Exercices Un monde de migrants

« L’urbanisation rapide de beaucoup de pays de départ provoque nombre de projets migratoires vers les “villes mondiales” des pays développés : les facteurs push (démographie et pauvreté) laissent place à des facteurs pull (l’envie de richesse, de liberté et parfois d’Occident). Les migrants sont de moins en moins des ruraux analphabètes et pauvres et deviennent des urbains scolarisés qui ont pu accumuler un pécule et tenter l’expérience du franchissement des frontières. D’autre part les passeports se sont généralisés il y a moins de 20 ans : ce “droit de sortie”, quoique fortement limité par les politiques de contrôle des pays d’accueil, a provoqué une envie de mobilité comme mode de vie. »

« L’émigré peut jouer le rôle d’un vrai agent d’innovation et de développement agricole dans sa région d’origine en achetant des terres, en équipant des exploitations en moto-pompes et autres moyens modernes, ou en introduisant de nouvelles cultures. Par ailleurs, ces transferts d’argent jouent un rôle essentiel dans la diffusion des implantations bancaires dans les régions les plus reculées et dans la modernisation de ce secteur. C’est ainsi que plus de 67 % des comptes ouverts dans les petites localités du nord-est du Maroc appartiennent à des migrants. Il y a là un effet indirect de l’émigration sur la modernisation de l’environnement économique. »

« La population européenne ne restera stable à l’avenir que grâce à l’apport de l’immigration. Certaines régions rurales pourraient même devenir désertes. Sans migrants, la population totale dans l’Union européenne (UE) diminuerait de 52 millions pour s’établir à 447 millions en 2050, indique cette étude de l’Institut berlinois pour la population et le développement qui porte sur 27 pays membres de l’UE ainsi que sur la Norvège, l’Islande et la Suisse. En cause, un bas niveau des naissances : avec une moyenne de 1,5 enfant par femme, chaque nouvelle génération diminue ainsi de 25 % par rapport à la précédente. »