la suite du choc pétrolier de 1973, l’économie mondiale entre en récession. La crise économique qui frappe les pays occidentaux met fin à la période des Trente Glorieuses. Elle se traduit par une baisse de la croissance et une forte hausse du chômage (aux États-Unis, le taux de la population active au chômage passe de 4,5 % en 1973 à 9 % en 1976). Avec le second choc pétrolier, survenu en 1979 suite à la révolution islamique en Iran, ses effets s’inscrivent dans la durée.
« Reagan martèle quatre objectifs : réduire les dépenses publiques, les impôts, la régulation et l’inflation. Les libéraux sont aux anges. “Avant Ronald Reagan, la tendance était à un socialisme galopant”, écrit Milton Friedman dans le Wall Street Journal. Dès son entrée en fonctions en janvier 1981, Reagan tient sa promesse de baisse massive des taxes. Le taux marginal de l’impôt sur le revenu est ramené de 70 % à 28 %. L’impôt sur le revenu est lui-même réduit d’un quart pour tout le monde et surtout considérablement simplifié. L’autre combat a pour cible l’inflation. Aux commandes de la Réserve fédérale, le démocrate Paul Volcker applique lui aussi une thérapie de choc monétariste. Les taux d’intérêt sont relevés impitoyablement pour casser la dérive des prix. Cela marche. L’inflation est ramenée de plus de 12 % à 2 %. L’économie, qui était en récession (-1,5 %) lorsque Reagan a été élu, retrouve un taux de croissance de plus de 3 %. »
Nicolas Barré, « 1981, la Reaganomics », Les échos, 14 novembre 2008
Le président américain Ronald Reagan présente son plan de réduction des impôts lors d’un discours télévisé en juillet 1981
Document 2 : La Reaganomics, un bilan mitigé
« Mais ces succès ont un prix et passent par des renoncements. La hausse des taux d’intérêt fait grimper le dollar et met à mal la compétitivité de l’industrie américaine. L’automobile, la sidérurgie sont dévastés. Ronald Reagan, pourtant partisan du libre-échange, cède alors aux appels en faveur de la protection de l’industrie nationale contre l’invasion des produits japonais. C’est sous sa présidence que le Congrès vote les lois les plus protectionnistes que les États-Unis ont connues à l’époque moderne. La fameuse section 301 du Code de commerce date de là : elle permet au président de prendre des sanctions commerciales contre des pays nommément désignés. Reagan oublie aussi en cours de route une autre promesse de campagne : la réduction des dépenses de l’État fédéral. Si celles-ci croissent moins vite que sous l’administration précédente, c’est sans compter la charge de la dette qui explose et les dépenses militaires qui s’envolent, lutte contre l’Union soviétique oblige. »
Nicolas Barré, « 1981, la Reaganomics », Les échos, 14 novembre 2008
Rappel :
L’indice de Gini est un indicateur qui permet de rendre compte du niveau d’inégalités au sein d’une population donnée. Il varie entre 0 et 1 ; 0 indiquant une égalité parfaite et 1 une extrême inégalité. Ici, comme dans beaucoup de publications internationales, la valeur a été multipliée par 100 pour rendre la lecture plus facile.Document 3 : Rencontre entre Deng Xiaoping et Ronald Reagan pendant la guerre froide
Deng Xiaoping (à gauche) et Ronald Reagan (au centre) se rencontrent à Pékin le 28 avril 1984
En avril 1984, le président américain Ronald Reagan rencontre Deng Xiaoping lors d’un voyage officiel en Chine. Il est le troisième président américain à se rendre en Chine communiste après Nixon (1972) et Gérald Ford (1975). Les deux dirigeants mettent l’accent sur leur volonté d’accentuer leur coopération, notamment dans le domaine économique, tout en abordant des questions plus délicates, comme le statut de Taïwan et la politique étrangère américaine. Reagan, anti-communiste forcené, profite de l’occasion pour saluer la libéralisation de l’économie chinoise et conclure des accords concernant les échanges culturels, mais aussi économiques, comme la suppression de la double taxation des entreprises américaines actives en Chine, favorisant l’implantation de ces dernières dans les ZES créées par Deng Ziaoping.
Zones économiques exclusives (ZES) :
Territoires chinois auxquels on octroie un régime juridique particulier, afin qu’ils deviennent intéressants (du point de vue de la fiscalité notamment) pour les entreprises et les investissements étrangers.Document 4 : La politique d’ouverture économique initiée par Deng Xiaoping à partir de 1978
L’ère des réformes de Deng Xiaoping a débuté en 1975 avec la promulgation des « Quatre Modernisations » : réforme des domaines de la défense nationale, de l’industrie, de la science et des technologies, ainsi que de l’agriculture. Cependant, la cinquième modernisation revendiquée par la population, la démocratie, ne sera jamais octroyée par les dirigeants chinois.
« Deng a d’abord enrayé un nouveau mouvement de mobilisation de masse dans l’agriculture. Il lance à cette occasion la critique des impostures de la politique économique et sociale de l’ère maoïste. Puis il ouvre les vannes de la réhabilitation des victimes de la Révolution culturelle, lance une politique de hausse des prix d’achat des récoltes aux paysans. Il restaure aussi la légalité, le droit même avait été suspendu pendant la dernière phase de la Révolution culturelle. […] Dès janvier 1979, dans la province du Sichuan, gouvernée par Zhao Ziyang, une réforme de l’entreprise est lancée : elle réhabilite les profits et rend aux entreprises d’État une autonomie de gestion. En juin 1979, des zones économiques spéciales, ZES sont ouvertes aux étrangers, qui y implantent très vite des usines. Au début 1981, l’ensemble des terres cultivées est rendu aux familles paysannes, même si l’État en conserve la propriété théorique. […] En 1984, on libéralise une partie des prix industriels. On autorise la création d’entreprises privées en principe à échelle réduite. […] On pourra désormais se déplacer plus facilement. Commence un afflux migratoire vers les villes chinoises, qui va bouleverser la répartition de la population.
Toujours cette même année 1984, la libéralisation du commerce extérieur conduit à un gonflement des importations de biens de consommation et à un dérapage économique en 1985 : déficit commercial, effondrement des réserves de change1, inflation des prix et du crédit. Ainsi s’achève le premier cycle économique de l’ère des réformes et de l’ouverture. Il sera suivi d’une deuxième vague de réformes au début des années 1990. »François Godement, « La première puissance mondiale ? », L’Histoire, n°300, p. 103
1. Réserves de change : réserves d’or et de monnaies étrangères détenues par la banque centrale d’un pays.
Document 5 : Le « socialisme de marché » défini par Deng Xiaoping
L’économie de la Chine s’ouvre à certaines règles du capitalisme et du libéralisme économique, mais l’État continue d’exercer un contrôle étroit.
« Si l’on adopte le mode de répartition capitaliste, l’immense majorité des Chinois restera pauvre, mais si l’on applique le principe de répartition socialiste, toute la population mènera une vie relativement aisée. Voilà pourquoi nous voulons maintenir le socialisme. […] Nous avons ouvert 14 villes côtières, grandes et moyennes. Nous accueillons à bras ouverts les capitaux étrangers et sommes prêts à nous initier aux techniques de pointe, y compris les méthodes de gestion avancées. Cette politique va-t-elle saper les fondements de notre économie socialiste ? […] L’introduction des capitaux étrangers, même s’ils s’élèvent à des dizaines de milliards de dollars américains, ne saurait mettre en cause le caractère intrinsèque de notre économie socialiste. Par contre, ces capitaux étrangers pourront donner un coup de pouce non négligeable à l’édification socialiste […]. En fin de compte, notre politique doit aboutir à l’instauration d’un socialisme à la chinoise […]. Depuis que nous nous y sommes engagés il y a de cela, cinq ans et demi, l’économie chinoise se porte bien et la croissance dépasse tous nos espoirs. »
Entretien de Deng Xiaoping avec une délégation japonaise composée de personnalités non gouvernementales, le 30 juin 1984
QUESTION
Quels sont les fondements de la politique économique mise en œuvre par Ronald Reagan ? (doc. 1)