Accords d’Évian

Crédit photo : Délégation du FLN lors des accords d’Évian, auteur inconnu, 1962

• En 1954 débute la guerre d’Algérie. Mais face à un conflit qui s’envenime, les gouvernements successifs n’arrivent pas à apporter une réponse adéquate au mouvement de décolonisation qui s’est engagé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1958, de Gaulle revient au pouvoir, proposant une certaine autonomie algérienne, mais sans approuver toutefois l’indépendance.
• Si la guerre peut trouver une issue militaire favorable pour la France, la finalité politique ne paraît pas viable. Les Algériens militent activement pour obtenir leur indépendance et la population française accepte cette idée, en témoigne les manifestations, les porteurs de valises de faux papiers, ou encore l’engagement d’intellectuels (Manifeste des 121) comme Sartre.

Les accords d’Évian sont signés entre le gouvernement français et le Front de libération nationale algérien : ils mettent un terme à la guerre d’Algérie. Plusieurs déclarations composent les accords : une déclaration inaugurale, qui prévoit, à l’issu d’un référendum, la constitution d’un État algérien indépendant ; on trouve également deux déclarations, axées sur le domaine économique, prévoyant une coopération économique entre les deux pays (la France souhaite notamment avoir accès aux richesses du sous-sol du Sahara, et pouvoir effectuer ses essais nucléaires).

Les textes portent également sur la place des Français d’Algérie : les accords prévoient qu’ils puissent rester sur le territoire algérien. En contrepartie, la France s’engage à conserver l’Algérie dans la zone franc pour faciliter les échanges entre les deux pays, propose une assistance technique, et souhaite toujours mettre à disposition du personnel pédagogique et enseignant, ainsi que du personnel administratif pour faciliter la transition.

• Les accords d’Évian, fruit d’une longue négociation et de compromis importants des deux parts, entraînent un cessez-le-feu dès le lendemain, le 19 mars 1962. Le 1^er juillet 1962, les Algériens votent à 99,7 % pour l’indépendance.
• L’Organisation Armée Secrète (OAS) refuse le principe du cessez-le-feu et lance une vague d’attentat en Algérie. Une grande vague de migration débute : les pieds-noirs (Français originaires d’Algérie) et les harkis (Algériens non-indépendantistes) essayent de regagner la France.
• La guerre d’Algérie a été particulièrement violente et meurtrière : on dénombre environ 250 000 victimes côté algérien, dont une grande partie de civil. L’affaire Maurice Audin, les manifestations d’octobre 1961 ou de février 1962 avec le métro Charonne témoignent de l’usage de la torture et de la répression par les autorités françaises. Une guerre mémorielle entre les deux pays reste fortement présente depuis la fin du conflit armée, la France et l’Algérie étant de fait deux pays liés par un passé commun.