Exercices La Seconde Guerre mondiale
Prépare-toi à progresser en Histoire avec ces exercices niveau Terminale : "La Seconde Guerre mondiale". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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À l’aide de vos connaissances, expliquez ce qu’est l’Axe.
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Quel événement a entraîné l’entrée en guerre des États-Unis ?
Évaluation
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Introduction du dossier :
Le 6 juin 1944, les Alliés lancent l’opération Overlorld, plus grande opération aéro-navale de l’histoire. Cette opération permet aux forces anglo-américaines de prendre pied en Normandie en dépit des fortifications colossales érigées le long du littoral français par les nazis, connues sous le nom de « mur de l’Atlantique ». Parallèlement, à l’est, du 22 juin au 19 août 1944, l’armée soviétique lance une offensive de grande envergure contre les armées allemandes sur un front de plus de 1 000 kilomètres de long. Cette offensive, appelée l’opération Bagration, infligera des pertes terribles aux nazis. Ces deux actions, planifiées par Churchill, Roosevelt et Staline dès la conférence de Téhéran (28 novembre – 1er décembre 1943) s’avèrent décisives. En quelques mois, elles annihilent le potentiel offensif de l’armée nazie, la Wehrmacht, et consacrent la défaite des forces de l’Axe en Europe.
Document 1 : L’opération Overlord
Précédé par d’importantes actions de sabotage menées par la Résistance et des parachutages de troupes aéroportées, le débarquement en Normandie eut lieu au matin du 6 juin 1944. En dépit de lourdes pertes (les Alliés perdent 10 500 hommes, blessés et prisonniers compris, en une journée), le débarquement est un succès et permet aux forces américaines, britanniques et de la France libre de poser le pied en Normandie. Néanmoins, les combats sont extrêmement violents jusqu’à la fin de l’été et la progression des Alliés s’en trouve limitée.
Document 2 : L’opération Bagration
Profitant de la fixation des armées allemandes à l’ouest par le débarquement en Normandie, Staline ordonne le 22 juin 1944 à l’Armée rouge de lancer une offensive éclair contre les Allemands sur un front de plus de 1 000 kilomètres de long. Prises par surprise et complètement désorganisées par la violence de l’assaut soviétique, les troupes nazies s’effondrent, permettant aux russes de progresser de plus de 600 kilomètres en direction de l’Allemagne entre juin et août 1944. Nommée « Bagration » en référence au général russe Pierre de Bagration (1765-1812) – duquel Napoléon a dit : « Il n’y a pas de bons généraux russes, à l’exception de Bagration ! » –, cette opération s’inscrit dans la terminologie stalinienne de la « Grande Guerre patriotique ».
« Grande Guerre patriotique » :
Expression utilisée par Staline, à partir de 1941, pour qualifier la guerre menée par l’URSS contre l’Allemagne nazie. Afin de mobiliser davantage la population dans cette guerre totale, Staline rejeta en effet la terminologie traditionnelle marxiste de la lutte des classes au profit d’une terminologie nationaliste, qui renvoyait à la guerre menée par la Russie contre Napoléon entre 1812 et 1815.Document 3 : Winston Churchill, Premier ministre britannique, s’exprime sur les premières manœuvres du débarquement de Normandie
« Je dois aussi annoncer à la Chambre que cette nuit et aux premières heures du jour, la première vague de notre débarquement en force sur le continent européen a commencé. L’assaut libérateur a lieu, cette fois, sur les côtes de France. Une immense armada, comprenant plus de 4 000 vaisseaux et plusieurs milliers de petites embarcations, a traversé la Manche. Des parachutages en masse ont été effectués avec succès derrière les lignes ennemies, et les débarquements sur les plages ont lieu en divers points au moment où je vous parle. Le feu des batteries côtières a été largement réduit au silence. Les obstacles qui avaient été dressés en mer n'ont pas été si ardus qu'on le craignait. Les alliés anglo-américains sont appuyés par environ 11 000 avions de premier rang qui peuvent être mobilisés selon les nécessités et les besoins de la bataille. Je ne peux naturellement pas livrer plus de détails. […] Cette vaste opération est sans aucun doute la plus compliquée et la plus difficile qui ait jamais eu lieu. Elle doit tenir compte des marées, des vents, des vagues, de la visibilité en mer et dans les airs, et de l’emploi combiné des forces terrestres, aériennes et navales, au plus haut degré de cohésion, face à des conditions qui ne pouvaient et qui ne peuvent pas être totalement prévues.
[…] La bataille qui vient de commencer va s'étendre et s'intensifier au cours des semaines à venir, mais je ne prendrai pas le risque de spéculer sur son déroulement. »Déclaration de Winston Churchill, à la Chambre des communes, le 6 juin 1944, vers midi
Le 6 juin 1944, les troupes anglo-américaines (États-Unis, Canada, Royaume-Uni), épaulées par les troupes de la France combattante et du gouvernement polonais en exil, débarquèrent en Normandie au prix de lourdes pertes. L’opération, qui visait à libérer la France puis à atteindre Berlin avant les Soviétiques, rencontra une forte résistance. Elle permit néanmoins la libération de Paris (25 août 1944) et aux troupes alliées, dont les Forces françaises libres (FFL), d’entrer en Allemagne en 1945.
Document 4 : Le déroulement de l’opération Bagration vu du côté allemand
Paul Carell, de son véritable nom Paul Karl Schmidt, était membre de la SS et porte-parole du ministère des Affaires étrangères du IIIe Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. Si ses écrits d’après-guerre sont à considérer avec des réserves du fait des fonctions qu’il occupa pendant la Seconde Guerre mondiale, son témoignage sur le déroulement de l’opération Bagration tel qu’il fut perçu par les Allemands est éclairant.
« Les partisans jouèrent le premier acte. Dans la nuit du 19 au 20 juin, l'arrière du front allemand fut l'objet de sabotages d'une envergure sans précédent. Le matin du 20, 15 000 explosions paralysèrent toutes les communications ferroviaires du Dniepr1 à l'ouest de Minsk2. Tous les ponts importants sautèrent dans la nuit. À certains endroits, le ravitaillement fut bloqué […], l'ensemble des transports du groupe d'armées Centre fut comme frappé à mort. […] Les avions d'assaut soviétiques intervenant à tous les ponts et à tous les goulots d'étranglement écrasèrent les colonnes, les services de l'arrière et les réserves qui battaient en retraite. Le résultat fut terrible : toutes les routes devenues un immense chaos, impossible d'effectuer un seul mouvement de rocade, un seul transport. Complètement surpris par ce feu qui tombait du ciel, les soldats allemands, désespérés, dépourvus de toute protection, se laissèrent souvent aller à la panique. Quant au commandement, il se trouva complètement paralysé. »
Paul Carell, Opération Terre Brûlée, Robert Laffont, coll. « L'histoire que nous vivons », 1968, p. 253 et 287
1. Dniepr : Fleuve qui prend sa source en Russie et traverse la Biélorussie puis l’Ukraine avant de se jeter dans la mer Noire.
2. Minsk : Capitale de la Biélorussie.Document 5 : Le regard d’un historien sur la progression de l’Armée rouge en Allemagne de l’Est
Sur le front de l’Est, la guerre d’anéantissement atteignit un paroxysme dans la violence. L’URSS et les pays de l’Est furent marqués par les exécutions sommaires et les crimes commis par les nazis lors de l’offensive Barbarossa à l’encontre des populations juives mais également slaves qu’ils considéraient comme des sous-hommes. Lors de l’opération Bagration, les soldats de l’Armée rouge commirent à leur tour de nombreuses exactions à l’encontre des prisonniers mais également des civils allemands. Les femmes allemandes furent particulièrement victimes de ces violences. L’historien britannique Antony Beever estime ainsi que 2 millions d’entre elles furent victimes de violences sexuelles de la part des soldats russes.
« La passion de la destruction qui s’était emparée des soldats soviétiques en Prusse orientale prenait des proportions véritablement alarmantes […]. Les soldats étaient stupéfaits de trouver des postes radio dans de si nombreuses maisons allemandes […]. Entrant dans des maisons appartenant à des Allemands de la classe moyenne et y brisant porcelaines, miroirs, pendules et pianos, ils pensaient souvent se trouver dans des demeures aristocratiques […]. Les soldats de l’Armée rouge n’avaient jamais été convenablement nourris au cours de cette guerre. Ils avaient donc été conduits à vivre sur le pays, comme cela l’avait été pour la Wehrmacht. […] Les fermes prospères de la Prusse orientale avaient été pour eux une aubaine dont ils n’auraient jamais osé rêver. Des vaches étaient abattues au fusil ou à la mitrailleuse pour être consommées sur place […]. Entre le 12 janvier et la mi-février, près de 8 millions d’Allemands désertèrent leurs demeures dans les provinces orientales du Reich […]. Les colonnes de chars soviétiques écrasaient tout sur leur passage, pulvérisant les charrettes sous les chenilles des blindés et mitraillant impitoyablement leurs occupants. Lorsque l’une de ces colonnes tomba sur un convoi de réfugiés, le 19 janvier, les passagers des charrettes et des autres véhicules furent massacrés. »
Antony Beevor, La chute de Berlin, Fallois, 2002, pp. 69-73
QUESTION
Comment se déroule le débarquement en Normandie ? Quelle en est l’issue ? (doc. 1 et 3)