Le web 2.0, ou web participatif

Le web participatif

  • Le web participatif, également appelé web 2.0, désigne une évolution du web qui a permis à tout internaute de devenir facilement producteur de contenus, et d’échanger autour de contenus produits par d’autres internautes. Cette mutation vers un web participatif est survenue au cours des années 2000.
  • Cette mutation a été rendue possible par des évolutions technologiques qui ont facilité les échanges, donnant naissance à de nouveaux usages.
  • Les pages web ont commencé à intégrer des fonctionnalités analogues à celles existantes dans les logiciels traditionnels, donnant progressivement naissance à de véritables applications web. Publier un article sur le web ou participer à une discussion est rapidement devenu aussi simple qu’envoyer un courriel ou utiliser un traitement de texte.
  • Cette évolution s’est accompagnée d’un développement de socles logiciels open source qui ont permis et facilité le déploiement et la personnalisation de plateformes de blogs, de forums ou de bases de connaissances.
  • La démocratisation des outils de production de contenus a permis à tout un chacun de faire entendre sa voix : d’abord de manière écrite, puis sous forme audio et vidéo.
  • Dans le même temps, de nouvelles pratiques émergentes de droit d’auteur ont favorisé le partage et la réutilisation. Les licences Creative Commons sont un cadre destiné à encourager la diffusion des œuvres de l’esprit.

Plateformes du web participatif

  • L’apparition de plateformes de blog a fortement contribué au développement du web participatif en permettant aux internautes d’auto-publier très facilement des contenus sur le web, sans avoir à maîtriser le HTML ou le CSS, ni à administrer un serveur web.
  • L’internaute publie sur son blog des contenus sous forme d’articles, ou billets (« posts » en anglais). Son auteur, appelé blogueur ou blogueuse, y exprime son point de vue sur les sujets qui l’intéressent.
  • L’autre innovation des blogs a consisté à permettre aux internautes de commenter les articles.
  • Le blog a ouvert un espace de dialogue entre le blogueur et ses lecteurs, mais aussi entre lecteurs.
  • Un troll est un internaute qui publie volontairement des commentaires inutiles, hors sujet ou polémiques, souvent de manière répétitive pour provoquer une réaction de l’auteur du blog ou des autres lecteurs.
  • Un spam est un message électronique non sollicité, en général à vocation publicitaire. Le spam peut être manuel, mais il est la plupart du temps automatisé pour obtenir un maximum de trafic.
  • La récurrence des trolls et des spams a conduit au développement d’outils permettant la modération des commentaires par les blogueurs.
  • Les forums sont des espaces de discussion sur une thématique donnée qui peuvent être partiellement ou totalement publics ou privés.
  • Des modérateurs veillent à la cordialité des échanges et au respect des chartes ou codes de bonne conduite qui régissent les forums.
  • Les discussions sont classées par sujets, les membres des forums peuvent créer des sujets ou répondre à des sujets existants, appelés fils de discussion, pour poser des questions, partager des connaissances ou échanger des astuces.
  • Les forums peuvent contenir des informations parfois pointues sur des sujets précis, mais elles sont souvent éparpillées parmi une myriade de fils de discussion distincts.
  • Les wikis (bases de connaissances collabortives) permettent de structurer les connaissances sur une thématique donnée pour en faciliter la consultation et l’accès. L’outil est conçu pour permettre à tout un chacun de contribuer à l’enrichissement du wiki mais inclut aussi des mécanismes de contrôle.
  • La base de connaissance participative la plus connue est l’encyclopédie en ligne Wikipedia.
  • Les réseaux sociaux sont des plateformes sur lesquelles les utilisateurs peuvent facilement partager des centres d’intérêts, échanger des informations et dialoguer avec d’autres internautes membres du réseau.
  • Il existe différentes plateformes de réseaux sociaux dont les caractéristiques techniques peuvent varier, ainsi que l’orientation (partages de textes, d’images, de vidéos ou sans restriction).
  • Les réseaux sociaux les plus connus et les plus utilisés sont des plateformes à vocation commerciale qui analysent des données relatives aux utilisateurs pour les inciter à interagir.
  • Les plateformes d’avis consommateurs produisent un contenu descriptif des enseignes mais la majorité du contenu est produit par les internautes. Ceux-ci sont incités à exprimer leur avis et à formuler des conseils issus de leur expérience personnelle pour informer les autres internautes.

Enjeux juridiques et sociétaux des plateformes participatives

  • Le sentiment d’impunité peut conduire certains internautes à adopter des comportements condamnables : publications de propos injurieux, haineux ou diffamatoires, harcèlement, usurpation d’identité ou encore arnaques en tous genres.
  • L’Internet n’étant pas un espace de non-droit, l’identité des auteurs peut être recherchée s’ils tiennent des propos ou se livrent à des activités répréhensibles sur le web.
  • La plateforme spécialisée PHAROS (Plateforme d’harmonisation, d’analyse, de recoupement et d’orientation des signalements) a été mise en place pour faciliter le signalement de contenus illicites.
  • Ces signalements sont traités par des policiers et gendarmes spécialisés. En cas d’infraction à la loi française, l’auteur du contenu concerné peut faire l’objet d’une enquête judiciaire.
  • Les rapports à l’information ont été bouleversés par le web participatif qui a offert à tout internaute la possibilité de s’exprimer sur l’actualité, la vie politique, l’économie et les loisirs, sans passer par le filtre de médias conçus par des journalistes professionnels.
  • Il existe parmi ces contenus informationnels des publications de qualité, mais aussi des fausses nouvelles, également appelées infox ou fake news, certaines peuvent faire l’objet de nombreux partages sur les plateformes participatives.
  • Certains internautes se mettent en scène et acquièrent une importante notoriété en ligne : ils sont appelés influenceurs, il sont courtisés par les entreprises pour promouvoir leurs produits ou leurs services.
  • Ces instantanés souvent artificiels contribuent à véhiculer une représentation biaisée des rapports aux corps, à l’argent ou à la vie sociale.
  • Le web participatif est également une source potentielle d’addictions. C’est le cas quand l’internaute ressent un besoin irrépressible d’être connecté en permanence. Ce besoin est souvent mu par la peur de rater quelque chose ou FOMO.
  • Certaines plateformes entretiennent ou renforcent cette peur en envoyant des messages aux internautes, c’est le système des notifications « push ».
  • Stocker les données et diffuser les contenus produits par les internautes représente un coût économique et écologique non négligeable.