Evénement historique
Directoire – 26 octobre 1795 - 9 novembre 1799
Contexte

Crédit image : Jean Duplessis-Bertaux, 1802
BNF,  btv1b530097647/f1

La Révolution française débutée au printemps 1789 emporte la monarchie absolue. Si la Première République est entérinée, celle-ci n’arrive pas à endiguer la Terreur qui plonge la France dans le chaos. Ce n’est qu’en juillet 1794 avec l’exécution de Robespierre, incarnation de la Terreur, que s’annoncent les signes de l’apaisement et la volonté d’un pouvoir collégial : le Directoire.

Déroulement

La Terreur s’achevant, il est urgent d’instaurer un nouveau gouvernement. La Convention rédige la Constitution de l’an III. Le suffrage universel masculin est supprimé, le censitaire est rétabli. Un Conseil des Cinq-Cents et un conseil des Anciens sont élus pour diriger le pouvoir législatif. Le premier a l’initiative des lois, libre aux Anciens d’approuver ou de rejeter. Ces deux assemblées sont renouvelables tous les trois ans, par tiers, et n’ont pas d’ascendant l’une sur l’autre. De plus, cinq Directeurs, proposés par les Cinq-Cents et élus par les Anciens, dirigent l’exécutif, donnant dès lors le nom à ce gouvernement. Les premiers directeurs sont Barras, Reubell, Carnot (qui remplace Sieyès), Le Tourneur et La Réveillère-Lépeaux.

La Terreur n’est plus. L’hédonisme règne ; la bourgeoisie thermidorienne, grande gagnante de la Révolution, étale sa richesse et se répand en excentricité, notamment vestimentaire. Mais cette insouciance fait fi du peuple qui meurt de faim. Les inégalités sont abyssales, la misère et l’insécurité sévissent, l’assignat s’effondre et la vénalité des politiques perdure. Pour sortir de la crise financière, le Directoire décide de détruire l’assignat le 19 février 1796 et crée de la monnaie papier et des mandats territoriaux, déclenchant de nombreuses oppositions. Ainsi, le jacobin Gracchus Babeuf publie le Manifeste des Égaux. Avec la Conjuration des Égaux en 1796, il dirige une conspiration contre le Directoire mais sera guillotiné l’année suivante.

En outre, le Directoire est constamment affaibli par la menace royaliste, tant à l’intérieur du pays (Vendée) qu’en Europe. Malgré le répit temporaire obtenu par les victoires militaires (traité de Campoformio 1797), l’assainissement des finances, l’adoption de réformes sociétales (divorce), etc., le pouvoir reste fragile. En 1799, une nouvelle coalition européenne monarchiste menace la France. Les conditions sont idéales pour un coup d’État, organisé par Sieyès, Talleyrand et réalisé par Napoléon Bonaparte le 9 novembre 1799.

Conséquences
  • Le Directoire est un échec. Les guerres intestines au niveau politique et le manque d’ascendance de l’un des Conseils ont créé des situations de blocage, mettant, dès sa création, le Directoire en péril. Pris entre deux oppositions (jacobine et royaliste), le Directoire est complètement tributaire de l’armée qui le sauve à plusieurs reprises.
  • Le coup d’État réalisé par Napoléon Bonaparte annonce le Consulat, antichambre du Premier Empire.