Crédit photo : Archives nationales américaines, 1962
©U.S. Department of Defense and John F. Kennedy Presidential Library
- En 1952, Batista prend le pouvoir lors d’un coup d’état. Le 26 juillet 1953, un groupe de jeunes cubains regroupés autour de Fidel Castro tente de provoquer un soulèvement populaire. C’est un échec, Castro est emprisonné mais devient populaire.
- Kennedy remporte l’élection face à Nixon avec un discours très agressif contre les communistes. En réaction, et sous l’influence du Che et de son frère Raoul Castro, Castro affirme qu’il est marxiste-léniniste depuis longtemps, et décrète la fusion du mouvement du 26 juillet et du Parti communiste cubain en un nouveau Parti socialiste populaire. La décision américaine de dresser un embargo commercial contre Cuba y est pour beaucoup.
- Des sabotages sont réalisés par la CIA à Cuba lors de l’épisode de la baie des Cochons en 1961, mais c’est une débâcle pour les États-Unis.
- Dès janvier 1960 Cuba se rapproche de l’URSS en signant un accord commercial lui permettant d’être plus indépendant des USA. C’est également le début de l’embargo. Le Che annonce que Cuba faisait partie du bloc socialiste (aux portes des États-Unis).
- L’épisode de la baie des Cochons décide Castro à solliciter l’aide de l’URSS pour se protéger.
Khrouchtchev, qui sous-estime Kennedy, propose d’installer des missiles nucléaires sur l’île, ce que Castro accepte avec enthousiasme. En septembre 1962, le gouvernement soviétique annonce que toute attaque contre Cuba provoquerait un conflit mondial et le Congrès américain répond le 3 octobre en rappelant la doctrine Monroe et en menaçant d’utiliser la force pour « empêcher toute action subversive dans l’hémisphère occidental ». Le 14 octobre 1962, des avions espions repèrent sur le territoire cubain des rampes de lancement de missiles à moyenne portée capables de transporter des armes nucléaires.
Au même moment, des cargos soviétiques porteurs de fusées font route vers Cuba. Kennedy réagit avec la plus grande fermeté. Le 22 octobre il prononce un discours dans lequel il affirme que tout lancement de missile nucléaire serait considéré comme une agression contre les USA, et lance un appel à Khrouchtchev pour qu’il arrête et supprime cette « menace clandestine et provocatrice ». Kennedy est évidement conscient des risques de guerre nucléaire face à l’URSS.
Les « deux K » négocient, alors que les armées sont en état d’alerte de guerre. Kennedy permet finalement à Khrouchtchev de reculer sans perdre la face. Les États-Unis s’engagent à enlever les missiles de l’OTAN installés en Turquie et promettent de ne pas envahir Cuba. Le 28 octobre 1962, Khrouchtchev fait faire demi-tour à la flotte soviétique et s’engage à démanteler les missiles cubains.
Pendant plus d’une semaine les États s’étaient préparés à une guerre nucléaire mondiale.
- Le règlement de la crise de Cuba en 1962 est un grand succès personnel pour Kennedy, qui a démontré sa détermination, contrairement à Khrouchtchev qui a perdu une part de son aura.
- Cette semaine dite « au bord du gouffre » a marqué le point culminant de la guerre froide : la prise de conscience qu’un conflit nucléaire peut découler d’une crise relativement mineure.
- Afin d’éviter tout malentendu, une ligne directe est mise en place entre Moscou et Washington : le « téléphone rouge ».
- Un traité interdisant les essais nucléaires est signé en 1963.
- Cuba, conscient de n’avoir été qu’un pion, prend ses distances avec l’URSS et rejoint le mouvement des non-alignés.
- Cet épisode conduit à une période de « détente » et fait prendre conscience de la nécessité de ne plus jouer avec le feu.