Evénement historique
Printemps des peuples – 1848
Contexte
  • Depuis le congrès de Vienne en 1815, l’Europe est placée sous la surveillance de la Sainte Alliance (Prusse, Russie, Autriche) visant à préserver l’Ancien Régime des velléités révolutionnaires. Malgré quelques soulèvements en 1820 et 1830, l’Europe de la Sainte Alliance demeure stable jusqu’en 1848.
  • Mais en 1846, elle vit une grande crise agricole, bientôt suivie par une crise commerciale et industrielle qui touche toutes les classes de la société, et notamment les classes ouvrières en pleine paupérisation, et chez qui s’éveillent des revendications sociales.
  • La tension monte entre les groupes révolutionnaires et les gouvernements ; et les conflits éclatent en 1848, faisant preuve d’une interdépendance politique européenne.
Déroulement

La révolution part de Palerme le 12 janvier 1848 puis atteint la France les 22 et 24 février, l’Autriche et la Prusse en mars et progressivement les autres absolutismes européens. Ces mouvements populaires et ouvriers, généralement menés par des bourgeois, ont tous des revendications libérales et nationalistes.

En France, le mouvement révolutionnaire du 22 au 24 février 1848 met fin à la monarchie de Juillet et proclame la Deuxième République, propageant son optimisme en Europe.

L’Italie, morcelée entre l’Autriche et plusieurs États absolutistes, voit les révolutions victorieuses octroyer des constitutions aux monarques.

Les révolutions autrichiennes provoquent la fuite du chancelier conservateur Metternich et arrachent une constitution à l’empereur Ferdinand Ier ; la Hongrie quant à elle se sépare de l’Autriche et devient un État libéral en avril 1848.

Dans la confédération germanique, les révolutions semblent réussir assez facilement ; Fréderic-Guillaume IV octroie des libertés aux nouveaux États libéraux qui ont développé un sentiment panallemand (voulant unifier l’Allemagne).

Mais la ferveur libérale est bientôt écrasée par le retour de l’absolutisme, et le Printemps des peuples est un échec.

En mars 1848 en Italie, le roi de Piémont-Sardaigne, Charles Albert, veut lancer une croisade contre la domination autrichienne, mais le consensus ne parvient pas à se faire et suite à une condamnation du pape, les mouvements libéraux s’effondrent, entraînant le retour de l’absolutisme.

À Vienne et en Hongrie, aucun consensus ne parvient à unir les gouvernements : de forts mouvements de protestation entrainent la chute des régimes.

En Allemagne, le mouvement unitaire se heurte à de nombreuses contradictions et ne parvient pas à se mettre d’accord, provoquant un retour du militarisme.

Face à ces gouvernements qui vacillent, les monarques reprennent le dessus.

Victor Emmanuel II reconquiert l’Italie qui retourne à l’absolutisme.

Après de sanglantes insurrections dans les États autrichiens et une dure reconquête de la Hongrie, l’empereur François-Joseph réunit l’empire Austro-hongrois tel qu’il était avant 1848, mais octroie tout de même une constitution et, pour la première fois, l’égalité des citoyens.

En Allemagne, le nouveau Parlement de Francfort s’est montré inefficace, entraînant d’énormes mobilisations insurrectionnelles. N’ayant pas réussi à créer une République, le Parlement appelle la Prusse à l’aide et Fréderic Guillaume IV reforme l’Empire prussien. Le Parlement de Francfort, dissout, continue d’agiter des mouvements insurrectionnels jusqu’à ce qu’ils soient définitivement écrasés par l’armée prussienne en mai 1849.

En France enfin, la Deuxième République laisse vite place au Second Empire.

Conséquences
  • Plus écrasées que jamais, les revendications libérales qui fleurissent partout en Europe ne sont pas près de s’éteindre, malgré le retour de l’absolutisme.
  • Mais avant tout, le Printemps des peuples permet l’affirmation des volontés d’unification nationale, une revendication qui continue d’être un sujet bouillonnant.
  • Elle mènera à la fin du découpage territorial du congrès de Vienne pour reformer l’Europe selon des frontières nationales.