Exercices Le Petit Chaperon Rouge de Joël Pommerat
Prépare-toi à progresser en Français avec ces exercices niveau 6ème : "Le Petit Chaperon Rouge de Joël Pommerat". Conçu pour renforcer les notions clés vues en cours, cet entraînement te permet de t’exercer à ton rythme. Idéal pour réviser efficacement et gagner en confiance. À toi de jouer !
Entrainement
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Quand la menace avance masquée
La mère est très occupée. La fillette a donc cuisiné elle-même un flan, et va l’apporter à sa grand-mère, mais celle-ci vient d’être dévorée par le loup.
Citation
On voit la petite fille qui frappe à la porte devant la maison de la grand-mère. Noir. Quelques instants plus tard, la petite fille est entrée. Le loup est dans le lit de la grand-mère, caché sous le drap.
LA PETITE FILLE (effrayée). – Je peux, je voulais te dire que ça ne sent plus très bon chez toi mémé, ça sent un peu le renfermé, tu devrais ouvrir un peu plus souvent ta porte quand il fait beau dehors, l’air est vraiment meilleur à l’extérieur.
LE LOUP (toujours sous le drap). – Oui, c’est vrai, mais viens, j’ai hâte que tu m’embrasses, nous sommes tellement tranquilles ici toutes les deux.
LA PETITE FILLE. – Oui, c’est vrai, mais je vais poser mon flan d’abord, c’est un flan que j’ai fait pour toi tu sais parce que ma mère me l’a demandé.
LE LOUP. – Ah bon.
LA PETITE FILLE. – Oui je m’assois un peu quand même sur le tabouret là.
LE LOUP. - On dirait que tu n’as pas envie de t’approcher de ta grand-mère.
LA PETITE FILLE. – Oh non, c’est seulement que je suis un peu fatiguée, alors je fais seulement une petite pause à cause de mes jambes qui ont trop marché dehors pour venir jusqu’ici.
LE LOUP. – Tu pourrais mieux te reposer les jambes en t’asseyant là sur le lit à côté de moi.
LA PETITE-FILLE. – C’est ma mère qui m’a demandé de faire ce flan pour toi, j’espère que tu vas en manger et que tu vas l’aimer, ma mère ne croyait pas que je serais capable de faire toute seule un flan, elle me croit encore vraiment petite, et finalement je crois qu’elle ne me croit pas encore capable d’avoir des responsabilités dans la vie, les mères sont toujours comme ça non ? C’est pénible.
LE LOUP (impatient). – Oui, viens plus près de moi.
LA PETITE FILLE (de plus en plus effrayée). – Ma mère et moi, on s’entend bien mais des fois c’est vrai j’ai un peu du mal à la supporter, elle s'inquiète de tout, alors elle en devient vraiment pénible, elle me prend pour une enfant.
LE LOUP (de plus en plus impatient). – Nous les mamans, on s’inquiète beaucoup oui c’est vrai, viens plus près de moi.
LA PETITE FILLE. -Quand elle était petite fille aussi et que tu étais déjà sa maman, toi aussi tu t’inquiétais quand elle partait de la maison ?
LE LOUP (s’énervant). – Oh oui, mais viens.
LA PETITE FILLE. – Quand je serai grande moi je ne m’inquiéterai pas pour rien.
LE LOUP. – Viens.
LA PETITE FILLE. – Est-ce que tu veux que je vienne m’asseoir sur le lit à côté de toi ?
LE LOUP. – Oui parce que sinon je crois que je vais m’endormir tellement je suis fatiguée et je ne t’aurais pas vraiment vue tellement tu es loin de moi on dirait.
LA PETITE FILLE. – Alors oui j’arrive.
La petite fille se lève mais ne bouge pas.
LE LOUP (s'énervant de plus en plus). – Qu’est-ce que tu fais ?
LA PETITE FILLE. – Je pense encore à ma mère.
LE LOUP. – C’est pas possible !Joël Pommerat, Le Petit Chaperon rouge, Éditions Actes Sud, 2005
À votre avis, que signifie le mot « Noir » dans la didascalie qui ouvre le texte ? Expliquez-le avec vos propres mots.