Mai 1968

La crise de Mai 68

Contexte

  • 1968 : les Français ont un nouveau rapport aux médias (62 % possèdent un téléviseurs, et beaucoup écoutent les radios périphériques).
  • La France est en pleine croissance, et le niveau de vie s’élève de manière générale.
  • Ce sont les Trente Glorieuses.
  • De Gaulle est au pouvoir depuis 1958. À 78 ans, il mène une politique intérieure conservatrice sur le plan des mœurs et de la censure des médias.
  • 1964 : création de l’ORTF
  • Les médias de l’époque sont sous la tutelle de l’État, et il n’y a pas de liberté sur les antennes de l’ORTF.

Crise

  • Elle démarre dans les universités, et les événements se précipitent avec l’occupation des universités parisiennes, notamment à Nanterre.
  • Le gouvernement de Georges Pompidou, alors Premier ministre, fait intervenir la police et les CRS : la violence s’empare alors de la capitale et des grandes villes de France.
  • Crise sociale : le mouvement étudiant essaie de rallier les syndicats et le mouvement ouvrier dans la contestation. Le PCF et la CGT se méfient de l’extrême gauche libertaire. Le monde ouvrier descend pourtant dans la rue : 10 millions de grévistes paralysent la France.
  • Crise politique : Pompidou gère la situation, de Gaulle ne se fait pas entendre. On pense qu’il va démissionner.
  • 30 mai 1968 : de Gaulle intervient à la télé et à la radio. Il dissout l’Assemblée nationale et brandit le spectre du communisme. En soutient au général, une grande manifestation gaulliste a lieu à Paris.
  • Juin 1968 : les élections législatives sont un raz-de-marée gaulliste et la droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
  • La crise politique est passée.

Le rôle des médias

  • La presse écrite est encore très puissante et joue un rôle fondamental. 92 % des français possèdent un poste transistor en 1968. RTL, Europe 1 et Radio Monte Carlo sont des radios périphériques très écoutées cette année-là.
  • L’ORTF diffuse au début des reportages sur les manifestations de manière assez neutre, mais la censure tombe très vite sur le travail des journalistes :
  • 13 mai : l’ORTF se met en grève pour une journée ;
  • 18 mai : une grève illimitée touche tout l’organisme pour réclamer moins de censure ;
  • 13 juillet : le travail reprend. 50 journalistes sont licenciés, et d’autres sont mutés ou leurs contrats ne sont pas renouvelés.
  • Crise majeure dans l’audiovisuel français.
  • Les radios périphériques ont joué un rôle fondamental dans la diffusion d’informations jusque-là censurées par le pouvoir gaulliste.
  • Radios, télévision, affiches, tracts et murs ont été le cœur des messages de Mai 68. Les slogans muraux et les tracts diffusés ont été la seule voie possible pour des millions de personnes pour s’exprimer.
  • L’ORTF cristallise le combat contre un pouvoir central vu comme dépassé et abusant de la censure.

Les conséquences de la crise

  • Social : les accords de Grenelle permettent une augmentation du SMIG de 35 % et de 10 % pour les autres salaires. De nombreux accords pour une plus grande démocratie dans les entreprises sont signés.
  • Politique : de Gaulle ressort vainqueur de la crise mais démissionne un an après suite à l’échec de son référendum. Le gaullisme reste au pouvoir car Pompidou devient président. La gauche ne profite pas de Mai 68 sur le plan électoral. Elle n’est pas présente au second tour des élections présidentielles de 69 et n’arrive au pouvoir qu’en mai 1981.
  • Sociétal : les mouvements féministes et écologiques sont renforcés par la crise. La liberté sexuelle est plus importante et l’image des femmes dans la société change. L’éducation scolaire et parentale est transformée, ainsi que les rapports entre parents et enfants.