Les réformes religieuses

L’Église catholique, une autorité contestée à la fin du Moyen Âge

  • L’Église est soumise au cours du XIVe siècle au pouvoir du roi de France, qui contraint le pape à s’installer à Avignon (1309-1418), afin de mieux le contrôler.
  • L’Église est pervertie par la corruption et se sert de sa position dans la société pour s’enrichir et abusent du commerce des indulgences. Les papes ne dérogent pas à ces pratiques.
  • À cette époque, le pape fait face aux hérétiques grâce à l’Inquisition, qui restreint la liberté d’expression et les critiques à son encontre.
  • Les critiques envers l’Église et la dénonciation des pratiques immorales des ecclésiastiques commencent pourtant dès le début du XVe siècle.
  • Bohême : 1408, Jan Hus dénonce la corruption du message de la Bible par les autorités religieuses et le trafic des indulgences. De nombreux hussites le suivent. Piégé par l’Église en 1414, il est arrêté, condamné pour hérésie et brûlé sur le bucher. Cela entraine les guerres hussites, qui prennent fin en 1434.
  • Italie : Jérôme Savonarole conteste l’autorité pontificale. Il prend la tête de la ville au terme d’une révolution à Florence en 1494 et établit une république théocratique. Il dénonce le pape Alexandre VI (pour lui, l’antéchrist. Il ordonne le bûcher des vanités. Sa conduite excessive et intransigeante entraînent sa capture par des opposants, qui le livrent au tribunal de l’Église, où il est torturé puis brûlé à Florence en 1498.

Luther et les fondements de la Réforme

  • 1517 : Les 95 thèses de Martin Luther sont diffusées dans toute l’Allemagne. Le pape le condamne, mais ce dernier est protégé par les princes allemands qui y voient un moyen de se libérer de la tutelle du pape et de Charles Quint. Ce dernier, d’abord tolérant, oblige les princes en 1529 à se soumettre à l’Église de Rome.
  • Les partisans de Luther prennent alors le nom de protestants pour s’opposer à l’intransigeance de l’Empereur et du pape et s’unissent pour leur faire face.
  • 1534 : le mouvement protestant se développe en France. Jean Calvin y prêche une nouvelle approche de la religion chrétienne, en opposition avec la papauté de Rome. Même si son culte se rapproche de celui de Luther, il est différent sur de nombreux aspects. Craignant l’Inquisition, il quitte la France pour la Suisse (un des pays les plus tolérant vis-à-vis de la réforme protestante), où il convertit la population au calvinisme.
  • XVIe siècle : le mouvement protestant prend le nom de Réforme.
  • Le contexte du début du XVIe siècle favorise le développement de ce mouvement de grande ampleur (nouvelles traductions de la Bible, imprimerie).
  • Luther utilise l’imprimerie pour diffuser ses thèses et permettre la diffusion de sa propre traduction de la Bible en allemand en 1522.
  • Le retour aux Écritures et la vulgarisation de la Bible permettent de rendre les écrits saints plus accessibles.
  • Avec les traductions de la Bible dans les langues vernaculaires les protestants souhaitent établir un lien direct entre les croyants et Dieu, sans passer par un prêtre.
  • Les fondements du catholicisme sont remis en cause, avec la suppression de la fonction du prêtre chez les protestants, remplacée par des pasteurs.
  • Les communautés protestantes sont aussi divisées entre elles vis-à-vis des différentes pratiques cultuelles et de l’interprétation des Écritures.

Les guerres de religion et la Contre-Réforme

  • En Allemagne : conflits politico-religieux en Allemagne dès 1520 suite à la réforme entre les princes. Cela entraine la guerre des paysans allemands (1524-1526) puis la rébellion des princes convertis à la Réforme. Les anabaptistes instaurent une dictature théocratique en 1534 à Munster.
  • En Angleterre : à partir de 1532, Henri VIII adopte la Réforme pour défier le pape qui refuse son divorce. Le roi suit alors les conseils de Thomas Cromwell (son ministre protestant) et réforme l’Église d’Angleterre. Elle sera désormais dite « anglicane », et dirigée par le roi.
  • En France : l’opposition entre catholiques et protestants n’atteint son apogée que quelques décennies plus tard.
  • Le pouvoir politique est affaibli depuis la mort de Henri II en 1559. Le royaume est dirigé par sa veuve, Catherine de Médicis. Le conflit entre les catholiques et les huguenots commence en 1562 et se transforme vite en guerre civile, qui durera 30 ans.
  • Elle atteint son point culminant le 24 août 1572 avec le massacre de la Saint-Barthélemy (massacre des aristocrates protestants venus assister au mariage de Marguerite de Valois et Henri de Navarre, protestant).
  • Les guerres de religion prennent fin lorsqu’Henri IV accepte la conversion au catholicisme pour retrouver l’unité du royaume et promulgue l’Édit de Nantes (1598), qui établit la tolérance religieuse dans le royaume.
  • L’Église catholique va tout d’abord confier la répression du protestantisme à l’Inquisition : les protestants qui refusent de se convertir sont excommuniés ou condamnés au bûcher.
  • Devant l’inefficacité de ces mesures, l’Église catholique met en place de nouvelles congrégations religieuses (ex : ordre des Carmélites en 1562), chargées de propager le message de Rome et de l’évangélisation des masses selon le culte catholique.
  • L’ordre le plus célèbre qui sera instauré en réaction à la Réforme est la Compagnie de Jésus (Ignace de Loyola) en 1534. Les Jésuites orientent rapidement leurs activités vers l’évangélisation et l’éducation (ouverture de collèges) dans le but de freiner la montée du protestantisme.
  • Beaucoup d’églises catholiques sont également bâties partout en Europe et dans les campagnes.
  • En parallèle, le pape Paul III convoque le Concile de Trente le 22 mai 1542. Les réunions de ce concile auront lieu de 1545 à 1563 et verra l’apparition de la Contre-Réforme. L’Église réaffirme ses fondamentaux culturels et définit plus clairement les pratiques du clergé.