Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Introduction :

Ce cours s’attachera dans un premier temps à faire découvrir les mécanismes de la mémoire immunitaire, puis nous verrons comment fonctionne un vaccin et enfin pourquoi notre phénotype immunitaire évolue au cours de notre vie.

Rappels

Lors d’une intrusion d’un agent pathogène dans l’organisme, la première défense mise en place par le système immunitaire est l’immunité innée.

Si les mécanismes mis en place ne suffisent pas pour éliminer l’agent infectieux, c’est l’immunité adaptative qui prend le relais. Différentes cellules, dites effectrices, entrent alors en jeu.

  • Ce sont les plasmocytes, les lymphocytes T cytotoxiques et les lymphocytes T auxiliaires.
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Définition

Phénotype immunitaire :

Le phénotype immunitaire est la capacité d’un individu à répondre aux agents infectieux qu’il rencontre.

Cette capacité dépend de l’environnement dans lequel chaque individu évolue et des différents stades de notre vie.

La mémoire immunitaire

Certaines maladies, comme par exemple la varicelle, ne nous affectent qu’une seule fois dans notre vie. En effet, l’organisme réagit lorsqu’il rencontre un même agent infectieux pour la deuxième fois.

Lorsqu’un agent infectieux entre dans l’organisme, le corps produit des cellules effectrices de l’immunité adaptatives qui sont spécifiques à cet agent infectieux. Il s’agit de la réponse primaire de l’organisme, primaire car c’est la première fois qu’il est en contact avec cet agent infectieux particulier.

Lorsque l’organisme est en contact avec un agent infectieux qu’il a déjà rencontré, on parle de réponse secondaire. Il a été montré que dans un tel cas, la production d’anticorps et de lymphocytes spécifiques est non seulement plus rapide, mais aussi plus importante que lors d’une réponse primaire.

Détaillons plus précisément la réponse primaire :

  • Lorsqu’il y a une infection primaire, cela entraine la prolifération des lymphocytes spécifiques de l’antigène. Ici on prend comme exemple les lymphocytes B.
  • Il faut savoir que ces lymphocytes spécifiques ne sont pas présents en quantité importante dans le corps, ce qui explique qu’il faudra en moyenne 6 jours pour qu’il y ait suffisamment de cellules effectrices pour répondre à l’attaque de l’agent pathogène.
  • Après la prolifération, les lymphocytes B vont se différencier en différentes cellules. Certains lymphocytes B se différencient en plasmocytes qui vont lutter contre l’agent infectieux. D’autres lymphocytes B vont se différencier en plasmocytes mémoire et en lymphocytes B mémoire.
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À retenir

Les plasmocytes et lymphocytes B mémoires ont une longue durée de vie dans l’organisme c’est-à-dire bien après que l’agent pathogène soit éliminé.

  • C’est ce que l’on appelle la mémoire immunitaire.

On va voir maintenant ce qu’il se passe lorsque l’organisme est à nouveau attaqué par le même agent pathogène.

La présence des plasmocytes mémoires permet une réaction plus rapide de l’organisme lors d’une nouvelle infection par le même pathogène, car ils sont prêts à sécréter des anticorps spécifiques. Les lymphocytes B mémoire vont proliférer et se différencier, comme lors d’une infection primaire, mais plus rapidement et d’une manière plus importante.

Cela explique que la réponse secondaire de l’organisme soit plus rapide et plus forte, ce qui permet souvent de combattre la maladie avant même que les symptômes apparaissent, comme par exemple pour la varicelle.

La vaccination

Voyons comment fonctionne la vaccination.

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À retenir

​Le principe est d’introduire volontairement dans l’organisme des antigènes d’un agent infectieux qui ne soit pas virulent, c’est-à-dire qu’il ne provoque pas la maladie.

Cela va déclencher une réaction immunitaire innée puis adaptative. Si l’organisme en question rencontre de nouveau cet agent pathogène, mais sous forme virulente cette fois, il y aura une réaction secondaire plus rapide et plus intense grâce à la mémoire immunitaire.

« Vaccin » veut dire « vache » en latin. À la fin du XVIIIe siècle, l’Angleterre connaît une épidémie de variole. On se rend compte à ce moment-là que les fermiers ne contractent pas la variole mais une forme bénigne de la maladie qui est transmise par les vaches appelée « vaccine ». Un médecin anglais a l’intuition de prélever du pus présent dans des vésicules chez une fermière ayant contracté la vaccine et d’inoculer d’autres personnes pour les immuniser contre la variole. C’est la naissance du vaccin !

Il existe différents types de vaccins :

  • les vaccins vivants, comme celui contre la fièvre jaune ou la tuberculose.
  • Les vaccins inactivés, par exemple contre le choléra, le tétanos et les hépatites A et B. Les vaccins inactivés sont fait avec des agents infectieux préalablement tués ou directement des antigènes purifiés de l’agent infectieux.
  • Ce qui les différencie également des vaccins vivants, c’est la présence d’adjuvants.
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Définition

​Adjuvant :

Un adjuvant est une substance permettant d’augmenter le pouvoir d'un médicament de base.

Ici, il permet d’augmenter le pouvoir immunogène des antigènes, c’est-à-dire de favoriser la réponse immunitaire innée un peu comme l’inflammation, qui stimule la réponse immunitaire innée de l’organisme.

L’évolution du phénotype immunitaire

Au cours de sa vie, un individu va être en contact avec de nombreux agents pathogènes, soit de manière totalement naturelle comme lorsqu’il attrape un rhume, soit par l’intermédiaire des vaccins.

  • À chacun de ces contacts entre le système immunitaire et les agents pathogènes, l’individu développe des lymphocytes mémoires spécifiques.
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À retenir

Le phénotype immunitaire d’un individu va évoluer au cours de sa vie.

Un bébé de quelques mois aura une concentration en lymphocytes mémoire bien moins importante qu’un adolescent et de se fait se trouve plus vulnérable face aux maladies infectieuses.

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À retenir

De la même manière, le phénotype immunitaire d’une population dépend de son environnement.

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Exemple

Par exemple, en France, la vaccination contre la poliomyélite a fait disparaître cette maladie dans le pays. Ce n’est pas le cas dans certains pays d’Asie ou d’Afrique où la vaccination n’est pas pratiquée systématiquement.

Conclusion :

La mémoire immunitaire est acquise grâce à une infection dite primaire qui permet à l’organisme de stocker des cellules effectrices spécifiques à un agent infectieux. Cela permet à l’organisme d’être plus rapide et efficace lors d’une infection dite secondaire par le même agent infectieux.

Le principe de mémoire immunitaire a permis de mettre en place la vaccination qui est à l’origine de la disparition de certaines maladies comme la poliomyélite en France.