Exercices La Princesse de Montpensier : l’affirmation d’un caractère de femme
Entrainement
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« La fille unique du marquis de Mézières, héritière très considérable, et par ses grands biens, et par l’illustre maison d’Anjou, dont elle était descendue, était promise au duc du Maine, cadet du duc de Guise, que l’on a depuis appelé le Balafré. L’extrême jeunesse de cette grande héritière retardait son mariage, et cependant le duc de Guise, qui la voyait souvent, et qui voyait en elle les commencements d’une grande beauté, en devint amoureux, et en fut aimé. Ils cachèrent leur amour avec beaucoup de soin. Le duc de Guise, qui n’avait pas encore autant d’ambition qu’il en a eu depuis, souhaitait ardemment de l’épouser ; mais la crainte du cardinal de Lorraine, qui lui tenait lieu de père, l’empêchait de se déclarer. Les choses étaient en cet état, lorsque la maison de Bourbon, qui ne pouvait voir qu’avec envie l’élévation de celle de Guise, s’apercevant de l’avantage qu’elle recevrait de ce mariage, se résolut de le lui ôter et d’en profiter elle-même, en faisant épouser cette héritière au jeune prince de Montpensier. On travailla à l’exécution de ce dessein avec tant de succès, que les parents de mademoiselle de Mézières, contre les promesses qu’ils avaient faites au cardinal de Lorraine, se résolurent de la donner en mariage à ce jeune prince. […] Mademoiselle de Mézières, tourmentée par ses parents d’épouser ce prince, voyant d’ailleurs qu’elle ne pouvait épouser le duc de Guise, et connaissant par sa vertu qu’il était dangereux d’avoir pour beau-frère un homme qu’elle eût souhaité pour mari, se résolut enfin de suivre le sentiment de ses proches et conjura M. de Guise de ne plus apporter d’obstacle à son mariage. Elle épousa donc le prince de Montpensier qui, peu de temps après, l’emmena à Champigny, séjour ordinaire des princes de sa maison, pour l’ôter de Paris où apparemment tout l’effort de la guerre allait tomber. »
Madame de Lafayette, La Princesse de Montpensier, 1662
Quel événement clé dans la vie d’une femme de l’époque se trouve dès le début au cœur de la nouvelle ? Justifiez votre réponse en citant le texte.
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Montrez que, dans le film, le fait de donner un prénom au personnage de la princesse participe à l’affirmation de son caractère.
Évaluation
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« Mme de Lafayette pren[d] comme ressort de son intrigue une extraordinaire théorie du mariage considéré comme un moindre mal : il vaut mieux être fâcheusement mariée que de souffrir de la passion. [Elle] a mis en balance l’injustice d’une condition malheureuse et le désordre des passions ; et […], par un mouvement étonnant de pessimisme, elle a choisi l’injustice qui ne dérange rien. »
Albert Camus, « L’Intelligence et l’échafaud », Confluences, 1943
Expliquez à quoi l’expression « l’injustice d’une condition malheureuse » fait référence dans La Princesse de Montpensier.