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L'explication de texte en philosophie
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Introduction :
L’épreuve de l’explication de texte dure 4 heures. Un sujet est proposé en plus des deux sujets de dissertation. Le texte est toujours un court extrait de l’œuvre d’un des auteurs au programme. Le mot « expliquer » vient du latin explicare qui signifie « déplier » ; « mettre à plat ». L’explication du texte doit donc « déplier » les idées du texte, rendre visible et compréhensible ce qui est implicite ou opaque dans le texte à propos d’un problème philosophique soulevé par l’auteur.
L’explication n’est ni un résumé du texte, ni une paraphrase du texte (c’est-à-dire une simple redite du texte avec des phrases différentes), ni encore un prétexte pour réciter le cours sur une notion du programme. Cependant, il est recommandé de mobiliser des connaissances philosophiques à la condition qu’elles servent la compréhension du texte et de son problème.
Première étape : le C.R.A.D.
CRAD est un acronyme qui permet de mémoriser les étapes clés pour expliquer un texte.
C comme « cadrer le texte »
Répondre à trois questions sur le texte permet de l’identifier dans sa globalité.
Ces réponses sont à noter au brouillon : elles seront nécessaires à la rédaction de l’introduction du devoir.
R comme « repérer la structure argumentative du texte »
La structure argumentative correspond aux étapes du raisonnement par lequel l’auteur démontre sa thèse.
Dans un premier temps, il s’agit de repérer le mode d’argumentation du texte.
L’argumentation forme un tout. Les idées sont dépendantes les unes des autres, d’où la nécessité de repérer les connecteurs logiques qui les relient. Il s’agit de rendre compte des idées dans leur ensemble, et non pas séparément.
Dans un deuxième temps, il s’agit de repérer dans le texte les articulations logiques (grâce aux connecteurs logiques).
Les connecteurs logiques permettent de suivre le raisonnement de l’auteur. En général l’auteur passe d’une idée (d’un argument) à un autre au moyen d’un connecteur. Il peut progresser dans le même sens (de plus, en outre), ou montrer son opposition à d’autres opinions ou thèses adverses (mais, cependant).
A comme « analyser de façon linéaire »
Les idées du texte permettent de justifier la thèse de l’auteur. Les arguments doivent être expliqués exclusivement dans leur intention de justifier et de donner du sens à cette thèse. En général, ils sont cadrés par des liens logiques.
Dans tous les cas, il vaut mieux porter son attention sur une idée difficile du texte sans pour autant parvenir à l’expliquer plutôt que de faire comme si vous ne la voyiez pas.
L’analyse permet de rendre le texte plus intelligible, en rendant explicite ce qui est suggéré ou sous-entendu par l’auteur. Pour expliquer le texte, il faut adopter une démarche de questionnement du texte, porter son attention sur chaque notion ou idée et s’interroger.
Ces notions peuvent être des notions proprement philosophiques (déterminisme, libre arbitre, légitime) ou simplement un mot de vocabulaire obscur ou important pour la compréhension de l’idée.
Il ne s’agit pas de prendre des mots du texte pour un prétexte à disserter sur une notion que vous avez abordée en cours.
Il faut ici cerner ce que l’auteur suppose et ce à quoi il s’oppose sans le dire clairement. Pour cela, un détour par les types d’argumentation peut être utile :
Un apport de connaissances philosophiques extérieures au texte peut aussi s’avérer bénéfique.
Là encore, le bon sens et la culture philosophique acquise en cours seront d’un grand secours.
Une figure de style, des marques d’ironie, un registre polémique ou parfois pathétique sont autant de procédés stylistiques qu’il ne faut pas rater lorsqu’ils appuient une idée.
Il ne s’agit pas de faire un catalogue des procédés littéraires. Un effet de style se justifie uniquement lorsqu’il est un moyen de renforcer l’argumentation de l’auteur.
Pour éviter la paraphrase :
Si la phrase est claire et ne pose pas de problème particulier au niveau de sa compréhension, passez directement à sa discussion sans chercher à la répéter avec d’autres mots. Par ailleurs, ne multipliez pas les citations du texte : l’examinateur a le texte sous les yeux.
D comme « discuter le texte »
Il s’agit ensuite de discuter le sens et la pertinence de la thèse, par l’examen des arguments qui la justifient. Le but est donc de trouver d’autres arguments qui vont dans son sens mais aussi de lui opposer d’autres thèses philosophiques qui abordent le même problème.
Pour discuter du texte, demandez-vous à chaque phrase : dans sa volonté de résoudre un problème, pourquoi l’auteur dit-il cela, et est-ce justifié ?
La discussion du texte peut se faire au fil de l’explication, idée après idée, en y ajoutant une dimension critique ; ou bien dans un second temps, après l’explication analytique du texte. On peut également combiner ces deux méthodes en discutant directement certaines des idées, notamment lorsqu’elles ne posent pas de problème particulier de compréhension, puis en proposant, dans une seconde partie, une discussion plus globale sur le problème du texte.
Deuxième étape : la rédaction de l’explication
Le plan
Le plan de l’explication est calqué sur le plan du texte à expliquer : si le texte suit un mouvement en 3 parties alors l’explication comportera également 3 parties.
Les composants du devoir
L’explication de texte, tout comme la dissertation, comporte 3 moments : une introduction, un développement (l’explication et la discussion, intégrée ou séparée) et une conclusion.
C’est dans cette partie du devoir que le travail initial porte ses fruits. Il s’agira donc de réutiliser les informations récoltées dans la première étape « Cadrer le texte » afin de rédiger l’introduction.
Si vous possédez des connaissances précises, situez le texte dans la pensée de l’auteur. Sinon, situez le texte comme étant essentiel dans un débat toujours d’actualité mettant en jeu le thème. L’intérêt philosophique du texte doit être valorisé voire dramatisé : la question que va soulever l’auteur et la réponse qu’il y donne ont des enjeux importants pour l’Homme.
« Dans cet extrait de [œuvre], [auteur] s’intéresse à [domaine/contexte/situation] ; l’intérêt philosophique est majeure puisqu’il s’agit de prendre partie sur une réflexion à propos de [thème] ».
Au brouillon, reprenez l’étape « Cadrer le texte ». Formulez le problème du texte sous forme interrogative. Tout le texte doit se rapporter à cette question fondatrice et directrice. Si la question qu’on a trouvée ne se rapporte qu’à une partie du texte seulement, cela signifie qu’on n’a pas trouvé le bon problème, la question directrice du texte la plus pertinente.
« Le problème qui se pose dans ce texte est le suivant : … ».
La thèse de l’auteur doit être une réponse à la question directrice dégagée. La thèse de l’auteur, c’est l’idée directrice du texte et la position que l’auteur cherche à défendre dans ce texte. Elle s’exprime sous la forme d’une phrase complète (ce n’est pas un mot ou une expression), et elle se présente sous la forme d’une affirmation (ce n’est pas une question).
« La thèse soutenue par [auteur] est que … », « [auteur] affirme que … ».
Il faut ici être précis et concis : la thèse sera développée dans l’explication.
Même si la thèse du texte est explicitement formulée par l’auteur, il faut la reformuler.
Énoncez le plan du texte (le nombre de parties), puis résumez chaque partie en une phrase ou deux, tout en précisant la logique qui permet de passer d’une partie à une autre.
« L’auteur commence par s’opposer à … puis il analyse comment … Il en conclut alors que … »
Il faut indiquer entre parenthèses les lignes qui délimitent chaque étape.
La discussion du texte peut être intégrée à l’explication analytique ou lui succéder. Que vous choisissiez la première ou la seconde méthode, il y aura autant de parties dans votre devoir qu’il y a de parties dans le texte, ni plus ni moins. Vous devez manifester explicitement ces parties dans la rédaction de votre devoir en utilisant des transitions, des liens logiques.
Pensez à « aérer » votre explication en sautant une ligne entre votre introduction et votre développement (puis votre développement et votre conclusion). Revenez à la ligne après chaque partie de l’explication.
La conclusion « gagnante » est celle qui apparaît comme la morale d’une fable ; elle vient couronner de manière logique et percutante toute une explication. On rappelle l’intérêt philosophique du texte, puis la réponse singulière que propose l’auteur pour répondre au problème soulevé.
Conclusion :
Expliquer un texte en philosophie est un travail minutieux. Il s’agit d’éclairer le raisonnement de l’auteur puis de comprendre et d’interroger les idées qu’il déploie afin de justifier son point de vue. Par ailleurs, la dimension critique oblige à prendre part au débat, à proposer d’autres perspectives sur le problème soulevé.