Evénement historique
Rafle du Vel d’Hiv – 16 juillet 1942
Contexte
  • Depuis la mise en place du statut des Juifs, tous les Juifs français et étrangers en zone occupée devaient se faire enregistrer dans les commissariats de police à Paris et les sous-préfectures en province.

  • La rafle a été effectuée à la demande du régime nazi dans le cadre de sa politique d’extermination de toutes les populations israélites d’Europe. En juillet 1942, fut ordonné l’« opération Vent printanier » qui prévoyait, à l’origine, l’arrestation de tous les Juifs d’Amsterdam, Bruxelles et Paris, le même jour.

  • À Paris, ces arrestations ont été menées avec la collaboration de 7 000 policiers et gendarmes français, sur ordre du gouvernement de Vichy, après des négociations avec l’occupant menées par René Bousquet, secrétaire général de la police nationale. À la suite de ces négociations, initiées par Pierre Laval, les Juifs de nationalité française avaient été exclus de cette rafle qui concernait essentiellement les Juifs étrangers ou apatrides réfugiés en France.

Déroulement

13 152 personnes sont appréhendées par la police française les 16 et 17 juillet 1942, dont environ 4 000 enfants de moins de 16 ans qu’il n’avait pas été initialement prévu de déporter. C’est deux fois moins que le quota fixé par les Allemands et la préfecture de police.

Une partie des personne est convoyée vers le camp de Drancy, au nord de Paris. Les familles avec enfants sont quant à elles dirigées vers le Vélodrome d’Hiver, rue Nélaton, dans le XVe arrondissement de Paris (aujourd’hui disparu).

Plus de 8 000 personnes dont une majorité d’enfants vont s’y entasser pendant plusieurs jours dans des conditions sordides : pas de couchage, ni nourriture, ni eau potable, avec un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels de haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d’infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir.

Les familles du Vel d’Hiv seront transférées de la gare d’Austerlitz vers les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret.

Conséquences
  • Au mois d’Août, les parents sont séparés de leurs enfants et envoyés vers les camps d’extermination de Pologne. Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau qui, depuis le début juillet, s’est transformé de camp de travail forcé en camp d’extermination à l’échelle industrielle.

  • La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l’occupant allemand dans le domaine de la « question juive ». Mais elle entraîne aussi un début de fracture dans l’opinion française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Peu à peu, certains citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active ; d’autres, à l’inverse, se radicalisent et basculent dans l’antisémitisme et la collaboration.

  • Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour que le président Chirac, reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français ».