Crédit image : Dircé chrétienne, Henryk Siemiradzki, 1897
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Sous le règne de Néron (de 54 à 68) l’Empire romain, fort et puissant, est à son apogée. L’empereur souhaite rebâtir Rome afin de lui donner la splendeur qu’elle mérite. Aussi, lorsque le grand incendie de Rome se déclenche en 64, non loin du Circus Maximus, nombreux sont ceux qui soupçonnent Néron lui-même. Pour calmer les citoyens, celui-ci laisse croire que ce sont les chrétiens qui l’ont allumé. Il faut en effet apaiser la foule car cet incendie, énorme, qui brûle du 19 au 24 juillet 64, puis s’embrase à nouveau trois jours, ravage pratiquement tout Rome (10 des 14 quartiers) et fait des milliers de morts. La pratique de la religion chrétienne étant interdite (ces croyants d’origine juive se sont déjà faits chasser par Tibère en l’an 19, et par Claude en 41), les coupables, dont le monde romain se méfie car ils n’honorent pas leurs dieux, sont tout trouvés.
Redoutant la colère de la foule et que sa popularité ne vacille, Néron, conscient du drame de l’incendie, ordonne, en 64 de capturer de nombreux chrétiens à qui il impute le désastre. Les supplices infligés à ces croyants sont tels qu’ils marquent profondément les esprits et notamment Tacite (historien et sénateur romain) qui relate l’événement. En effet, plusieurs centaines de chrétiens (environ 300) sont livrés aux bêtes pour être dévorés, d’autres sont enduits de résine et incendiés vivants, ou bien crucifiés. Ce fait entérine « officiellement » la première persécution des chrétiens qui fut rebaptisée « persécution de Néron ». Les disciples du Christ, Paul et Pierre sont au nombre des victimes de cet empereur que l’on disait fou : le premier fut décapité et le second fut crucifié la tête en bas.
Avec cette première persécution officielle, ordonnée par un chef d’État romain, Néron ouvre la voie aux martyrs chrétiens. En effet, suite à cet événement tragique, s’en suivirent de nombreuses vagues de persécutions au fil des siècles, sous les règnes de Domitien, Trajan, Marc-Aurèle, Septime Sévère, Maximin le Thrace, Valérien, Aurélien et qui se poursuivirent jusqu’à l’empereur Dioclétien (311). La conversion de l’empereur Constantin engendre la signature de l’édit de Milan, en 313, qui autorise, dès lors, la liberté du culte.