Evénement historique
Découverte de la grotte Chauvet
Contexte

Crédit photo : Caverne du Pont d’Arc, copie de la Grotte Chauvet, Claude Valette, 2016

Depuis la découverte de la grotte de Lascaux en 1940, tous les espoirs sont à nouveaux permis pour les chercheurs qui relancent les fouilles. Ainsi, en Ardèche, de nombreux spéléologues de la région suspectent depuis quelques temps déjà l’existence d’une cavité au cœur de la combe d’Arc. En effet, la présence d’un trou souffleur (courant d’air chaud), preuve qu’il existe une cavité souterraine, laisse espérer l’existence d’une grotte.

Déroulement

Jean-Marie Chauvet, depuis qu’il a appris l’existence de ce trou souffleur, ne cesse d’y penser et insiste auprès d’Eliette Brunel, également spéléologue amateur, pour y aller. Aussi partent-ils le 18 décembre 1994, rejoints par un autre spéléologue, Christian Hillaire, espérant découvrir une grotte à explorer. Eliette, qui est la plus fine, ouvre la voie. L’écho tarde à revenir, et la lumière se perd… Ils savent que la cavité se perd donc en profondeur. Non sans quelques difficultés, ils parviennent à la première salle, puis à une seconde, et c’est Eliette qui la première remarque les traits peints sur les murs. Le faisceau de sa lampe révèle des mammouths, des cerfs, des rhinocéros, des lions par centaines et des scènes animales animées…

Une fois leur découverte réalisée, ils font appel au spécialiste mondial Jean Clottes afin d’expertiser les peintures. Habitué aux fausses découvertes, il accepte malgré tout de faire le déplacement. L’endroit est difficile d’accès car les explorateurs sont passés par une cheminée de la cavité, la grande entrée de la grotte à l’ère pariétale ayant été complètement obstruée par l’éboulement d’une falaise. Clottes est alors bouleversé par la « virginité » de cette grotte de plusieurs millénaires. Il est notamment subjugué par la grande qualité artistique des dessins, en particulier par le panneau des chevaux. On y trouve par exemple un nombre important de félins, de rhinocéros (64 alors qu’on n’en répertoriait pas plus de 20 dans le monde) et pas moins de quatorze espèces animales différentes ! Si l’expert Jean Clottes date à première vue ces peintures rupestres des années 26 000 avant J.-C., le carbone 14 les datera de 36 000 avant J.-C., ce qui est exceptionnel. En effet, cette grotte s’avère être deux fois plus ancienne que Lascaux, déjà qualifiée en son temps de Chapelle Sixtine de l’art pariétal… Que dire de Chauvet ?

Conséquences

La découverte de la grotte Chauvet, en 1994, bouleverse complètement la conception et le développement de l’Histoire de l’Art basé sur les découvertes paléontologiques réalisées jusqu’alors. En effet, cette cavité révèle que, dès 36 000 avant J.-C., les hommes maîtrisaient la perspective ! Ils se servent du relief de la grotte et réalisent des animaux de différentes tailles pour signifier l’éloignement et donner une impression de profondeur. Pour préserver la grotte, une réplique est réalisée en 2015, appelée Caverne du Pont d’Arc. Le 22 juin 2014, ce chef-d’œuvre absolu de l’art pariétal unique au monde, tant pour sa qualité artistique que la quantité et la diversité d’animaux représentés, est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.