Evénement historique
Coup d’État de Napoléon Bonaparte – 18 et 19 brumaire an VIII (9 et 10 novembre 1799)
Contexte
  • La Première République fait peu à peu place à la Terreur. La violence extrême des Montagnards met en danger le royaume et leur exécution signe l’apaisement.
  • Le Directoire, gouvernement à cinq têtes, est créé pour empêcher tout risque de tyrannie. Le peuple se libère et les mœurs aussi, les Thermidoriens s’adonnent à l’oisiveté et à un certain hédonisme.
  • Mais contrairement à la bourgeoisie aisée, depuis peu au pouvoir, le peuple a faim et la misère s’étend.
  • Le Directoire est constamment pris entre deux eaux, soit entre les jacobins et les royalistes, soit entre le conseil des Cinq-Cents et le conseil des Anciens. Incapable d’assurer une stabilité, il fait plusieurs fois appel à l’armée qui réalise des coups d’État contre les royalistes pour maintenir le régime en place – le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) et le 18 fructidor an V (4 septembre 1797).
Déroulement

Savamment préparé en sous-main par Talleyrand et Sieyès qui souhaitent changer la Constitution de l’an III pour renforcer l’exécutif, le coup d’État réalisé par Bonaparte a lieu le 18 brumaire de l’an VIII.

Les deux conspirateurs font courir la rumeur d’une menace royaliste pour déplacer sciemment les deux assemblées du Directoire – le conseil des Cinq-Cents et le conseil des Anciens – de Paris à Saint-Cloud, justifiant ainsi la présence de l’armée et de Bonaparte pour les escorter. Parmi les cinq directeurs qui gèrent l’exécutif, Sieyès et Ducos démissionnent. Talleyrand enjoint Barras de faire de même, tandis que les deux derniers, Gohier et Moulin, refusant de quitter leurs fonctions, sont retenus par Moreau.

Le lendemain, le 19 brumaire, Bonaparte réclame une nouvelle constitution. Alors qu’il se fait conspuer, son frère Lucien lui apporte son soutien et fait mettre les députés dehors par les grenadiers conduits par Murat et Leclerc. Le pouvoir du Directoire est vacant, le général fait voter aux députés présents la fin du régime et entérine la naissance du Consulat qui se doit de voter une nouvelle constitution. Les consuls provisoires sont Bonaparte, Sieyès et Ducos.

Contrairement aux prédictions de Sieyès, le coup d’État militaire a fonctionné et Bonaparte devient l’homme fort. En effet, le 15 décembre 1799, celui-ci proclame la Constitution de l’an VIII qui donne les pleins pouvoirs au Premier consul. Il devient lui-même Premier consul, puis, en 1802, il est nommé consul à vie.

Conséquences
  • Le coup d’État du 18-19 brumaire engendre la prise de pouvoir de Bonaparte qui bouleverse le pouvoir en place.
  • Le Directoire s’efface au profit du Consulat, qui n’est que l’antichambre du Premier Empire (adopté par un sénatus-consulte le 18 mai 1804) qui proclamera Napoléon, empereur des Français, seul et unique gouvernant.
  • Son sacre a lieu le 2 décembre 1804 à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Devant le pape Pie VII, Napoléon se couronne lui-même et obtient l’hérédité familiale du titre impérial. Une nouvelle dynastie vient de naître.