Evénement historique
Découverte du code d'Hammourabi
Contexte

Crédit image : Code d’Hammurabi, artiste inconnu, vers 1792-75 av. J.-C.
©Mbzt

Jacques de Morgan, ancien ingénieur et égyptologue remarquable, est nommé par les autorités, en 1897, directeur de la délégation archéologique française des fouilles en Perse. Aussi, entreprend-t-il de mener une expédition sur cette terre de civilisations anciennes et notamment à Suse. En creusant dans des couches plus profondes que son prédécesseur, sur le tell (accumulation de ruines) de l’Acropole, haut de 30 mètres, il met à jour une dynastie oubliée, les Élam.

Déroulement

Lors de ses fouilles, l’archéologue découvre entre décembre 1901 et janvier 1902 des tablettes, des céramiques, des statues, des stèles, dont une très imposante mesurant 2,25 mètres de haut et d’une largeur de 79 cm, en basalte, sur laquelle sont gravées des inscriptions. Cette stèle fut trouvée en deux temps et en 3 morceaux sur les ruines de l’Acropole, près du sanctuaire d’Inshushinak, un dieu local. Après transcription, il s’agit du texte de lois le plus complet et le plus ancien de Mésopotamie qui s’inscrit dans la filiation des codes des rois Urukagina (-2350), Ur-Nammu (-2100), et Eshnunna (-1800).

En plus du prologue et de l’épilogue, 282 lois sont rédigées en caractères cunéiformes et en langue akkadienne, qui révèlent autant le droit du commerce, administratif, que celui de la famille ou du pénal. On y retrouve même la fameuse loi du Talion comme par exemple « si quelqu’un a crevé l’œil d’un homme libre, on lui crèvera l’œil ». Elles ont été promulguées par le puissant roi de Babylone, Hammourabi, fondateur du puissant empire babylonien, et gravées à sa gloire (vers -1750). En effet, sur la stèle est sculpté un bas-relief représentant le souverain recevant du dieu Shamash, divinité du soleil et de la justice, les insignes du pouvoir (bâton et cercle). La divinité adoube ainsi Hammourabi en tant que nouveau dieu de la Justice. Hammourabi apparaît en tant que juge tout-puissant.

Différentes stèles reprenant ce code de lois étaient ainsi répandues dans tout le royaume afin d’appliquer l’autorité juridique et de rappeler la souveraineté politique d’Hammourabi. C’est également en pensant à sa postérité qu’il fait graver ce code puisqu’il fait écrire dans l’épilogue de la stèle « J’ai anéanti les ennemis au Nord et au Sud, j’ai éteint les combats, j’ai donné du bonheur au pays. […] __Mon ombre propice est étendue sur ma ville ; j’ai serré sur mon sein les gens du pays de Sumer et d’Akkad ». Ce code semble être également le testament de ce roi vieillissant.

Conséquences

Ce code offre un nouvel éclairage sur l’histoire du droit. En outre, il est une source inestimable pour la connaissance de la culture babylonienne tant au niveau politique, économique, que culturel ou religieux. En effet, concernant le droit de la famille, on découvre ainsi comment cette société traitait des divorces, du mariage, d’un héritage, de l’inceste, ou combien la présomption de l’innocence était importante, etc. Ce code d’Hammourabi est donc un témoignage inestimable et permit aux archéologues d’avoir un regard nouveau sur la civilisation mésopotamienne.