Evénement historique
Chute de l’URSS – décembre 1991
Contexte
  • La Seconde Guerre mondiale a permis à l’Armée Soviétique de prendre la majeure partie de l’Europe Centrale et Orientale et progressivement, tous les états libérés par l’Armée Rouge basculent dans un régime de démocratie populaire (Pologne, Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la RDA).
  • Jusqu’en 1989, les populations vont tenter en vain de s’émanciper des régimes totalitaires (émeutes ouvrières de Berlin en 1953, soulèvement de Budapest en 1956, printemps de Prague en 1968).
  • L’arrivée en 1985 du réformateur Mikhaïl Gorbatchev va changer la donne. Afin de sauver le système politique il engage de vaste réforme politique (Glasnost) et économique (Perestroïka). Une nouvelle politique étrangère est mise en place et des négociations sur le désarmement sont engagées avec les USA.
  • Le traité de Washington en 1987 sur les forces nucléaires intermédiaires assure une réduction mutuelle des forces armées en Europe, qui aboutira en novembre 1990 au traité FCE (Forces conventionnelles en Europe).
  • L’URSS relâche sont emprise sur l’Europe de l’Est et Gorbatchev renonce implicitement à la Doctrine Brejnev de la souveraineté limitée en faisant savoir que le Pacte de Varsovie n’interviendrait plus dans les affaires intérieures des pays frères et que l’Armée Rouge quittera les territoires de la Hongrie et de la Tchécoslovaquie en 1988.
Déroulement

Les réactions à la politique menée par Gorbatchev dans les 6 DP ne sont pas les mêmes.

C’est en Pologne puis en Hongrie que l’influence réformiste fait évoluer la situation. Depuis le 13 décembre 1981, le général Jaruzelski maintient l’ordre grâce à l’état de siège et réprime le syndicat libre Solidarnosc. Mais les difficultés économiques et l’appui de l’Eglise catholique (Jean-Paul II) contraignent Jaruzelski à ouvrir des négociations avec le syndicat Solidarnosc (dirigé par Walesa) en janvier 1989. Des élections libres sont organisées en 1989 et Mazowiecki prend la direction d’un gouvernement de coalition avec les communistes, c’est le premier gouvernement à direction non communiste dans une DP. La transition économique et politique peut commencer.

De même, le régime hongrois se libéralise progressivement et des élections libres sont organisées en 1990. La frontière avec l’Autriche s’ouvre : c’est la première brèche dans le Rideau de Fer. En RDA, l’inflexibilité du régime d’Honecker conduit au soulèvement de la rue et à la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. Helmut Kohl propose la réunification qui sera effective le 3 octobre 1990. Par ailleurs, la « révolution de velours » conduit à la chute du régime communiste de la Tchécoslovaquie le 27 novembre 1989 et la Roumanie rejette son leader Ceausescu le 21 décembre 1989. Ce dernier quitte le pouvoir.

Ces évènements vont aussi profondément influer sur l’évolution de l’URSS. Gorbatchev a échoué à réformer le système économique, mais la Glasnost a redonné l’espoir de réformes aux populations et les forces centrifuges nationalistes veulent renverser le centralisme politique de l’URSS. Les républiques Baltes sont les premières à réclamer l’indépendance dès 1989, bientôt suivie par les républiques du Caucase et d’Asie centrale. En juin 1991, Boris Eltsine devient président de la République de Russie. Après la dissolution du Pacte de Varsovie en juillet 1991, les conservateurs tentent d’écarter Gorbatchev par un coup d’État mais Eltsine parvient à le faire échouer : il confirme ainsi sa position de chef de file des réformistes. Le 8 décembre, la Russie, Biélorussie et Ukraine créent la Communauté des États Indépendants et le 25 décembre 1991, Gorbatchev, président d’un État qui n’existe plus et secrétaire général d’un parti déclaré illégal, démissionne. C’est l’implosion de l’URSS.

Conséquences
  • La guerre froide prend fin par la disparition d’un des deux protagonistes : seuls les Etats-Unis subsistent. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères entre 1997 et 2002 évoquera à ce sujet « l’hyperpuissance américaine ».
  • La fin d’un monde bipolaire ouvre la voie à ce que George Bush nomme « le nouvel ordre mondial » et la victoire des démocraties libérales.