Les évolutions économiques et techniques aux origines de la révolution industrielle

Un esprit de plus en plus ouvert aux innovations techniques

  • Dans l’économie et la vie quotidienne, les innovations au niveau technique sont encore peu nombreuses au XVIIe siècle. Mais on assiste à l’apparition d’un nouveau genre de travail : celui de l’ingénieur (ex. : Vauban).
  • Naissance progressive des premières écoles d’ingénieurs, dans le domaine militaire et naval, pour commencer, dans le domaine civil (XVIIIe siècle).
  • L’agriculture bénéficie directement du progrès scientifique, car elle est marquée au XVIIIe siècle par l’essor de l’agronomie. Ces progrès sont encouragés en Angleterre par la noblesse britannique.
  • Le fermier anglais Jethro Tull est considéré comme le père de l’agriculture britannique, une des plus efficaces à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle. Il développe une approche scientifique et empirique de l’agriculture. Il invente le semoir mécanique ainsi qu’une nouvelle charrue.
  • Les premiers agronomes britanniques se mettent aussi à sélectionner scientifiquement les semences et les races animales. Ils vont aussi remplacer la jachère par les cultures fourragères, ce qui améliore l’élevage.
  • La suédoise Eva Ekeblad ou le français Antoine-Augustin Parmentier contribuent à la diffusion de la culture de la pomme de terre (venue d’Amérique du Sud) pour mettre fin aux famines.
  • Ces progrès entrainent une forte hausse de la productivité et se diffusent peu à peu en Europe au cours du XVIIIe siècle.

Le textile et la vapeur au cœur de la révolution technique

  • C’est dans le domaine du textile et de l’exploitation minière que la révolution technique connaît ses débuts décisifs.
  • Dans le textile, on assiste d’abord à la modernisation progressive du métier à tisser à la main.
  • 1733 : « navette volante » (John Kay), permet de faire doubler la productivité.
  • 1745 : premier métier à tisser automatique (Vaucanson).
  • 1784 : premier métier à tisser mécanique (Cartwright).
  • Fin du XVIIe siècle : mise au point de la première machine à vapeur à piston (Denis Papin).
  • 1712 : première machine à vapeur utilisable (Thomas Newcomen). Elle connaît un énorme succès.
  • 1764-1782 : Plus fiable et plus économique, la machine de James Watt remplace peu à peu celle de Newcomen dans les mines mais est aussi adaptée aux ateliers métallurgiques et à la production textile.
  • C’est l’étape décisive qui ouvre la révolution industrielle.

De nouvelles approches de la production de richesse

  • Avec le développement des idées des Lumières, ce sont aussi de nouvelles approches économiques qui voient le jour, comme les idées de l’école physiocratique, reprises en partie par Adam Smith (fondateur du libéralisme économique, père de la science économique moderne et du capitalisme).
  • La doctrine libérale s’imposera peu à peu en Europe au cours du XIXe siècle.
  • La manière d’organiser la production connaît également des transformations progressives, dans le souci d’augmenter à la fois les quantités et les rendements.
  • Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les grandes manufactures comme celles que Colbert avait fondées en France sont rares. Le « domestic system » est majoritaire.
  • À partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, ce système est progressivement concurrencé par le « factory system ». Il est d’abord adopté en Angleterre puis se diffuse en Europe.
  • Les grands ateliers permettent de mieux contrôler la qualité du travail, de mieux uniformiser la production et de réduire les coûts de transports et de gestion. Ils sont également le moyen de mieux encadrer la main d’œuvre.
  • C’est la naissance des premières usines qui se généraliseront au XIXe siècle.